Bassin Adour Garonne mis en danger par le réchauffement climatique
«Le temps est venu d’agir, l’impact du réchauffement climatique est déjà une réalité», lance Martin Malvy. Reconduit à la tête du comité de bassin Adour Garonne – le «Parlement de l’eau» – il ne veut surtout pas perdre de temps et poursuit le travail. Selon les études, l’eau risque de manquer à hauteur de 1,2 milliard de m3 dans le bassin Adour Garonne, soit près de la moitié de la consommation annuelle du bassin. «C’est quand le puits est sec que l’eau devient richesse», commente le président, se félicitant des travaux en cours pour le plan d’adaptation au changement climatique : il servira à nourrir les stratégies des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. À cet égard, Martin Malvy souhaite réunir les présidents des régions et le préfet coordonnateur de bassin en vue de fédérer les plans d’actions qui seront proposés.
Contraintes budgétaires
En gardien des eaux du grand Sud-Ouest, le président martèle son inquiétude quant à la capacité des agences – et plus spécialement de l’agence Adour Garonne – pour améliorer l’état des rivières. «Les contraintes budgétaires inscrites dans le projet de loi de finances 2018 ne permettront pas à l’agence de répondre aux exigences que la France s’est engagée à respecter d’ici 2027», à savoir «le bon état des eaux» de l’intégralité des «masses d’eau».
«Elle ne sera pas davantage en capacité de relever le double défi de l’impact du réchauffement climatique et de l’augmentation de la population estimée à 1,5 million d’habitants supplémentaires à échéance 2030 sur le seul axe Toulouse-Bordeaux». Lors de la séance de ce mardi 12 décembre, le comité a adopté un vœu qui alerte et déplore les ponctions budgétaires, l’ampleur des prélèvements et contributions à d’autres opérateurs prévus par le gouvernement dans son projet de loi de finances.
L’état des lieux des cours d’eaux du bassin, le bilan des actions menées depuis cinquante ans et celui des actions en cours interpellent clairement Martin Malvy sur les dangereuses conséquences de la réduction du budget (en discussion au Parlement). Selon lui, elle déboucherait sur une diminution des investissements de l’ordre de 20 % par an, à partir de 2018 et pour six ans. Le montant des interventions passerait ainsi de 270 M€ à 210 M€ en moyenne.
L’agence de l’eau
L’agence de l’eau Adour Garonne est un établissement public chargé de mettre en œuvre les orientations de la politique publique de l’eau sur le territoire du bassin hydrographique qui couvre un cinquième du territoire national dans le grand Sud-Ouest. La mission essentielle de l’agence est de préserver et gérer au mieux les ressources en eau des bassins de l’Adour, de la Garonne, de la Dordogne, de la Charente, du Lot, de Tarn-Aveyron et du littoral. Le bassin Adour Garonne offre une grande diversité de richesses naturelles constituées de deux châteaux d’eau naturels (les Pyrénées et le Massif central), 120 000 km de cours d’eau, des ressources souterraines importantes et un littoral de 420 km.
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