Brexit: 1 969 Britanniques du Lot ont demandé un titre de séjour

Avec un brin d’inquiétude tout de même et beaucoup d’impatience, les ressortissants britanniques étaient suspendus aux négociations entre Londres et Bruxelles, sur le Brexit. Deux ans d’attente… jusqu’au 19 novembre dernier et la publication du décret officiel définissant les règles d’attribution des titres de séjour en France. Au 1er rang des départements concernés se trouve le Lot. Il compte quelque 2 000 sujets de sa Majesté installés. « Nous sommes en effet le 15e territoire au niveau national. Mais bien loin derrière nos voisins de Dordogne qui dénombrent eux plus de 7 000 ressortissants britanniques », reconnaît Nicolas Regny, secrétaire général de la préfecture du Lot.

Dès le mois de décembre, les services de l’État dans le Lot se sont donc mis à l’ouvrage pour informer et réceptionner les premières demandes de titres d’entrée, de séjour, d’activité ainsi que de droits sociaux des Britanniques qui ne sont plus désormais ressortissants européens. Pour y prétendre, rien de plus simple, selon Nicolas Regny : « Il y a un dossier dématérialisé à remplir par une téléprocédure mise en ligne par le ministère de l’Intérieur, et quelques documents à apporter en préfecture à Cahors, à l’occasion d’une unique visite, pour la prise des empreintes digitales notamment. »

« Nous recevons également plus de demandes de naturalisation »

Preuve du succès rencontré, ce ne sont pas moins de 1969 demandes qui ont été déposées à ce jour. Pour 500 titres de séjour déjà délivrés. « Nous sommes sur un rythme d’une centaine de dossiers traités par semaine. Pour les Britanniques qui souhaiteraient réaliser cette démarche, ils ont encore jusqu’au 30 juin pour déposer leur dossier. Au-delà de cette date, la personne sera considérée comme un primo-arrivant sur le sol français », fait remarquer le secrétaire général. Quant aux deux agents de la préfecture en charge de ces enregistrements, ils sont agréablement surpris par les manifestations d’attachement que leurs interlocuteurs formulent à l’égard de la France où ils vivent pour certains depuis des décennies et où sont même nés leurs enfants et petits-enfants.

« Avec le Brexit, nous recevons également plus de demandes de naturalisation, en général trois à quatre demandes par mois », intervient Nicolas Regny.

Relevant du droit commun, le titre de séjour sera valable dix ans, renouvelable sur demande. Il entrera en vigueur au 1er octobre. D’ici là tous les Britanniques lotois auront vu leur dossier traité et auront même reçu par La Poste, leur précieux droit à séjourner de ce côté-ci de la Manche.

Laetitia Bertoni La Dépêche