1er mai: journée internationale des Travailleurs
La fête internationale telle qu’elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures, à la fin du XIXème siècle.
Le 1er mai français vient en réalité des États-Unis. Le 1er mai 1886, une grève généralisée – suivie par près de 350.000 travailleurs – paralyse un nombre important d’usines outre-Atlantique.
Trois ans après les émeutes de Chicago, en 1889, l’International socialiste se réunit à Paris et adopte le 1er mai comme «journée internationale des travailleurs».
Le , le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
«Le 1er mai 1936 a déclenché une vague de grèves conduisant à des mesures en faveur des travailleurs sous le Front populaire: les deux premières semaines de congés payés et la semaine de 40 heures
La loi du fait du un jour chômé et payé.
Les défilés sont interdits lors des guerres d’Indochine et d’Algérie.
Aujourd’hui, la Fête du travail est un jour chômé dans la quasi-totalité des pays d’Europe à l’exception des Pays-Bas et de la Suisse. Dans le reste du monde, le 1er mai est également fêté en Russie, au Japon, en Afrique du Sud et en Amérique latine. Aux États-Unis, où cette tradition est née, on célèbre le «Labo Da» le premier lundi de septembre.
À l’appel d’une intersyndicale très élargie (CGT, Solidaires, FSU, Confédération paysanne…) près de 200 personnes se sont retrouvées hier sur la place Mitterrand à Cahors, pour la traditionnelle manifestation du 1er mai. Une date particulière cette année, car elle se situe à l’entre-deux tours d’une élection présidentielle où la présence d’UN, comme en 2002, fait réagir mais mobilise beaucoup moins sur le pavé qu’il y a 15 ans. «Il faut combattre le FN, car le laisser s’installer c’est le banaliser», craint Serge Laybros (PC). «C’est pourquoi le 7 mai j’appelle à battre le FN, mais je n’hésiterai pas ensuite, dès le 8 mai à lutter contre Macron et toutes les formes de politiques qui porteront des coups durs au monde du travail», ajoute-t-il.
À l’évidence les programmes des deux candidats à l’Élysée et leurs mesures sociales ne font que décupler la colère des manifestants qui ont convergé vers la Bourse du travail. Par la voix de Patrice Matence la CGT propose «le développement de la protection sociale, la retraite dès 60 ans pour tous. Si les politiciens sont en mal d’inspiration pour aller vers le progrès social, qu’ils viennent nous voir», ironise-t-il.
À Figeac, plus de 200 personnes également ont rejoint le défilé du 1er mai. «Je trouve que c’est un beau rassemblement, d’autant qu’une partie des militants ont rejoint ce matin les salariés de la SAM à Decazeville, en blocage depuis vendredi dernier», rappelle Jacques Delmas, salarié de Ratier et militant CGT. Différents courants s’expriment parmi les manifestants. On peut lire des panneaux «Ni Le Pen ni Macron, ne votons plus, préparons la révolte». Des sympathisants rejoignent le mouvement. «C’est pour nous une tradition», témoignent ces deux enseignantes du primaire. Nous montrons que nous sommes conscientes des luttes qui ont permis d’obtenir les droits sociaux auxquels nous tenons». Chaque prise de parole évoque aussi les migrants et la solidarité. Jacques Delmas au porte-voix : «Les moyens existent pour le progrès social. Certains accusent le syndicalisme des problèmes du pays. Mais le droit de se défendre et de lutter pour rendre la vie plus juste, c’est la marque de la démocratie !».
À Biars, une centaine de personnes se sont réunies : militants, salariés, retraités, syndicalistes, élus… Le défilé est parti du stade de Biars, où se préparait le tournoi de sixte de la CGT, pour rejoindre la mairie, via l’avenue de la République. Devant la mairie, le micro étant ouvert, quelques délégués syndicaux et militants politiques, ou simples citoyens ont fait part de leur crainte de l’avenir, à la veille du second tour de l’élection présidentielle. La majeure partie des intervenants a ainsi prôné la nécessité de faire barrage au Front national.
C’est d’abord une histoire d’ouvriers solidaires
«Le 1er mai a une histoire. Celle d’ouvriers solidaires qui refusaient l’oppression écrasante du capitalisme et du pouvoir» rappellent avec force et conviction les représentants de l’Union syndicale Solidaires. Yvan Wuilliet, délégué de cette organisation (branche Sud éducation) le réaffirmait haut et fort hier à Cahors, tracts à la main. «On ne peut pas s’appeler Solidaires si on n’est pas contre toutes les discriminations, contre la haine, le racisme et la xénophobie. On ne peut pas s’appeler Solidaires si on ne se défend pas contre un capitalisme honteux qui a juste changé de nom : le libéralisme, le néo-libéralisme. Ceux qui nous demandent en permanence de les rendre plus riches en nous méprisant. Si nous sommes aujourd’hui dans la rue, si nous le serons encore demain et après-demain s’il le faut, c’est pour exiger sans rien lâcher une société plus juste, loin de la haine des uns et du mépris des autres».
J.-L.G, S.M et J.-F.M. La Dépêche
C’est important de garder la possibilité de manifester