2 heures de débrayage au groupe Cahors
Hier matin, de 9 heures à 11 heures, 80 salariés du groupe Cahors (Maec) ont mené une action de débrayage. Le mal-être et les conditions de travail étaient au rang des revendications. La CFDT, de son côté, a mené des négociations avec la direction.
Ils ont déployé les banderoles, sont réunis dans la cour du groupe Cahors. «Mercredi à la demande du secrétaire du comité de groupe, nous avons eu une réunion avec la direction, le comité d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail et les délégués syndicaux concernant les conditions de travail et le mal-être au travail. La direction est restée sourde à nos interventions. Par ce débrayage, nous montrons que le malaise est bien réel» indique Christine Pezant, déléguée CGT.
«Les départs à la retraite ne sont pas remplacés. Il y a une surcharge de travail, des pressions. Des salariés se mettent en arrêt maladie pour dépression» argumente-t-elle. Autre point de mécontentement à propos des conditions de travail. «Lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction a répondu zéro augmentation collective, comme nous le demandions. Elle octroie une augmentation individuelle cadre et non cadre de 1 % sans effet rétroactif à partir de septembre» remarque Almira Figueiredo, déléguée FO.
«Les chiffres 2016 ont été très bons. Sur 450 salariés, il y a seulement eu 150 augmentations. Pour nous c’est inacceptable» poursuit la syndicaliste FO. Du personnel de la filiale CRDE de Mercuès est venu soutenir les salariés. «Le syndicat CFDT est d’accord sur les propositions, mais ils ne sont pas sur le débrayage» tient à préciser, Amira Figueiredo. «Mercredi matin, nous avons eu une réunion à propos des négociations annuelles obligatoires. Nous avons dit que s’il n’y avait pas d’augmentation on sortait pour débrayer» précise Bruno Gamero, délégué CFDT. «Ils nous ont proposé une enveloppe de 1 % individuelle. À ce moment-là, la CGT et FO ont rompu les négociations. Nous, nous sommes restés».
Le syndicat CFDT a demandé une suspension de séance. «Nous sommes allées faire une contreproposition. On a demandé l’augmentation à compter du 1er juin, et que sur cette enveloppe 190 personnes surtout non-cadre soient augmentées. On nous a demandé un délai de réflexion. La CFDT a préféré une politique de négociation plutôt que le passage en force» conclut-il.
Contactée par nos soins, la direction de la MAEC nous a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas réagir sur ce sujet.
Un précédent à la CRDE à Mercuès
Le 9 juin dernier à l’appel de la CGT, une partie du personnel de la CRDE (Cahors Réalisation développement électronique) à Mercuès a observé une grève. Le groupe a obtenu la confiance d’ERDF pour fabriquer 20 000 concentrateurs pour la première tranche de la généralisation des compteurs Linky. L’année 2016 s’est traduit par un bon bilan. Les salariés estimaient que les NAO (Négocations annuelles obligatoires) n’étaient pas à la hauteur des résultats. Ils espéraient le versement d’une prime, non accordée par la direction. Elle indiquait que le dialogue restait ouvert.
Jeudi 5 juillet de 11 heures à 15 heures, les salariés à l’appel de la CGT-CRDE ont procédé à un débrayage devant l’entrée de la CRDE pour faire aboutir leur demande.
Tout a commencé en 2016 quand la CRDE, Conception réalisation développement électronique, filiale de Groupe Cahors basée à Mercuès, obtient le premier marché des compteurs Linky et réalise de ce fait une année exceptionnelle. En septembre 2017, elle obtient un second marché quatre fois supérieur au premier, développe son chiffre d’affaires et dégage des bénéfices sur l’année 2017.
Au vu de cette visibilité, la CGT-CRDE, après concertation avec les salariés, a demandé la mise en place de mesures permettant la reconnaissance de l’expérience par une évolution des salaires annuelle de 120 € tous les trois ans. Or, «la direction ne veut procéder qu’à des augmentations individuelles» commentent les représentants syndicaux.
La CGT-CRDE a fait une première proposition modifiée, afin de coller au budget de l’enveloppe proposée par la direction, puis une seconde proposition, toutes les deux refusées par la direction. Selon le syndicat, le Groupe Cahors ne veut pas s’engager sur une évolution des salaires, la direction voulant toujours maîtriser la masse salariale par des augmentations individuelles. D’où la décision de reprendre l’action commencée en juin 2017.
La Dépêche du Midi