2 sites industriels classés Seveso dans le Lot
L’EIV Quercy-Corrèze de Bretenoux fait partie des 8 sites industriels de SNCF RESEAU représentant environ 1 400 personnes. C’est une véritable force de frappe que possède SNCF Réseau pour pouvoir approvisionner les chantiers de maintenance et de régénération des 30 000 km de lignes du réseau ferré national.
Cela fait plus de 100 ans que l’établissement industriel produit entre 400 000 et 500 000 traverses en bois par an. Cet établissement est historiquement installé sur la commune de Biars-sur-Cère.
Un stock de créosote
Pour que ces traverses résistent aux agressions bactériennes, il faut les imprégner d’un produit appelé la «créosote», produit fongicide, antiseptique et insecticide qui protège le bois des agents biologiques et lignivores. À Bretenoux la créosote est chauffée par de la vapeur d’eau fournie par une chaudière alimentée par les déchets de bois et les bois blancs rebus. La créosote chauffée est imprégnée dans le bois par un système d’autoclave vide/pression afin d’agir jusqu’au cœur de la traverse. Le principe de ce procédé est de remplir toutes les cavités du bois.. Seulement ce produit est de plus en plus controversé. De par son stock de créosote, le site de Bretenoux est classé dans la catégorie Seveso en «seuil haut» c’est-à-dire risque majeur.
L’Établissement Industriel de Bretenoux/Biars sous le nom de Quercy – Corrèze a été créé le 1er juin 2006. Il génère actuellement 110 emplois et constitue aujourd’hui le dernier établissement Maintenance et Travaux spécialisé dans l’usinage, le créosotage, le stockage et l’expédition de bois pour les constituants de la voie. Situé sur la ligne Aurillac – Brive, le site de Bretenoux s’étend sur une superficie de 25 ha.
L’établissement fabrique presque autant de traverses qu’il y a 100 ans ! Pratiquement 400 000 par an. En effet, les voies de services, les voies de faisceaux, les voies des lignes secondaires, les chemins de fer privés utilisent encore des traverses en bois. Le bois est simple à poser, léger, et résiste bien plus longtemps que le béton.
En général on renouvelle le bois au bout de 50 ou 60 ans, alors que le renouvellement du béton survient bien plus tôt.
La SNCF a investi 8 M€
Afin de mettre le site de Biars-Bretenoux en conformité, la SNCF a investi pas moins de 8 millions d’euros. Ces travaux ont concerné la lutte contre la pollution atmosphérique ; la protection des ressources en eaux et des milieux aquatiques ; la prise en compte des déchets ; les nuisances sonores ; les risques technologiques et la sécurité du site. Des opérations de grande ampleur ont été conduites avec, en particulier, la construction de 4 hangars pour une superficie de plus de 10 000 m2 de couvertures. Le chantier réalisé il y a trois ans a comporté la création de la canalisation des eaux pluviales avec plus de 5 km de tranchées permettant toute la réfection des conduites d’eau potable. La rénovation et la sécurisation s’est poursuivie avec la mise en conformité du réseau de défense incendie sur 1,450 km et la pose de 30 nouveaux poteaux incendies. Enfin, sur le plan de l’assainissement, il y a eu la création de deux bassins de traitement des eaux, un à l’intérieur du site de 250 m3 et l’autre de plus d’un hectare.
Ratier-Figeac : incident sans gravité en janvier
Le deuxième site classé Seveso «seuil bas» dans le Lot est le fleuron industriel, Ratier-Figeac. L’entreprise emblématique de la sous-préfecture lotoise s’est développée à l’entrée de la ville, autour de son usine historique plus que centenaire. Le sous-traitant aéronautique est devenu le leader mondial des hélices forte puissance et un équipementier de référence. Sur le site de production figeacois, les risques industriels sont strictement encadrés par la réglementation. La surveillance qui implique des mesures de sécurité spécifiques vise notamment le département Traitement de surface ainsi que le stockage de produits chimiques potentiellement toxiques en cas d’incendie. Le classement Seveso demande la réalisation d’une étude de danger et un plan particulier d’intervention des secours. La DREAL procède en outre à des inspections des installations classées.
En janvier dernier, un incident sans gravité avait permis de tester l’efficacité du dispositif sur le site figeacois. Une fumée suspecte avait en effet été signalée par des salariés à proximité du département Traitement de surface. Par mesure de précaution, la direction avait tout de suite fait évacuer les employés travaillant à proximité, mis à l’abri dans le restaurant de l’entreprise. Les sapeurs-pompiers de Figeac avec le renfort de plusieurs centres de secours alentour étaient arrivés très rapidement sur place et avaient déployé d’importants moyens pour parer à toute éventualité. Un poste de commandement avait ainsi été installé à l’entrée de l’usine. Des engins incendie et risques chimiques avaient par ailleurs été engagés sur cette opération. «Ratier est une entreprise que l’on connaît bien, où des exercices réguliers sont réalisés. Les procédures de sécurité sont bien rodées» avait souligné à l’issue de l’intervention, la capitaine Céline Duval, à la tête du Centre de secours et d’incendie de Figeac. Aucun départ de feu n’avait été détecté et l’origine de la fumée suspecte était finalement restée inexpliquée.
Le Sénat a voté à l’unanimité jeudi la création d’une commission d’enquête « afin d’évaluer l’intervention des services de l’État dans la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques de l’incendie de l’usine Lubrizol »