« 2024 sera l’année du lien dans le Lot »
Serge Rigal, président du Département du Lot, a présenté ses vœux, ce jeudi 11 janvier 2023, Il a redit la nécessité de bâtir des liens.
« Parce qu’il n’est pire fracture dans une société que celles issues des inégalités sociales, le Département sera un bâtisseur de liens par l’éducation et la culture, domaines où nous avons fortement investi et où nous continuerons d’investir malgré les difficultés financières. En donnant à chaque jeune collégiens les moyens de sa réussite, en faisant en sorte que les familles bénéficient de soutiens (via un système de bourses élargi, via un équipement numérique peu onéreux pour leurs enfants avec Ordi’Lot), nous faisons en sorte de gommer les différences de conditions, ces différences qui créent souvent de la distance entre chacun ».
En matière de solidarités, Serge Rigal est revenu sur la réforme du Revenu de solidarité active, le RSA, entrée en vigueur au 1er janvier. « Elle inaugure, en ce sens, une véritable chasse aux pauvres. Au Département, nous préférons faire la chasse à la pauvreté ! Plutôt que de punir des travailleurs indépendants ou des mères isolées parce qu’ils touchent le RSA, nous préférons les aider à rebondir. Grâce à notre action en faveur de l’insertion, 1 300 bénéficiaires sortent du RSA chaque année. Voilà, ce que c’est, concrètement, être un bâtisseur de liens ! »
« Une allocation autonomie universelle pour toutes les personnes âgées dépendantes »
Le président du Département a abordé le thème de la dépendance : « il faut en finir avec cette arlésienne à l’échelle nationale et enfin acter des moyens. Des moyens qui se chiffrent en milliards pour préparer nos sociétés au choc démographique que nous connaissons d’ores et déjà dans le Lot, et assurer à tous, aînés, mais aussi aidants, personnels accompagnants, des conditions de vie dignes et des conditions de travail dignes.
C’est d’ailleurs au nom de cette revendication de dignité que j’ai récemment exprimé un cri de colère, un cri du cœur. Dans un débat, assez triste d’ailleurs sur l’immigration et ses causes, certains se sont dit que supprimer une allocation à des personnes âgées médicalement dépendantes, allait stopper les flux migratoires générés avant tout par les famines, les guerres ou les dictatures. Si certains sont prêts à voter ou à faire appliquer le programme de l’extrême-droite, le Département du Lot lui, fidèle aux principes de 1789 et du Conseil national de la Résistance, ne pratiquera pas la préférence nationale.Si la loi Immigration est validée par le Conseil constitutionnel et qu’elle nous oblige à ne pas verser l’Allocation personnalisée d’autonomie à des résidents étrangers extra-communautaires, je parle quand même de personnes qui ont majoritairement plus de 80 ans et sont dépendantes, et bien dont acte, en bons républicains, nous l’appliquerons. Mais conformément au principe constitutionnel de libre-administration des collectivités locales, et fidèle à l’idéal d’universalité de notre République, je proposerai au prochain conseil départemental de compléter cette loi qui exclut par un dispositif qui inclut. Nous voterons une allocation autonomie universelle pour toutes les personnes âgées dépendantes, versée par le Département du Lot.
Les ponts, liens entre les territoires
Du côté des routes, les ponts sont bien le symbole du lien.
« D’ici fin d’année, nous aurons remis en état le pont de Touzac, gravement mis en péril par l’incivilité d’un conducteur, a indiqué Serge Rigal. Dans la vallée de la Dordogne, nous sommes en train de reconstruire celui du Palsou à Bétaille. Enfin dans la vallée du Lot, nous donnerons là encore un premier coup de pioche. Un coup à 10 millions d’euros quand même, pour reconstruire totalement le pont de Castelfranc d’ici 2027.
Le pont actuel, qui date de 1931, est en fin de vie. Nous aurions pu faire un choix à l’économie, en faisant quelques rafistolages pour lui donner 20 à 30 ans supplémentaires. Mais nous avons voulu bâtir des liens avec l’avenir. Voilà pourquoi nous faisons un choix fort pour le siècle à venir. Bâtir un pont totalement neuf, alliant modernité et esthétisme, pour une infrastructure qui sera au carrefour des déplacements routiers mais aussi avec ceux de la voie verte et de la voie bleue ! Ce patrimoine, nous le laisserons en héritage à notre jeunesse et c’est pourquoi, il s’agira d’une vraie geste architecturale, à laquelle nous ajouterons, sans obligation aucune mais par pur volontarisme, la création d´une œuvre d´art dans le cadre du 1% artistique ! Bien sûr nous mettons en place un pont provisoire pour ne pas gêner les habitants mais rendez-vous donc en 2027 pour l’inauguration de ce nouveau lien entre les territoires !
Pour des infrastructures qui relient
« Dans les vallées du Lot et de la Dordogne, de nouvelles infrastructures se font jour avec les chantiers des voies vertes« , a rappelé Serge Rigal. « En donnant aux Lotois des conditions de circulation douces, sécurisées, mais aussi des espaces de loisirs et de rencontres, ces axes de mobilité incarnent à merveille cette terre de liens que nous faisons advenir. Demain, en complément de ces voies vertes, il en sera de même pour la voie bleue qui porte le nom de notre département. Au 1er mars, l’Etat va nous transférer la gestion du domaine public fluvial et des ports le long du Lot. En partenariat avec les communautés de communes, le Département entend investir pour renforcer la navigation et la plaisance.
Routes, ponts, voies vertes, voie bleue, j’allais oublier le lien vers le futur. Je pense à la fibre. Le vaste chantier, un peu fou, entrepris juste avant la crise Covid s’achève. 10 000 km de câbles installés plus tard, 111 000 bâtiments et logements peuvent désormais bénéficier de cette technologie, ce qui place le Lot dans le top 20 des départements les mieux connectés de France.
Bref côté infrastructures, le tableau serait idéal s’il n’y avait ce lien pourtant essentiel qui nous relie tant à la capitale régionale qu’à la capitale nationale, je pense à la voie ferrée. Mois après mois, le Département ne désarme pas pour mener toutes les pressions possibles afin que la ligne POLT mais aussi les trains de nuit rendent un service à la hauteur des besoins ».
Serge Rigal a également annoncé la première pierre du centre de secours de Cahors. « En 2024, en tant que 1er contributeur financier du SDIS, le Département poursuivra son indispensable soutien aux 1 000 pompiers du Lot et j’ai le plaisir de vous annoncer que nous poserons en fin d’année, à quelques centaines de mètres d’ici, la première pierre de la nouvelle caserne de Cahors ! »
Le lien avec la nature
« Oui, être un bâtisseur de liens, c’est entreprendre cette révolution d’un pacte renouvelé, régénéré avec notre environnement. Nous en sommes débiteurs et nous devons tout faire, collectivement, pour changer nos comportements et nos pratiques.L’an dernier, en application de notre objectif de construire un territoire à énergie positive, le Département a accéléré sa transition.
Nous avons ouvert le premier établissement scolaire à énergie positive du Lot à Bretenoux, mis en place un principe d’éco-conditionnalité de nos aides aux projets des communes et nous investissons fortement dans les énergies renouvelables pour être exemplaire. Ainsi, plus de la moitié des collèges du Lot sont désormais chauffés grâces aux énergies renouvelables.
Par ailleurs, nous avons lancé pour les particuliers l’aide Lot solaire. Ce dispositif permet aux Lotois de gagner en pouvoir d’achat. Cette aide, c’est aussi un vecteur d’activités et de croissance économique pour nos artisans et nos entreprises labellisées, car elle génère de l’activité locale et non délocalisable !
Déjà près de 450 familles ont monté leur dossier en 2023. Une fois qu’elles auront terminé leur installation sur leurs toitures, cela représentera l’équivalent d’un demi-hectare de panneaux photovoltaïques. Un demi-hectare, c’est peu mais à la fois beaucoup. Imaginez. En 2024, le Département va continuer à couvrir trois collèges de toitures photovoltaïques.Imaginons que l’Etat et les collectivités fassent de même sur tous les toits des bâtiments publics du Lot, et même de France. Imaginons que les entreprises fassent de même sur tous les toits des surfaces commerciales, industrielles, artisanales, des parkings et bien notre petit ruisseau en rejoindrait d’autres, et de petits ruisseaux en petits ruisseaux, nous formerions une rivière, un fleuve, un océan d’initiatives pour relever ensemble, le défi de la transition climatique et énergétique.
Pour ma part, je préfère permettre d’équiper un demi hectare réparti sur 450 toits ou encore mettre des panneaux sur nos bâtiments que sacrifier un demi- hectare de terres agricoles, de forêts et, croyant faire de l’écologie, détruire la nature, la biodiversité, nos paysages et leurs aménités, pourtant sources d’attractivité comme de qualité de vie. Voilà pourquoi, après avoir consacré un million d’euros au dispositif Lot solaire en 2023, nous poursuivrons cette année cette aide aux particuliers pour le même montant ! »
Retisser un lien avec la démocratie
« Que 2024 soit l’année où chacun puisse retisser un lien avec notre maison commune – la démocratie – et avec son expression et son application de tous les jours : la citoyenneté », a souhaité Serge Rigal. « Cette année, le Département a lancé au collège de Castelnau-Montratier une expérimentation avec des élèves de 5ème, des jeunes d’à peine 11 à 12 ans. Ils font l’expérience de la citoyenneté, de la délibération collective, du débat, de l’argumentation et du compromis, du choix de la majorité face à celui de la minorité à travers un budget participatif.
Récemment, pour co-construire le diagnostic des vulnérabilités du Lot face au changement climatique, deux jours durant nous avons donné la parole à une centaine d’acteurs de la société civile. Là encore, pour créer des liens et se saisir collectivement d’un enjeu crucial pour l’avenir, celui du Lot durable et résilient.
Dans six communes enfin, nous accompagnerons cette année les maires à mettre en place des expériences d’implication citoyenne pour faire émerger des projets co-construits entre habitants et élus.Là encore, je le crois, nous jetons des passerelles entre les gens, nous faisons vivre, dans le respect des différences de chacun mais en les dépassant ce qui fait la force de cette promesse qu’est la République : l’intérêt général ».
Source : lot.fr