Animations aux phosphatières de Bach
C’est un site exceptionnel encore méconnu : les phosphatières de Bach situées dans le sud du Lot constituent pourtant un patrimoine unique au monde. Une visite s’impose.
Avec deux autres spéléologues lotois, Guy Bariviera et Philippe Valette, le géologue Thierry Pélissié s’est passionné pour ces sites naturels extraordinaires. En 1999, ils décident d’ouvrir le site de Bach au lieu-dit Cloup d’Aural au public. «On a ici un gisement de fossiles très riches, très bien conservés. Ça s’étend sur une période très longue de 35 millions d’années. En milieu continental, c’est la séquence la plus longue au monde qui permet de suivre l’évolution biologique, des climats, de l’environnement», souligne le scientifique. Des dinosaures à l’apparition de la vie de l’Homme, les phosphatières de Bach sont une mine d’or inestimable à explorer, un patrimoine quasiment unique au niveau mondial. Pour les chercheurs du CNRS, il s’agit tout simplement d’un «laboratoire naturel de l’évolution».
Autre originalité du site : au XIXe siècle, ces cavités du sud du Lot ont été exploitées pour l’extraction du minerai de phosphate, utilisé à l’époque comme engrais pour l’agriculture. Découverts en 1865, ces gisements ont été en activité de 1870 à 1886 : 2 500 mineurs extrayaient annuellement 30 000 tonnes de phosphate pour une valeur d’un million de francs de l’époque. Par la suite, l’exploitation a continué de façon saisonnière jusqu’à la Première Guerre mondiale puis a été totalement abandonnée.
À la fin des années 1990, l’aménagement du site sur 4 hectares a suscité de vives réactions aux alentours. «La population locale avait une image très négative des phosphatières. Notre objectif était aussi la protection du site qui avait subi des pillages. Mais pour les locaux, quand on a aménagé les lieux, on clôturait le terrain de jeux de leur enfance», se souvient Thierry Pelissié. Seize ans après l’ouverture, les phosphatières de Bach ont été classées en réserve naturelle nationale d’intérêt géologique. Outre l’intérêt paléontologique et archéologique, la grande richesse du site réside aussi dans l’incroyable biodiversité qui s’y développe.
Animations : découvrir le site autrement
Ateliers de découverte, visites originales, exposition pédagogique, les phosphatières se dévoilent sous toutes les formes pour intéresser petits et grands. Seul critère exigé : la curiosité.
> Jeudi 25 août et dimanche 11 septembre à 14 heures : « Fabriquez votre confiture de cornouille » atelier pour adulte, 15 € par personne (sur réservation).
> Du 1er juillet au 31 août : Exposition « GeoL’ot », entrée libre, visite guidée aux tarifs habituels.
> Vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 juin : atelier d’initiation au tamisage de fossiles (de 15 heures à 16 h 30, gratuit).
> Jeudi et vendredi du 14 juillet au 19 août : pour les 7-12 ans, initiation au travail de paléontologue, au tamisage et au moulage (de 10 h 30 à 12 h 30, nombre de participants limités, tarif 9 €, sur réservation uniquement).
> Samedi 17 et dimanche 18 septembre, Journées européennes du patrimoine, visites guidées avec démonstration du treuil à tambour vertical (samedi à 15 heures et 16 h 30, dimanche à 15 heures, 15 h 45 et 16 h 30 ; tarifs adultes 4,50 €, enfants de 6 à 14 ans 4 €).
A partir de 2019, les phosphatières des Causses du Quercy vont se trouver au cœur d’un projet scientifique d’envergure, baptisé DEADENDER. Il portera sur l’étude de fossiles retrouvés à l’intérieur des « trous à phosphate » : ceux d’animaux qui appartenaient au groupe des artiodactyles, des mammifères ongulés, ancêtres de l’hippopotame.
Comment ces animaux ont-ils réagi aux modifications de leur environnement ? Qu’est-ce qui a provoqué leur disparition, il y a 34 millions d’années ?
En cherchant les réponses à ces questions, les scientifiques espèrent apporter un éclairage nouveau sur des problématiques très actuelles, qui se situent au cœur des actions du Parc : les impacts du changement climatique sur le territoire, l’évolution de la biodiversité …
Concrètement, le projet DEADENDER, financé par l’Agence nationale de la Recherche, permettra de mener des analyses géochimiques, des datations, et des travaux de terrain aux phosphatières. Ces travaux seront aussi présentés au public.