111 communes exclues du dispositif d’aide
Le nouveau classement des zones défavorisées qui doit s’appliquer en 2018 exclut du dispositif d’aides 111 communes avec des pertes conséquentes pour 1 200 exploitations agricoles. FDSEA et chambre d’agriculture dénoncent les incohérences et en appellent aux élus.
La colère monte dans les campagnes et chez les élus du Lot : en cause le nouveau classement des zones défavorisées qui serait en gestation au ministère de l’Agriculture. La cartographie dévoilée le 22 septembre exclurait du dispositif 111 communes sur 340. Hier, Christophe Canal, le président de la chambre d’agriculture du Lot et Alain Lafragette, le président de la FDSEA ainsi que le responsable des Jeunes Agriculteurs, ont chiffré la sortie du zonage actuel qui avait été fixé en 1976, à 9 M€ en moins annuellement sur le territoire pour les vingt prochaines années. Par exploitation, la perte se monterait à environ 4 000 € et plus par an, fragilisant 1 200 élevages. Le classement en zone défavorisée induisait des aides européennes tout particulièrement pour les éleveurs. «En trente ans, les sols du Lot n’ont pas changé,le climat aurait plutôt empiré, les handicaps naturels restent, le morcellement aussi» fait remarquer le président de la FDSEA qui pointe les incohérences de cette nouvelle carte qui serait appliquée en 2018. Ainsi avec le nouveau dispositif, quasiment toutes les communes de la vallée du Lot et celles de la vallée de la Dordogne ainsi que la moitié des communes de Bouriane répondent bien aux critères biophysiques mais se retrouvent exclues par le seul fait que sur ces secteurs, la Production Brute Standard est supérieure à la moyenne. «Il suffit qu’il y ait à un endroit un important engraisseur en porc en Bouriane, ou une zone viticole conséquente dans la basse vallée du Lot, pour que ces secteurs soient dans leur totalité placés hors zonage» critique le président de la chambre d’agriculture. «Encore une fois des technos (crates) ont appliqué des barèmes sans tenir compte des spécificités locales» regrette Alain Lafragette.La profession agricole se mobilise , une manifestation régionale doit avoir lieu le 14 novembre à Montauban.
Le conseil départemental a voté la semaine dernière une motion à l’unanimité pour souligner les anomalies du nouveau classement et leur solidarité. Les parlementaires PRG, la député Dominique Orliac et le sénateur Jean-Claude Requier qui ont reçu les responsables agricoles vont écrire au ministre de l’agriculture.
Les parlementaires ont décidé d’adresser un courrier au ministre de l’Agriculture afin de le sensibiliser sur les anomalies des critères appliqués pour classer une commune en Zone Soumise aux Contraintes Naturelles et sur l’importance capitale de la classification du Lot en «Zone Piémont».
La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs du Lot communiquent : « C’est non sans stupeur et colère que la FDSEA et Jeunes Agriculteurs du Lot ont pris connaissance des conclusions de la réunion sur la révision des zones défavorisées qui s’est tenue ce 29 novembre au ministère de l’agriculture. Un vrai choc ! La question de la cartographie des futures zones défavorisées n’a toujours pas été corrigée pour les 14 communes * de la Vallée de la Dordogne. Pourtant, les services de la Rue de Varenne ont tous les éléments techniques pour rectifier le calcul du critère de handicap, depuis plus de 9 mois. Un mutisme intolérable. Pire, le ministère remet en cause le classement en zone défavorisée des 5 communes * du sud du département, obtenu au mois de mars 2017. Suite à un avis de la Commission européenne. Incompréhensible et inacceptable ! Le classement de ce secteur avait pourtant fait l’objet d’un communiqué officiel du ministre de l’agriculture, comment peut-on se dédire ainsi ? La colère des paysans de ces communes est forte. Alors que leur classement avait été obtenu au prix d’un long travail et d’une grosse mobilisation, afficher un tel retour en arrière est un énorme coup dur. Une annonce choquante. Comme si le tableau n’était pas déjà assez sombre, le gouvernement annonce que l’extension du zonage au plan national doit s’opérer à périmètre budgétaire constant ! Les simulations des services du ministère affichent différents scenarii avec des baisses de l’ICHN (Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels) à hauteur de 27 % à 45 % … dans la totalité des futures zones défavorisées. Des perspectives inacceptables pour un département comme le Lot ! Ce sont l’activité et le revenu de centaines d’agricultrices et d’agriculteurs qui sont en péril. Et en cascade, une perte majeure de vitalité économique, un recul de la biodiversité et de la qualité de nos paysages, un déclin de l’attrait touristique. Le Premier ministre vient prochainement présider la Conférence nationale des territoires dans le Lot. Si le gouvernement veut soutenir les zones rurales, nous lui demanderons de nous démontrer par des actes qu’il n’abandonne pas les premières forces vives du Lot : les paysans qui mettent en valeur un territoire riche en diversité, en produits de qualité mais également en handicaps ! »
* Les communes en question sont : Belfort-du-Quercy ,Lalbenque, Lhospitalet, Montdoumerc et Saint-Matré pour le sud du Lot. Biars-sur-Cère, Bretenoux, Carennac, Creysse, Gintrac, Girac, Lacave, Mayrac, Meyronne, Pinsac, Puybrun, Saint-Sozy, Souillac et Tauriac pour le nord du Lot.
Projet de carte du futur zonage des zones défavorisée dévoilé le 20 décembre. Dans 26 communes du Quercy Blanc, les éleveurs n’auraient plus droit aux aides.
Aurélien Pradié écrit au 1er ministre suite à l’annonce de l’exclusion de 26 communes du sud du Lot de la carte des Zones Défavorisées » en lui faisant part de notre profonde déception et de la nécessité de rouvrir en urgence ce dossier. »
Medialot.