3 chênes occitans pour soutenir la flèche de Notre Dame de Paris

Trois chênes nobles de 150 ans ont été prélevés dans la forêt privée de Campuzan dans les Hautes-Pyrénées pour reconstruire le tablier qui soutiendra la flèche de Notre-Dame de Paris

Deux ans après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sa reconstruction se poursuit. Dans plusieurs mois, c’est la flèche de l’édifice qui sera reconstruire à l’identique. Parmi le millier de chênes nécessaires, trois proviennent d’une forêt privée située dans les Hautes-Pyrénées. 

Trois chênes nobles de 150 ans

Ces arbres centenaires ont été sélectionnés selon un cahier des charges très précis donné par les architectes responsables du chantier. Pour être « retenus », ces bois devaient avoir des diamètres de 50 à 110 cm, cela correspond à des arbres de 80 à 150 ans, parfois 200 ans pour les plus gros. Ils devaient être droits sur des longueurs généralement comprises entre 7 et 12 mètres. 

En Occitanie, c’est Frédéric Lejuez, expert forestier qui s’est occupé de la sélection :

Ca n’a pas été si facile de trouver ces arbres car il a fallu faire vite après la commande des architectes. Dans cette forêt qui compte 7 à 8000 chênes adultes, on en a prélevé seulement trois.

La forêt de Campuzan répertoriée sous l’époque de Colbert

La forêt de Campuzan n’a pas été choisie au hasard. Même si les chênaies sont plutôt rares dans le sud de la France, celle ci est remarquable. A l’époque de Colbert, en 1660, la forêt était déjà connue pour la qualité de ces bois. Beaucoup de chênes ont d’ailleurs servi à la construction de bâteaux pour la marine nationale. 

Un don du propriétaire

Le propriétaire de la forêt, Denis Barré a tout de suite adhéré au projet.

Quand Frédéric Lejuez m’a sollicité, j’ai dit oui bien sûr. C’est une fierté de voir ces arbres vieux de 150 ans partir pour reconstruire Notre-Dame de Paris. L’idée n’est pas de faire du profit sur cette opération de solidarité.

Abattus puis transportés dans une scierie

Dans quelques jours, les trois arbres seront transportés dans une scierie toute proche pour être transformés en poutre. Numérotés et estampillés du logo NDP (Notre-Dame de Paris), ils iront rejoindre les 1000 autres arbres nécessaires pour la reconstruction de la flèche. Une phase de travaux qui ne débutera qu’en 2023.

Les arbres haut-pyrénéens seront découpés sous forme de poutres avant d'être transportés vers le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Les arbres haut-pyrénéens seront découpés sous forme de poutres avant d’être transportés vers le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris© J. Valin – FTV

La bénédiction de l’evêque de Tarbes-Lourdes

Avant leur départ, les trois grumes ont été bénis de la main de Monseigneur Nicolas Brouwert, évêque du diocèse de Tarbes-Lourdes.

Pour l’église, c’est beau ! Notre-Dame de Paris appartient à tout le monde et cet élan de solidarité de tous les français est remarquable.

L'évêque de Lourdes (Hautes-Pyrénées) est venu bénir les arbres avant leur départ pour le chantier de Notre-Dame de Paris
L’évêque de Lourdes (Hautes-Pyrénées) est venu bénir les arbres avant leur départ pour le chantier de Notre-Dame de Paris© J. Valin – FTV