5 minutes pour comprendre la dette publique
82 % des Français jugent urgent de réduire la dette publique en France. Mais, concrètement, à quoi correspond cette dette ?
Qu’appelle-t-on dette publique ?
La dette publique c’est l’ensemble des emprunts contractés par les administrations publiques qui ne sont pas encore remboursés.
Ces administrations publiques désignent :
- l’État,
- les organismes divers d’administration centrale (ODAC) : par exemple les universités, les musées, etc.
- les administrations publiques locales :les collectivités territoriales, les établissements publics locaux, les organismes consulaires (CCI, CMA, Chambre d’agriculture), etc.
- les administrations de Sécurité sociale : le régime général et les régimes spéciaux de Sécurité sociale, des régimes d’assurance chômage, les régimes complémentaires de retraites, les hôpitaux publics, etc.
Pourquoi la France doit-elle emprunter ? Et quelles en sont les conséquences ?
Tous les ans, la France se dote d’un budget qui, comme à la maison, correspond à l’ensemble de ses ressources d’une part, et de ses dépenses d’autre part :
- Les ressources proviennent principalement des impôts et taxes payés par les citoyens et les entreprises.
- Les dépenses correspondent à l’argent utilisé pour financer l’action publique : éducation, justice, police, transports, etc.
Depuis plus de quarante ans, les dépenses sont supérieures aux recettes : le budget est donc déficitaire.
Pour financer cette différence et permettre de continuer à financer l’action publique, la France contracte des emprunts. L’ensemble de ces emprunts constitue la dette publique.
déficit public et déficit budgétaire, quelles différences ?
Le déficit budgétaire = déficit du budget de l’État.
Le déficit public = déficit de l’État + déficit de toutes les administrations publiques
C’est ce qui est regardé par l’Union européenne, et les agences de notation. Selon les règles européennes ce déficit devrait rester sous la barre des 3 % du PIB.
Pourquoi s’endetter ? Quels impacts sur le budget ?
L’ endettement peut servir à soutenir l’économie dans les périodes de crise et de ralentissement de l’activité, ou à financer des investissements utiles pour l’avenir du pays (innovation, transition écologique, etc.).
Elle a un impact sur le budget. Les intérêts payés représentent un coût : on parle alors de la charge de la dette. En augmentant la dette publique, l’État augmente donc ses dépenses. La charge de la dette est un poste important de dépenses : environ 7 % du budget de l’État.
En revanche, une accumulation de dettes comporte des risques : elle canalise l’épargne privée et limite les investissements privés, limite la capacité à réagir en cas de crise et renchérit le coût de l’emprunt et conduit à consacrer une part croissance des ressources aux charges d’intérêt.
Comment sont contractés les emprunts ?
Aux ministères économiques et financiers, l’Agence France Trésor gère la dette et la trésorerie de l’État. Son objectif est de « couvrir le financement de l’État au mieux des intérêts du contribuable et dans les meilleures conditions possibles de sécurité ».
L’État emprunte de l’argent sur les marchés financiers (notamment par le biais d’obligations assimilables du Trésor (OAT)) pour :
- financer son déficit budgétaire,
- et rembourser la part de sa dette arrivant à échéance.
L’argent nécessaire pour couvrir ces besoins est appelé le besoin de financement et est déterminé chaque année par le budget de l’État.
Mais l’AFT n’émet et ne gère qu’une part de la dette publique, celle de l’État. La dette de la sécurité sociale est gérée par différents organismes : l’Acoss, la Cades et l’Unédic sont les principaux. Les collectivités locales (communes, départements et régions) ont une autonomie de gestion et s’endettent en leur nom propre.
Quelle est la situation en 2023 ?
À savoir
La dette publique, comme le déficit public, est rapportée au produit intérieur brut (PIB) afin de la comparer à la taille de l’économie nationale, et aussi pouvoir la comparer à d’autres pays.
En 2023, les dépenses publiques représentent 1 610 milliards d’euros, les recettes 1 455 milliards d’euros. Le déficit public s’établit à 154,8 milliards d’euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), après 4,7 % en 2022 et 6,6 % en 2021. Il devrait atteindre 6,1 % en 2024, soit une dégradation de -0,6 point de PIB.
Source : economie.gouv.fr
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