50 espaces naturels sensibles dans le Lot
dont dix sites majeurs à découvrir chaque jour.
Aujourd’hui, la reculée d’Autoire.
C’est un espace qui n’est pas bien grand, 135 hectares sur les communes d’Autoire et Loubressac, mais l’ENS lotois de la reculée d’Autoire « est un peu le porte-affiche. C’est un paysage atypique : une reculée du type de ce qu’on va retrouver dans le Jura », observe David Barillot, gestionnaire animateur des ENS de la vallée de la Dordogne. Habitats et milieux y changent de façon très rapide. Ses points forts : « Les espèces rupestres, plantes et oiseaux, la cascade évidemment pour son côté spectaculaire et parce qu’il y a une formation particulière, le tuf. C’est une roche en formation en eau douce ». Elle a été exploitée et on trouve sa trace dans le village d’Autoire. Aujourd’hui, elle ne l’est plus du tout.
Outre ce paysage singulier et ses espèces, le site est marqué par tout un petit patrimoine et le château que le département a sécurisé. Quant aux saisons, David Barillot conseille d’éviter l’été car le site est très fréquenté. « En automne, il y a les rassemblements d’hirondelles dans les falaises, c’est un spectacle incroyable », ajoute-t-il. L’hiver, « il y a le débit de la cascade et on perçoit mieux les paysages parce qu’il n’y a pas de feuilles. La vue sur la vallée de la Dordogne, c’est puissant. »
Des causses aux zones humides, les ENS reflètent la beauté naturelle du Lot
- La couasne de Floirac, « un des plus intéressants ENS ». DDM – archives
Environnement, LotPublié le 26/12/2021 à 20:29 , mis à jour le 03/01/2022 à 11:34
l’essentielLes espaces naturels sensibles ont été créés il y a tout juste 45 ans. Le Lot en compte dix majeurs à découvrir chaque jour dans La Dépêche. Le département veille à ce qu’ils ne soient pas victimes de leur succès.
Des falaises de la reculée d’Autoire aux zones humides de la vallée de la Masse, des landes acides du Frau au causse de la Braunhie, les dix espaces naturels sensibles majeurs du Lot révèlent la richesse et la diversité du département.
Un premier périmètre en 1998
Créés par une loi du 31 décembre 1976, les ENS sont du ressort des départements depuis 1985. Le Lot a décidé de s’y engager en 1994. Le CAUE (avec l’appui des ZNIEFF1) a créé une liste à commencer par cinq sites pilotes. Le premier périmètre a été labellisé en 1998, l’équipe départementale mise en place en 2005 et les cinq derniers sites majeurs labellisés entre 2008 et 2010.
Mais qu’est-ce qu’un ENS? Un espace qui mérite d’être protégé pour sa faune, sa flore, son petit patrimoine, des savoir-faire traditionnels, ses paysages, résume Maryline Bes, responsable de la cellule espace naturel au conseil départemental. Son équipe a pour tâche de protéger, entretenir, animer, faire du suivi d’espèces… « Un travail très diversifié » souligne Damien Villate, un des trois gestionnaires animateurs des ENS. Chacun a un secteur géographique. « Le plus d’un ENS, c’est d’avoir un agent sur place qui va fédérer les volontés, gagner en réactivité », dit son collègue David Barillot. Et, en cas de travaux, cette veille naturaliste permet d’éviter les bêtises, souligne Laurent Clavel. Guy-Noël Albareil les appuie pour les travaux les plus importants.
Plus de 9000 hectares
Le département compte une cinquantaine d’ENS couvrant plus de 9000 hectares. Outre les dix2, « les autres sont d’intérêt ponctuel, géologique par exemple, ou des sites avec des activités de pleine nature », souligne Maryline Bes.
« Maintenant, on active la mesure pour préserver les sites de pratique de sport de pleine nature », confirme Catherine Marlas, vice-présidente du département. L’idée: éviter qu’ils soient privatisés mais aussi sensibiliser les pratiquants au milieu dans lequel ils évoluent. C’est notamment le cas du Liauzu où on trouve faune et flore de la vallée du Célé et des causses mais aussi baignade, pêche, canoë, escalade ou encore la via ferrata du département qui doit ouvrir au printemps. « Un cheminement qui a été fait en tenant compte de l’implantation des rapaces mais aussi de certaines variétés floristiques », dit l’élue, pour qui « vous ne protégez pas une espèce en interdisant aux gens de s’en approcher » mais en expliquant ses besoins.
Une fréquentation exponentielle
Si certains ENS sont propriétés du département, l’essentiel appartient à des privés. « On implique communes et propriétaires pour qu’il y ait un partenariat », dit l’élue. « On met en œuvre un plan de gestion pour évaluer les enjeux, la fréquentation qu’on peut tolérer », car elle « est un peu exponentielle sur ces sites ».
En effet, avec la crise sanitaire, le tourisme local a le vent en poupe. « C’est très bien, souligne Catherine Marlas, mais on peut avoir des questionnements liés à une surfréquentation. Ce sont des sites mis en avant parce qu’ils sont naturels mais si les gens se suivent à la queue leu leu… » Si certains sites ont été aménagés pour pouvoir être visités en toute sécurité, « il y en a pour lesquels on va accentuer le côté préservation ».
Reste que la labellisation a des effets positifs. Les agents citent la reculée d’Autoire où une fréquentation sauvage avait entraîné des dégradations. Ou encore les landes du Frau qui ont vu revenir les écrevisses à pattes blanches.
1. Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
2. Les dix : vallée de la Masse; landes du Frau-Dégagnazès; vallées de l’Ouysse et de l’Alzou; couasne de Floirac; massif de la Braunhie; reculée d’Autoire; marais de Cléjoux-Lamothe; marais de Saint-Cirq-Madelon; caselles de Marcilhac; mont Saint-Cyr.
Florence Raynal ladepeche.fr
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