Le prix Fémina: Un amoureux du Lot

Le romancier Serge Joncour trouve ses racines dans le Lot. Il fait du département le décor de sa production littéraire. Dernier exemple avec « Nature humaine », une histoire qui vient de décrocher le prestigieux prix Femina du roman français.

Des pavés de la capitale, où il est né, à l’aridité des causses, il n’y a qu’un pas, qu’un long pas que Serge Joncour a toujours franchi.

Que ce soit via la Gare d’Austerlitz ou l’asphalte de la nationale puis de l’autoroute 20, le romancier n’a jamais renié le chemin qui le conduisait inlassablement auprès de ses racines familiales lotoises.

Car oui, le Lot, il le connaît bien. Il l’aime passionnément. Havre de paix rural, authentique, qu’il se plaisait déjà à dépeindre dans « Chien-Loup » son précédent succès de librairie paru en 2018. En 2020, Serge Joncour a fait son grand retour avec « Nature humaine », publié aux éditions Flammarion, qui plonge son action dans une ferme lotoise tenue par la famille Fabrier. Plus qu’un récit, c’est une fresque que nous offre l’auteur, celle de la société française de la fin du XXe siècle, de la vague de chaleur de l’été 1976 aux tempêtes de l’hiver 1999. Cette histoire commune de la fin du millénaire est racontée, une fois n’est pas coutume, par le prisme de la ruralité, de ses campagnes profondes qui jalonne l’Hexagone pour illustrer un peu plus ce que Serge Joncour appelle le « divorce entre la nature et l’homme. »

Terre préservée

Dans une interview accordée à La Dépêche du Midi en octobre dernier, Serge Joncour détaillait sa passion brute pour le Lot. « Quand on en parle, on ne sait pas bien où cela se trouve. On ne va pas spontanément dans le Lot, on n’y va pas spécifiquement en vacances explique-t-il.

Il y a une forme d’intemporalité, il y a des Ami 6, il y a des bruits de voiture tels qu’ils étaient dans mon enfance. Je ne veux pas dire que tout le monde roule en Ami 6 dans le Lot mais il y a des villages, comme Lauzès, où il n’y a pas de constructions modernes, où il y a des panoramas intacts depuis des siècles. Les terres du Causse sont sauvages […]. C’est la nature qui décide elle-même. Dès que vous montez sur Limogne, Concots et que vous partez vers l’Aveyron, vous êtes dans des territoires où la marque des hommes est absente.

Ce ne sont pas des terres vierges mais les petits villages qui sont planqués. Je suis émerveillé par cette nature qui, sans être spectaculaire, offre un côté sauvage. »

Une œuvre récompensée

En 2018, pour « Chien-Loup », Serge Joncour avait reçu le prix Landerneau des lecteurs. En 2020, il fait encore plus fort en décrochant le prix Femina du roman français avec « Nature humaine », l’un des seuls grands prix littéraires récemment décerné malgré le contexte épidémique qui oblige les libraires à fermer boutique.

Une récompense prestigieuse mais « insavourable » pour le romancier, qui déplore bien sûr la fermeture des temples de la culture aux quatre coins du pays.

Une période bien terne qui ne doit pas empêcher tout un chacun de profiter de cette hibernation forcée pour savourer a sa juste valeur le dernier né de la plume de Serge Joncour.

Où se procurer « Nature humaine dans le Lot »

Le confinement invite assurément à la lecture pour s’évader, mais difficile de succomber à ce plaisir dans un tel contexte. Les librairies ont beau être fermées, il est toujours possible de se procurer des ouvrages neufs, prêts à être dévorés, dans le respect des règles sanitaires.

Commander vos livres que vous pourrez venir retirer sur place.

A la librairie Des livres et vous à Gourdon (05 65 41 29 09).

A la librairie Caligramme à Cahors (05 65 35 66 44)

À la librairie Champollion à Figeac (05 65 34 24 06)

Maxime Trédan La Dépêche
 

Extrait de Nature humaine

 

La plateforme Place des libraires

Des livres et vous à Gourdon, la fourmi rouge à Cahors et  Le livre en fête à Figeac sont présents sur la plateforme www.placedeslibraires.fr