Les néo-agriculteurs recherchent du terrain
Ils ont décidé de se lancer dans le métier mais ont du mal à trouver des terrains disponibles pour s’installer. Dans le Lot, comme ailleurs, les hectares et les euros s’envolent pour les néo paysans.
C’est le rêve d’une vie, Laetitia Gace espère bien qu’il ne va pas se transformer en cauchemar. Cette ancienne responsable d’une épicerie bio à Toulouse suit une formation pour devenir agricultrice, car son vœu à elle, c’est de devenir maraîchère. « Je suis actuellement un brevet professionnel pour devenir responsable d’une entreprise agricole, l’idée est de m’installer avec mon conjoint qui se reconvertit aussi », confie-t-elle. Son terrain de prédilection : le Lot. Oui mais voilà. Une ombre à l’horizon refroidit ses ardeurs. Les terrains agricoles sont soit trop rares, soit trop chers.
« On a commencé à chercher une petite surface ici car mes parents y sont à la retraite, je voulais me rapprocher d’eux, mais force est de constater que nos recherches ne donnent pas grand-chose, les terrains sont trop grands, plus de 50 hectares, et donc forcément, trop chers pour nous », regrette-t-elle. Le constat est amer : « Pour ceux comme nous qui ne sont pas issus du milieu agricole, l’installation est une réelle difficulté ». Dans sa formation, sur douze inscrits, dix néo-agriculteurs n’arrivent pas non plus à trouver un terrain pour s’installer. Sans compter le passage délicat par la banque : « On approche de la quarantaine, alors, quand on présente notre dossier à la banque pour une installation en fermage ou autre, c’est compliqué ». Dans le Lot comme ailleurs, les terrains sont bien trop immenses pour son activité. « C’est le fruit des politiques agricoles qui se succèdent et qui encouragent les agriculteurs à avoir des surfaces de plus en plus grandes pour toucher les aides, mais le problème c’est que le prix, lui aussi, est de plus en plus grand », analyse-t-elle. Lætitia et son conjoint savent qu’au prix de la ferme ou du terrain, ils devront rajouter une enveloppe pour leur maison. « Et là, ça se complique encore plus car en période pleine, on fait 70 heures par semaine, on ne peut pas se permettre de faire 30 minutes de voiture tous les jours pour aller jusqu’aux terres ».
Ni d’ici, ni fille de
À Miers, Natacha Breton patauge un peu dans ses recherches. L’ancienne contrôleuse en électrotechnique sur Figeac, va se lancer dans les plantes aromatiques et médicinales et dans le maraîchage. Enfin, quand elle aura trouvé un « bout de terre».
Car elle est aussi est bien en peine. «Je vis à Miers depuis vingt-cinq ans mais je ne suis pas d’ici, je ne suis pas non plus une fille d’agriculteur, bref c’est la double peine», explique la Lotoise de 46 ans.
Elle ne pourra pas bénéficier de l’aide aux jeunes agriculteurs et en plus « la culture de plantes médicinales est vue comme du boulot facile dans le milieu agricole et donc mal vu». La tradition veut que les «bons plans» se transmettent entre agriculteurs, par le bouche-à-oreille : « Si les paysans ne vous connaissent pas ou peu, ils ne vous parlent pas des terrains disponibles». Toute une place à se faire. Alors, Natacha Breton est passée directement par les élus, et notamment par Caroline Mey-Fau, la maire de Miers. Elle continue de chercher une petite surface irrigable pour du fermage dans sa commune. Et de croiser les doigts.
Comment entrer en contact avec ces personnes qui cherchent des terres? Y a t il un groupement?