À l’hôpital de Gourdon, une grève pour dénoncer l’envers du décor
.Mardi 3 septembre, les personnels du Centre hospitalier Jean-Coulon étaient en grève ; un mouvement suivi par 50 % des employés. Les syndicats CGT et CFDT s’étaient concertés pour mener ensemble cette action. Ces derniers dénoncent les conditions dans lesquelles sont obligés de travailler les personnels de l’hôpital de Gourdon ; une situation similaire est dénoncée par tous les hôpitaux, centres de soins et Ehpads du pays.
Corinne Bornes, de la CFDT et infirmière, place le contexte : «L’hôpital d’aujourd’hui est comme une famille que l’on croyait unie et soudée mais dont le verni s’écaille et se fissure sous le poids des secrets bien gardés». Elle explique ces secrets qui n’en sont plus : «Il apparaît clairement que le monde médical est plongé dans l’ère du low cost, de la rentabilité, où l’on grappille les moindres centimes au détriment de la santé, tant des personnes hospitalisées que des personnels soignants».
«Les syndicats veulent alerter les citoyens, leurs hôpitaux sont malades», dira Gilles Fabre, militant à la CFDT. «Je sous-entends l’énorme stress dont sont victimes les personnels. De plus nous avons vécu un été très chaud dans tous les domaines : travail à flux tendu par manque de personnel, jusqu’à 12 heures sous pression. L’épuisement, le burn-out, c’est notre quotidien», conclut-il.
Les syndicats représentant les personnels hospitaliers accusent les directions des hôpitaux d’appliquer des objectifs basés sur des contraintes budgétaires, budgets affectés entre autres par la baisse des donations de l’ARS, par une politique d’État incompréhensible, où le patient devient un produit financier. Une rentabilité obligée et qui affecte la santé de tous.
Pour Dominique Dereix, urgentiste, de la CGT, «les mesures annoncées par la Ministre de la santé sont superficielles. Une prime de 100 euros, accordée au personnel des urgences, doit être appliquée à l’ensemble du personnel ; les urgences ne sont que la partie immergée de l’iceberg». D’après lui, «le manque de personnel pourrait devenir un problème insoluble, tant l’image de leurs professions est dégradée et qu’en termes d’attractivité il faudra sacrément redresser la barre et les salaires».
Il ajoutera : «Par définition, les personnels hospitaliers et des Ehpads ont des métiers difficiles car ils font face à un public en difficulté physique, psychologique ou sociale. Ils côtoient au quotidien le handicap, la maladie, la fin de vie et la mort, mais personne ne prends soin de ceux qui soignent et qui assurent la continuité 365 jours pleins par an. Cette grève informe le grand public et l’alerte sur la souffrance au travail des professionnels de l’hôpital, et appelle le public à agir avec eux pour assurer une continuité basée sur la qualité des services et non la rentabilité d’un établissement, la santé étant l’affaire de tous».
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