A Souillac: Festival « Sim Copans » du 18 au 25 juillet
Souillac en jazz a dévoilé ce jeudi le programme de son édition 2020, qui se déroulera du 18 au 25 juillet. Pour ce festival « Sim Copans », cet été marquera donc aussi les 45 ans de sa création. Une sacrée longévité et une belle satisfaction pour son emblématique président Robert Peyrillou, qui a répondu aux questions de La Dépêche.
Comment expliquez-vous cette réussite depuis 1976 ?
Déjà parce que nous n’avons pas de concurrence sur la musique jazz, à proximité, l’été. Nous sommes aussi implantés sur un territoire qui a besoin de vivre et de s’animer, nous recevons donc le soutien des collectivités locales conscientes que nous contribuons aux retombées économiques. Nous sommes aussi des bénévoles passionnés qui consacrent l’intégralité de leurs finances à la programmation du festival.
Le monde du jazz nous apporte sa reconnaissance. J’ai d’ailleurs été sollicité dès 2004 pour rejoindre le jury de l’Académie des Victoires du jazz.
Comment se porte le festival ?
Il accueille entre 6 000 et 7 000 festivaliers. Nous nous appuyons sur un budget de 110 000 € grâce à une hausse de la fréquentation en 2019 (plus 30 % des recettes spectacles). Mais nous restons un petit poucet par rapport à Marciac ou Antibes. Même si nous arrivons nous aussi à avoir des artistes venus de grands festivals.
Le risque pour nous reste la pluie qui nous oblige à un repli dans des salles qui impacte donc nos recettes.
Que nous réserve cette 45e édition-anniversaire ?
Elle sera à l’image du jazz, tournée vers une musique vivante avec de jeunes musiciens. Ce sont eux actuellement qui présentent le plus d’intérêt créatif. Les stars n’ont plus rien à prouver et, plus ça va, plus leurs cachets les rendent inaccessibles.
On s’est aperçu après avoir calé la programmation que tous les musiciens qui seront cet été à Souillac en jazz, à une exception près, n’étaient pas nés lors de la 1re édition du festival en 1976.
Qui sera à l’affiche ?
Daniel Erdmann’s Velvet Revolution, le samedi, réunira l’un de nos plus grands saxophonistes Daniel Erdmann et la coqueluche du jazz en France, Théo Ceccaldi, aux côtés de Jim Hart au vibraphone. Il y aura Avishai Cohan Trumpet (homonyme du contrebassiste jazz israélien), la star montante du jazz.
La scène du vendredi accueillera le trio You Isles, des artistes émergents soutenus par le dispositif Jazz Migration. Et aussi, avec son album Songs of the degrees, le pianiste israélien Yaron Herman qui se distingue comme une des figures du moment.
Le jeudi, Edouard Ferlet Quarter Altérité réunira un « all-stars » avec le pianiste E. Ferlet, la flûtiste Naïssam Jalal (Victoire du jazz 2019), Guillaume Latil, et Sonny Troupé, le batteur de Lisa Simone.
Qui était Sim Copans?
Sim Copans, né le 30 mai 1912 à Stamford (Connecticut) et mort à à l’hôpital de Gourdon le 22 février 2000, est un universitaire et un homme de radio franco-américain.
Il créa, anima et produisit des émissions de radio en France de 1944 à 1975. Il fut chargé en 1959 de mettre sur pied l’Institut d’études américaines à Paris dont il assura la direction jusqu’en 1980. Il contribua en 1967 à la fondation de l’Association française d’études américaines. Il publia des ouvrages, des articles et des préfaces sur la musique américaine. Il fut un acteur actif de la fondation du festival de jazz de Souillac avec l’homme de radio Jean Calvel. Ce festival prit le nom de « Souillac en jazz. Festival Sim Copans » en 1985.
Le festival de jazz de Souillac
Sim Copans avait fait une conférence, en février 1975, à Souillac (Lot) intitulée « De la Côte des Esclaves à la Salle Pleyel».
Cette conférence contribua largement à la création du festival de jazz de Souillac. D’ailleurs, lorsque, en novembre 1975, une douzaine de Souillagais se réunirent pour fonder l’événement, il en fut immédiatement partie prenante. En effet il était connu comme une figure essentielle de la diffusion du jazz en France à travers ses émissions hebdomadaires. Grâce à ses connaissances du jazz et des musiciens de jazz, il apparut alors comme une personne ressource incontournable. Ainsi, lors de la première édition, en juillet 1976, on put notamment entendre dans la célèbre abbatiale de Souillac Mary Knight et Memphis Slim. Grâce à ses contacts avec les musiciens américains et français, il établit la programmation pendant de nombreuses années et contribua à donner au festival sa notoriété nationale et internationale. Conseiller artistique de 1976 à 2000, il devint président de l’Association pour le festival de jazz de Souillac en 1988, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort. En 1985, le festival prit le nom de « Souillac en jazz. Festival Sim Copans ». Il est toujours organisé en plein air chaque année pendant la seconde quinzaine de juillet et revendique « l’esprit du festival », héritier des fondateurs1,11, et ce depuis quarante ans.
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