Accueillir 29 demandeurs d’asile à Puy-l’Évêque?
On n’avait pas vu un public aussi nombreux lors d’un conseil municipal de Puy-l’Évêque, que lors de celui qui s’est tenu mercredi 27 septembre en mairie. Il est vrai que le dernier sujet abordé, l’accueil de réfugiés politiques à Puy-l’Évêque, a sensibilisé l’opinion locale.
Le maire Serge Guérin a annoncé le projet des autorités d’installer 29 demandeurs d’asile dans la commune (40 à Gourdon) sollicitée comme centre d’accueil ; les frais inhérents à cette installation et à leur accompagnement étant intégralement pris en charge par l’État. Toutefois, la barre HLM inhabitée à Calvignac qui aurait pu être utilisée, doit être démolie par sa propriétaire, la société Lot Habitat. La conseillère Jocelyne Suarez s’est vivement élevée contre l’arrivée des migrants et a énuméré tous les méfaits qu’elle impute aux migrants accueillis depuis deux ans dans l’Europe, avant d’être interrompue, à son vif mécontentement, par le maire.
L’adjoint Paul Bru a fait remarquer que la situation de Puy-l’Évêque ne lui paraissait pas adaptée à ce genre d’opération : guère d’emplois, présence de gens du voyage, manque de locaux… Plusieurs conseillers ont refusé de voter, considérant qu’ils n’étaient pas suffisamment informés. La situation reste floue. À suivre donc.
Budget
Auparavant, en introduction, le premier magistrat s’est montré satisfait de l’été puy-l’évêquois qu’il a qualifié de très positif, égratignant au passage le président de la communauté des communes suite à son échec à l’élection sénatoriale.
Suite au rejet du budget municipal, Serge Guérin a regretté que la préfète lui ait refusé de verser des subventions aux associations. Le point sur la situation financière de la commune a provoqué quelques échanges aigres avec le maire adjoint Yves Boudet : ce dernier lui reproche de laisser traîner le déficit d’investissement.
Le conseiller Jean-Christophe Langlart ayant demandé où en était le projet de rénovation de la tour, le maire lui a répondu que pour l’instant, la situation des finances ne la permettait pas.
Au fil des dossiers
Le conseil a voté à l’unanimité les subventions aux associations participant aux rythmes scolaires (3e trimestre) : Music anim 175,50 €; club des Dauphins 312 €; Cie du phénix 156 €; la Raie marteau (plongée) 331,50 €; la Quercynoise (gym) 156 €.
Les conseillers ont voté les taux de redevance de l’occupation du domaine public : terrasse hôtel Henry, 50 €; le Mercadial, 100 €; la Truffière, 50 €; le Médiéval, 100 €; boulangerie Lascaze, 20 €; les Dodus en ville, 30 € ; hôtel Bellevue, 200 €; garage Descamps, 50 €; salon de thé Leslie Bunel, 50 €.
Adoptés également l’achat d’une benne supplémentaire, la location du gymnase (un cours de gym par semaine donné par un jeune Anglais auto-entrepreneur) pour 150 € par mois (3 abstentions), le droit de verbaliser les propriétaires en cas de divagations de leurs chiens.
Suite à un engagement pris en 1990 par la commune, celle-ci accorde le prêt d’un garage à M. Petiet (qui a donné à la commune l’ancien presbytère) pour 70 ans.
Le dernier point à l’ordre du jour, le maintien ou non dans ses fonctions de la 5e adjointe Martine Nivard, n’a pas été traité ; celle-ci absente pour raisons personnelles, ayant demandé de surseoir à la délibération en attendant son retour et le prochain conseil.
Je suis profondément choquée de constater que des responsables locaux refusent de recevoir des réfugiés en provenance de pays en guerre. Les arguments énoncés (pas d’emplois, gens du voyage, etc.) sont irrecevables. Ces personnes meurtries par tout ce qu’elles ont vécu et réparties dans ces centres sont éligibles au droit d’asile. Il est urgent de les mettre à l’abri et de commencer un travail d’intégration (apprentissage du français, adaptation au pays d’accueil, etc.). Cela peut être une richesse de les côtoyer et de les guider vers des jours meilleurs auxquels ils ont le droit (Droit de l’Homme).
oui et non, mais il est vrai que nous n’avons pas de travail à offrir à ses personnes ! je vois dans les rues de Cahors des réfugiés errer toute la journée ! cela doit être difficile pour eux,n j’ai engagé une vingtaine de fois la discussion avec eux aux abord de la place près du centre hospitalier, ils ne sont pas très content de n’avoir pas de travail, pas de dialogue, ils se sentent pas appréciés, ils pensent que certains ont peut-être de la chance dans d’autres villes ! il est vrai que Cahors est petit, pas trop vivant et autres, alors Puy l’Evêque.
nous devons aider ces personnes mais pas n’importe comment, un dialogue debrait être établi dans les communes désirant recevoir des réfugiés entre la mairie et les habitants et ensuite assurer un réel suivi de ces personnes que l’on désire aider, et les AIDER sincèrement, non pour faire plaisir au Préfet et donc au Chef de l’Etat. je suis bref, j’ai ouvert diverses questions, il serait censé d’en dialoguer longuement, mais….Merci d’avoir soulever cette question, merci pour eux
Dans les centres d’accueil (CADA) une structure est mise en place pour accueillir les réfugiés, ces personnes ont été éligibles au droit d’asile ce qui n’est peut-être pas le cas de toutes celles que l’ont croisent dans les rues (malheureusement). Ce doit être le cas pour Puy l’Evèque où ces réfugiés suivront un parcours spécifique (cours de français, accès aux différents droits, etc.). Il est vrai qu »il faut dialoguer avec les habitants mais dans le cas de Puy l’Evêque ce sont les élus, qui apparemment rejettent ce projet, ce qui n’est pas admissible. Arrêtons d’opposer sans cesse ces personnes en souffrance avec la population locale. Inversons la situation ! Par ailleurs il n’est pas interdit de s’informer sur les précédentes arrivées de réfugiés dans d’autres communes où tout se passe très bien.
La salle des conseils de la mairie était bondée, jeudi soir, à l’occasion de la réunion d’information sur l’arrivée éventuelle de demandeurs d’asile sur Puy-l’Évêque. Le directeur du cabinet du préfet, Jean-Paul Lacouture, Mme Lunau directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection de la population, et M. Brahmy, directeur de l’association «Lot pour toits», ont donc éclairé l’assistance sur le projet d’intégrer 29 migrants, dans le cadre du Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada).
Jean-Paul Lacouture a précisé que c’est la préfecture qui, au vu de la possibilité d’hébergement de la commune dans des logements vacants, a proposé leur installation à Puy-l’Évêque : six logements appartenant aux sociétés Lot Habitat et Polygone sont disponibles et permettraient la «colocation» selon la composition des familles. Si l’on ne peut pour l’instant connaître exactement l’origine de ces demandeurs d’asile, il semble qu’ils devraient venir du Moyen Orient et de pays en guerre. Un délai de 6 à 15 mois (vérifications diverses) est nécessaire pour savoir s’ils obtiendront leur statut de réfugiés, accordé par l’Office français de l’immigration ; en attendant, il ne leur sera pas possible de travailler.
Deux permanents pour l’apprentissage du français
En cas d’acceptation, la commune recevrait une subvention de 1 000 € par migrant, chacun de ceux-ci touchant une indemnité journalière de 6 €.
Mme Luneau affirme qu’il n’y a eu aucun problème jusqu’à présent lors d’installation similaire en France. M. Brahmy rappelle que deux permanents qualifiés encadreraient les migrants, notamment pour l’apprentissage de la langue française. En réponse aux questions du public, il a été précisé que l’arrivée d’enfants pourrait permettre de sauver des classes et favoriser le commerce local.
Le maire Serge Guérin a annoncé la tenue prochaine d’un conseil municipal apte à prendre une décision finale (applicable d’ici fin décembre), maintenant que tout le monde était informé.
La Dépêche du Midi Publié le 22/10/2017
Tout récemment un réfugié Soudanais a raconté son propre parcours fort intéressant et qui démontre que ces personnes qui ont souffert au plus profond de leur être savent surmonter, par leur volonté et leur détermination à s’intégrer dans notre société. Cet homme vivait dans la jungle de Calais avec d’autres compatriotes, lors du démantèlement du site ils ont été dirigés vers des CAO, leur demande d’asile a été déposée et ils l’ont obtenue très rapidement, il travaille avec acharnement pour parler un français parfait et depuis a trouvé un travail à l’hôpital (il prépare les plats des patients). Son ambition est de monter dans la hiérarchie hospitalière. Aidons-les à s’intégrer et à échanger avec eux car ils peuvent nous apprendre beaucoup également.