AG de la chambre régionale des métiers

Publié le par

L’assemblée générale de la chambre régionale de métiers et de l’artisanat s’est décentralisée hier à Cahors chez son président, le Lotois Serge Crabié. La reprise de l’activité se confirme mais les réformes du gouvernement bousculent le secteur.

 Serge Crabié, le président de la chambre régionale de métiers et de l’artisanat, a joué hier à domicile. Les travaux de l’organisme consulaire se sont déroulés à Cahors, dans l’hémicycle de la chambre de métiers. Une assemblée générale décentralisée où le climat général des débats a été «excellent» rapportait hier le président Crabié en soulignant le vote quasi unanime (moins une abstention) du budget. Dans le secteur de l’artisanat et de l’apprentissage, des réformes se précisent. Un vent de réformes qui souffle fort mais ce n’est pas pour déplaire au président de la chambre régionale qui y voit du bon et du moins bon.

Comment se porte le secteur de l’artisanat ? Reprise ou pas reprise ?

La reprise est surtout concentrée dans les métropoles avec une activité soutenue. Dans les départements ruraux comme l’Ariège, le Lot ou la Lozère, l’artisanat résiste sans qu’on puisse parler de reprise. Le début d’année a été relativement difficile, les mois de janvier février et mars ont été calmes, là, on sent que la consommation repart.

La réforme du gouvernement sur l’apprentissage vous inquiète-t-elle ?

Si l’on prend le domaine de l’apprentissage, nous sommes conscients qu’il fallait réformer, mais nous trouvons qu’on réforme trop vite. Il y a beaucoup de points positifs dans la réforme comme cette proposition de remettre les entreprises au cœur du dispositif. Par contre, là où je m’interroge, c’est sur la décision du gouvernement de libéraliser la formation professionnelle, cela va provoquer un véritable big bang. N’importe qui pourra créer un centre de formation. De même la loi prévoit de donner au maître d’apprentissage une prime de 6 000 € la première année et de 3 000 €, la deuxième. Mais la loi ne privilégie pas les niveaux supérieurs, rien n’est prévu pour un jeune de niveau 3 en licence professionnelle. Pour résumer, cette réforme, c’est 80 % de positif et 20 % de négatif.

Les centres de formalités des entreprises pourraient disparaître. Le regrettez-vous ?

Dans le volet économique de la réforme, le gouvernement a l’intention de supprimer le CFE et le répertoire des métiers alors que la qualification professionnelle demeure, dans les métiers de l’artisanat, notre marque de fabrique et le meilleur gage en termes de professionnalisme et de sécurité pour les consommateurs. Nous comptons sur nos députés (Aurélien Pradié a assisté aux débats, Huguette Tiégna était retenue à l’assemblée) pour convaincre les législateurs.

145 000 entreprises artisanales en Occitanie

Fusion des chambres. La création de la région Occitanie a engendré la constitution d’une seule chambre régionale des métiers et de l’artisanat, ce qui ne s’est pas fait sans difficulté. Le siège de la CR est basé à Toulouse et un autre pôle est implanté à Montpellier.

Le maillage des entreprises artisanales. Dans la région Occitanie, elles sont au nombre de 145 000. «Un chiffre qui évolue mais qui est confronté au phénomène des micro-entreprises», selon Serge Crabié.

Un taux d’insertion de 80 %. L’apprentissage reste l’une des voies d’insertion dans le monde du travail, les plus efficaces. Le taux d’insertion des jeunes varie entre 70 % et 80 %.

9 000 apprentis formés en 2017. L’apprentissage est «dans l’ADN des chambres de métiers» comme le rappelait le président Crabié dans son rapport moral. En Occitanie, dans les treize centres de formation des apprentis, plus de 9 000 jeunes ont été formés.

Propos recueillis par Jean-Michel Fabre La Dépêche