Agriculteurs en colère : Gourdon, Cahors Figeac le 18 novembre
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA) appellent à des actions dans tous les départements à partir du lundi 18 novembre .
Des manifestations seront organisées lundi 18 et mardi 19 novembre devant les préfectures ou sur les carrefours giratoires baptisés « ronds-points de l’Europe »
Dans le Lot les actions démarrent à 10h. Les adhérents des deux syndicats se rendront en convoi de tracteurs devant la préfecture à Cahors et devant les deux sous-préfectures de Figeac et de Gourdon. Des délégations seront reçues par les représentants de l’État. La mobilisation se terminera dans l’après-midi. D’autres actions sont prévues dans les jours qui suivront.
Le Mercosur en question
Le Mercosur ou « Mercado Comun del Sur » est un bloc commercial qui regroupe Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie.
L’accord UE-Mercosur est un accord de libre-échange conclu en 2019 après un long processus de négociation entamé au début des années 2000. Le texte vise à faciliter les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Amérique du Sud en supprimant progressivement la quasi-totalité des droits de douane appliqués aux échanges entre les deux blocs.
Il n’est pas encore ratifié et les tractations se poursuivent .S’il voyait le jour, ce serait le traité de libre-échange le plus important conclu par l’UE, tant en termes de population concernée (780 millions de personnes) et de volumes d’échanges (entre 40 et 45 milliards d’euros d’importations et d’exportations).
L’UE espère stimuler l’exportation de produits européens sur lesquels les pays du Mercosur appliquent des droits de douane élevés, comme les voitures, les vêtements ou le vin. L’accord prévoit aussi un important quota d’importation de viande bovine, une reconnaissance de près de quatre cents indications géographiques protégées, et plusieurs autres mesures visant à faciliter l’accès mutuel des entreprises européennes et sud-américaines aux marchés publics.
De fortes inquiétudes chez les agriculteurs.
Les éleveurs dénoncent une concurrence déloyale face aux grandes exploitations sud-américaines plus nombreuses, soumises à des normes sanitaires et environnementales moins exigeantes, et où la rémunération du travail est plus faible.
L’accord prévoit ainsi la suppression des droits de douane sur l’importation de 45 000tonnes de miel, de 60 000tonnes de riz ou encore de 180 000tonnes de sucre.
Le point qui cristallise les tensions porte sur le quota de 99 000tonnes de viande de bœuf taxé à 7,5%, auxquels s’ajoutent 60 000tonnes d’un autre type de viande bovine et 180 000tonnes de volaille exemptées de droit de douane.
Du côté de l’état
En France, la classe politique, la société civile, les agriculteurs, les écologistes et les détracteurs du libre-échange sont unanimes contre l’accord tel qu’il est aujourd’hui
L’état français, s’il rejette le projet « en l’état », souhaite une version remaniée qui intégrerait des « clauses miroir » afin d’avoir des normes identiques sur les produits échangés entre les deux blocs. Il demande également l’application de mesures contraignantes en faveur de la protection de l’environnement, pour rendre le traité compatible avec les objectifs de l’accord de Paris sur le climat.
Source : actulot journal le Monde