Aide exceptionnelle aux viticulteurs et arboriculteurs

Au lendemain de l’épisode de gel qui a touché tous les vignobles et vergers du territoire régional, la présidente de Région avait immédiatement demandé à la Chambre régionale d’agriculture et ses représentants départementaux, un bilan précis des pertes, filière par filière et territoire par territoire. Dans l’attente de ce retour détaillé des professionnels qui permettra d’ajuster les mesures d’aide à chaque situation, Carole Delga soumettra vendredi 16 avril, une enveloppe d’aide exceptionnelle aux élus de la Commission permanente. « La situation est inquiétante pour nos viticulteurs et arboriculteurs, avec des pertes qui s’annoncent importantes voire totales. Aussi, je demanderai vendredi aux élus du Conseil régional de soutenir ma proposition d’aide exceptionnelle aux producteurs. Ces événements climatiques qui sévissent chaque année en Occitanie font de nombreux dégâts, c’est la raison pour laquelle, depuis 2016, j’ai décidé la création d’un fonds de réserve pour soutenir les agriculteurs et viticulteurs victimes d’intempéries. Comme nos viticulteurs ne peuvent être soutenus par le régime de calamité agricole, comme c’est le cas des arboriculteurs, et au regard de l’ampleur du sinistre, je propose au gouvernement, la création d’un fonds commun destiné à la filière viticole qui permettrait de décupler la force des interventions de l’Etat, la Région, les Départements et intercommunalités. Avec le concours des banques et assurances, nous devons réagir fortement pour accompagner les viticulteurs. Ce fonds commun national, décliné dans les régions viticoles, doit permettre de créer un guichet unique pour les producteurs, facilitant ainsi l’obtention d’une aide d’urgence. La Région jouera collectif et contribuera fortement à ce fond. Il est par ailleurs urgent de remettre à plat le système assurantiel pour permettre aux viticulteurs de se protéger de ces aléas. La répétition des épisodes climatiques nous pousse à poursuivre collectivement notre action pour préserver notre région de l’aggravation des changements climatiques, protéger les producteurs et limiter les impacts sur leurs productions. Plus de la moitié de notre budget d’investissement est dédiée à la transition climatique et nous avons doublé notre budget en faveur de l’agriculture afin d’accompagner leur adaptation. », a déclaré la présidente de Région Carole Delga.

> Rencontre avec les producteurs :

La semaine qui vient étant réservée à l’évaluation plus précise des dommages en lien avec les professionnels des filières concernées, la présidente de Région se rendra mercredi et vendredi auprès des viticulteurs des deux côtés du territoire régional. Elle pourra ainsi échanger directement avec eux sur les mesures qui sont proposées et leur mise en œuvre dans les prochaines semaines.

Medialot

Photo: Vigne dans le Gers le 7 avril

Les records de la vague de chaleur plus graves que l’épisode de gel pour l’agriculture

Ce n’est pas l’évènement de froid qui est le plus remarquable à cette saison. Les conséquences de la vague de chaleur sont bien plus importantes, car pendant cette période la majorité des bourgeons ont éclos en France, juste avant le phénomène de gel.

Les gelées se constatent presque tous les ans en avril, mais certes pas sur cette étendue et pas avec une telle amplitude. Avoir -1, -2, -3°C en avril c’est normal, avoir 28°C en mars, ça ce n’est pas normal.

Des épisodes froids et tardifs comme celui-ci sont-ils amenés à être plus fréquents à l’avenir ?

C’est déjà plus fréquent. Les trois dernières années nous avons constaté une douceur hivernale avec l’arrivée du froid fin mars, début avril. En agriculture, cela provoque des dégâts sur la végétation.

C’est en France où le phasage est le plus défavorable entre floraison et gel

Ce froid tardif concerne-t-il uniquement la France ? d’autres pays UE ?

La vague de froid concerne toute l’Europe de l’ouest. Au niveau agroclimatique, c’est en France où le phasage est le plus défavorable entre la floraison et le gel. En Allemagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, les bourgeons n’ont pas éclos. En Espagne et au Portugal, le gel est moins intense. Le phénomène s’observe dans tout l’hémisphère nord, avec au Mexique récemment des dégâts importants sur les palmiers et les citronniers, ou encore des gels observés de -10°C au Texas.

Comment les agriculteurs peuvent-ils agir face à ces épisodes ?

C’est extrêmement difficile de passer outre des dégâts liés au gel ou à la canicule comme celle du 28 juin 2019 avec un pic de 46°C. On peut seulement limiter les dégâts. Plusieurs solutions existent : asperger les vergers d’eau pour former une croûte de glace autour des bourgeons (en se transformant en glace l’eau produit de la chaleur et maintien le végétal à zéro degrés)., mettre en place des brûleurs à pétrole dans les vignes ou des ventilateurs géants. Ces techniques sont intéressantes, elles permettent de limiter les dégâts à 20-30% au lieu de 80%.

Mais ce sont des techniques assez coûteuses en main d’œuvre ou en matériel qui ne sont pas accessibles à tous. Ces épisodes peuvent se préparer en rassemblant la main d’œuvre nécessaire, en vérifiant que les éoliennes fonctionnent bien par exemple grâce aux agroclimatologues et aux applications de météo connectée, proposées notamment par ITK.

J’espère que cet épisode va faire réagir pour trouver des solutions

Au niveau de l’Etat, il faudrait faciliter l’accès au matériel et aux nouvelles technologies. Dans le plan de relance, étaient prévues notamment des aides pour accéder aux stations météos et aux outils connectés. J’espère que cet épisode va faire réagir pour trouver des solutions et limiter les dégâts.

Réussir