Art’zimut, la culture en milieu rural

Art’zimut, derrière ce nom s’organise une association née il y a 17 ans. Active sur le territoire lotois, elle essaye de recréer du lien social dans les milieux ruraux en insufflant une philosophie qui lui est propre.

Bien plus qu’une programmation pure et dure, ce sont des activités artistiques accompagnées d’une philosophie que propose l’association Art’Zimut dans le nord du département.

Crée en 1999, son objectif a toujours été d’être proche des territoires ruraux. Marc Guiochet, documentariste, est aussi le président d’Art’zimut depuis un an : «Chez Art’zimut nous fonctionnons par strates. Il y a un noyau dur de cinq, six personnes et autour de celui-ci plusieurs personnes gravitent. C’est un système éclaté sur le plan national mais l’action d’Art’zimut est concentrée localement». Au sein de cette organisation, les bénévoles ont un rôle important et Marc Guiochet en a conscience : «Beaucoup de gens ont tendance à se plaindre qu’il n’y a pas suffisamment de bénévoles qui s’engagent. Je pense que si les gens ne s’engagent pas, c’est que le travail demandé est assez laborieux. Il faut en prendre soin de nos bénévoles.»

Faire passer l’humain avant tout, c’est la volonté de cet homme qui se caractérise comme un coordinateur plutôt qu’un leader : «je rejette complètement l’idée du monarque». Mais le grand combat qu’il mène avec son association, c’est le développement de la culture dans les milieux ruraux. Pour lui les politiques n’accordent pas assez d’importance à cette dernière : «Les politiques culturelles sont assez désastreuses sur ces dernières années, c’est d’ailleurs pour cela qu’on arrive à des dérives extrêmes.»

Dénouer des personnalités pour nouer des personnes

Pour contrer cette carence, l’association mène sa propre bataille culturelle. Art’zimut organise des séances cinéma chez l’habitant suivies d’un repas débat, des spectacles de rue mêlant danse et paroles ou encore des balades originales dans les villages. Ces animations mêlent à la fois culture et démocratie, deux notions qui devraient être indissociables selon Marc Guiochet. Art’zimut sert aussi d’intermédiaire entre l’habitant et l’artiste : «Nous sommes tous porteurs de création, la seule différence c’est que l’artiste ose l’exprimer sur la place publique. La vraie personnalité de chacun doit pouvoir s’épanouir, il est bon parfois d’aller dans la marge.» Aider les gens à s’exprimer, les amener dans un anticonformisme auquel la ruralité n’est plus habituée : «Il fut un temps où les choses naissaient de manière naturelle. Il y avait des kermesses, du théâtre, on allait pique-niquer, il n’y avait pas de portable pour s’organiser et pourtant, ça le faisait !». Marc Guiochet est nostalgique de cette simplicité. À l’aide de son association c’est aussi un mode de vie qu’il veut faire renaître.