Au Capitole les toiles d’Henri Martin rénovées

Photo: Les promeneurs

Au Capitole, les fresques du peintre post-impressionniste toulousain Henri Martin vont retrouver leurs couleurs à l’occasion d’une rénovation complète de la salle.

Un musée à l’entrée gratuite pour les Toulousains et les touristes. Voilà ce qu’est le Capitole avec ses salles d’apparat. Et dans cet ensemble, dont la salle des Illustres est le sommet, prend place un musée dans le musée. Avec ses peintures post-impressionnistes, de style pointilliste, qui reproduisent des scènes du quotidien à la campagne ou sur les berges de la Garonne, le peintre toulousain Henri Martin (1860-1943) a légué, dans une salle qui porte son nom, un héritage plus moderne que les traditionnelles allégories académiques. En 1900, l’Etat a passé commande de ces grandes fresques qui, comme l’observe Virginie Lugol, architecte en charge de la restauration de la salle avec Jérémie Harter, portent aussi la marque de la IIIe République et de ses valeurs, notamment par la présence de Jean Jaurès, ami du peintre.
Depuis cet été, les toiles sont coffrées et le vaste chantier de rénovation a débuté pour un an. Il s’agit d’abord de restaurer la verrière qui fuyait. Une verrière unique dans l’édifice, conçue lors de l’installation des œuvres pour les éclairer. C’est par l’échafaudage de la cour Henri IV que les ouvriers accèdent au toit. À cette rénovation à l’identique s’ajouteront de nouveaux éclairages. Les peintures vont ainsi retrouver une visibilité qui s’était perdue au fil des ans.

Couche de nicotine

L’autre volet de la rénovation concernera les peintures elles-mêmes, en 2022. Plus qu’une restauration des toiles, les essais ont montré qu’il s’agira d’un nettoyage, explique Virginie Lugol. La salle a toujours servi de salle d’attente pour les mariages. Et la fumée des cigarettes, lorsqu’elles étaient autorisées, a encrassé les œuvres. « On a l’impression d’un coup de soleil sur la toile », réagit l’architecte aux premiers coups d’éponge effectués lors des tests. Un blanc cassé prévu pour les murs devrait aussi rehausser les couleurs. Soleil, lumière, couleurs étaient le fil conducteur des recherches du peintre. Henri Martin, qui s’était installé près de Cahors, a pesté au Capitole quand il a découvert, rapporte Virginie Regol, que les toiles réalisées en atelier étaient plus petites que les cadres prévus dans la salle, ce qui l’a obligé à prolonger ses peintures.
Le chantier représente un coût de 487 711 euros pour la mairie qui a reçu l’aide de Toulouse 2030 et d’Airbus (via la location de la salle des Illustres) et de 162 289 euros pour la DRAC qui chapeaute la restauration de ces œuvres classées.

Jean-Noël Gros ladepeche.fr

L’été

La salle Henri Martin est décorée de dix toiles géantes de Henri Martin. La plus connue est Les promeneurs et représente Jean Jaurès au milieu de célébrités dont le peintre lui-même au bord de la Garonne. Elle est aussi ornée de trois bustes de figures toulousaines : le sculpteur et architecte Nicolas Bachelier, le mathématicien Pierre de Fermat et le juriste Jacques Cujas. Cette salle se dénommait salle des Pas Perdus qui servaient à exposer les plus fameux capitouls.

Salle Henri Martin

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