Aurélien Pradié « des projets de méthanisation de plus en plus volumineux »
Le député Aurélien Pradié n’aurait-il pas jeté un pavé dans la mare, en posant une question à l’Assemblée nationale au sujet de la méthanisation dans le département du Lot ?
Le 11 décembre dernier, lors de la séance des questions sans débat à l’Assemblée nationale, Aurélien Pradié, député du Lot, est intervenu sur le thème de la méthanisation. Il s’adressait à Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire.
Des projets sous-évalués et sous-estimés ?
Dans un premier temps, le député du Lot se présente comme un « ardent défenseur » de la méthanisation, soulignant au passage le double intérêt du procédé, à la fois d’ordre environnemental et économique : le traitement des déchets et l’apport d’une nouvelle source de revenu pour les exploitants agricoles.
Dans un second temps, M. Pradié évoque la situation du Lot, dans un contexte de fort développement des projets de méthanisation, « qui ne va pas sans poser un certain nombre de questions objectives », indique-t-il.
L’élu pointe du doigt la question du dimensionnement de ces projets de méthanisation, « de plus en plus volumineux » et générant un impact d’autant plus important. « Ces projets semblent largement sous-évalués et sous-estimés » déclare Aurélien Pradié.
Ensuite M. Pradié met l’accent sur la question de la sécurisation de ces investissements. Il relève deux épisodes de pollution. D’une part la fuite de digestat intervenue à Alvignac, dont l’impact sur les sols n’a pas été parfaitement évalué à ses yeux. D’autre part, il dénonce la pollution olfactive avec les désagréments d’odeurs qualifiés « d’extrêmement prégnants » autour de certaines unités de méthanisation.
Écart entre les autorisations et les réalisations ?
Le député du Lot va plus loin encore dans ses observations. Il signale un « écart » entre les autorisations qui sont délivrées par l’État et la réalisation de certains de ces équipements.
Autre aspect mis en avant par le député : un manque « absolument cruel » de concertation, d’explication et de transparence avec la population et avec les élus locaux.
Demandes expresses à l’État et au préfet
Plus avant, Aurélien Pradié se réfère à sa précédente intervention faite par écrit au ministre d’État, remontant à un mois, au terme de laquelle il lui demandait deux choses :
– de disposer immédiatement de tous les éléments que l’État a en sa possession concernant l’analyse des récentes fuites, sur les demandes d’autorisation et sur les écarts qu’il pourrait y avoir entre ces demandes d’autorisation acceptées et la création de ces équipements.
– l’organisation en urgence de tables rondes qui permettent de faire en sorte que ces projets soient et deviennent les projets des acteurs de l’ensemble du territoire. Réitérant cette requête, le député Pradié insiste sur le fait qu’il s’agit d’une demande « y compris des élus locaux qui se sentent mis à la marge de ces projets ».
Aurélien Pradié estime « incontournable, urgent et indispensable » de mettre tout le monde autour de la table pour faire accepter la méthanisation collectivement.
Il conclut son intervention en usant de tout son poids de député : « Je termine en renouvelant ma demande, expresse, impérative, comme représentant de la nation, de disposer immédiatement comme je l’ai demandé, notamment au préfet du département, de tous les éléments d’analyse des récentes fuites, dont le Ministre d’État a eu connaissance ».
Reste à savoir quelles suites les services de l’État et le préfet du Lot donneront à présent aux sollicitations quelque peu pressantes du député Aurélien Pradié.
J-C Bonnemère Actu Lot
Pour retrouver l’intervention d’Aurélien Pradié à l’Assemblée nationale cliquez [video]
Huguette Tiegna à l’Assemblée
Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2018 à 9h30
La méthanisation est une procédure de traitement des déchets organiques qui provoque, lors de leur décomposition, des réactions biologiques rendant possible la production de biogaz, une énergie renouvelable qui peut servir à la production de chaleur, d’électricité ou encore de biocarburant. Dans des conditions normales, la méthanisation est une technique qui s’ancre totalement dans la transition énergétique, que nous cherchons à développer et à laquelle adhèrent les associations de défense de l’environnement.
Cependant, l’importance de certaines unités de méthanisation inquiète un certain nombre de nos concitoyens. Dans ma circonscription du département du Lot, un projet industriel de méthanisation est en phase de construction sur le site de Gramat. Ce projet, situé à proximité du parc naturel régional des Causses du Quercy, suscite leur inquiétude. En effet, ils craignent une pollution dont on ne connaîtrait encore ni l’étendue ni l’ensemble des conséquences, sachant que l’ARS, l’agence régionale de santé, n’est pas en mesure de répondre. Les risques de pollution du sol, de l’eau mais également d’atteinte à la biodiversité sont régulièrement évoqués afin de faire opposition à ce projet. Le sol karstique, calcaire et poreux de notre département ne ferait qu’aggraver et accélérer les effets nocifs de cette pollution industrielle liés à l’épandage. Que dire également des camions transportant les déchets du département du Lot mais également des départements voisins, qui arriveront chargés et repartiront à vide jusqu’à leur point de départ ?
Madame le ministre, je me permets de vous solliciter afin de connaître la position du Gouvernement sur le développement de la méthanisation dans nos territoires.
Pour Huguette Tiegna, il faut « une transition énergétique et écologique responsable pour le Lot »
Floirac: Principes et problématiques liées à la méthanisation
Des citoyens veulent produire des énergies renouvelables sur le Grand Cahors
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Débat autour des méthaniseurs du Ségala en présence de la sous-préfète
Les habitants d’Espeyroux veulent contrôler les projets de méthaniseurs
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Excellent regroupement des points de vue et questions soulevées par les projets de méthanisation. Ma lecture a été peu être été trop rapide mais il ne me semble pas figurer la similitude qui existe avec les projets de méthanisation dans le Doubs et pour lesquels des cahiers des charges co-construits pour veiller à la spécificité des sols karstiques font partis des appels d’offre. Une lettre en ce sens avait été envoyée au président du bassin Adour Garonne,sauf erreur de ma part elle est restée sans réponse. Ce type d’indifférence n’est pas étranger à la colère qui monte au travers des gilets jaunes ….. Messieurs les décideurs politiques et vos conseils de tous ordre ceci est très inquiétant pour une vraie démocratie
jean
Quand on voit le résumé du compte rendu du dernier conseil municipal de Gramat dans la Vie Quercynoise de cette semaine, il est permis de s’interroger sur les véritables raisons invoquées pour ne pas effectuer les travaux d’assainissement .
Le conseil municipal acte que la réfection du réseau d’assainissement Avenue Louis Mazet ne se fera pas car elle oblige à une interruption de la circulation routière sur une période de 10 mois. La raison invoquée est de ne pas pénaliser le commerce local et l’activité de la gare. On constate pourtant que l’extension du magasin Leclerc a été autorisée, les commerçants de Gramat apprécieront.
Une autre raison moins avouable est que cela empêche le passage des camions alimentant le méthaniseur, tout cela en attendant de construire une déviation aux frais du contribuable!
Cette déviation qui avait été annulée va maintenant être mise sur le devant de la scène avec la création du pôle agro alimentaire implanté sur les communes de Gramat-Bio et Issendolus, qui permettra sans doute d’augmenter la capacité du méthaniseur et des surfaces épandus.
Simple commentaires d’un citoyen qui se demande où va l’argent public ?
jean
Je tiens à saluer tout d’abord l’initiative objective et réaliste de M le député Pradier qui devrait être celle de tous les représentants politiques au service des lotois (député et sénateurs), ainsi que des associations environnementales.
Dans ce contexte, le silence d’ Europe Écologie Les Verts (EELV) dans le Lot depuis la dernière prise de position de leur secrétaire M Mathieu Ebbesen-Goudin en novembre 2016 me paraît assourdissant à l’heure actuelle au vu des constats effectués suite aux épandages de digestat sur les causses et aux pollutions constatées (Alvignac et Montvalent), ainsi qu’aux projets de méthaniseurs en cours dans le Ségala lotois.
Il est vrai et connu que tous ces projets sont portés et soutenus par EELV à la Région Occitanie, en liaison avec Mme Agnès langevine (3ème vice-présidente en charge de la Transition écologique et énergétique, de la biodiversité, de l’économie circulaire et des déchets), du département et des présidents des communautés de commune (Grand Figeac et Cauvalor) et le Parc Naturel des Causses et du Quercy.
Je suggère à M Mathieu Ebbesen-Goudin de s’intéresser et de s’impliquer réellement dans tous ces sujets afin de bien apprécier les conséquences constatées et à venir pour l’environnement au sens large (ressources en eau, air, insectes, faune et flore) de ce type de méthanisation non adapté à notre département.
La méthanisation est une alternative intéressante pour éliminer les déchets, mais pas telle qu’elle est conduite ici avec des projets surdimensionnés et des épandages de digestat (résidu de la méthanisation) non adaptés à nos sols très vulnérables.
Un citoyen lotois.
Aurélien Pradié: Je connais les aspects positifs de la méthanisation. Le procédé permet de traiter les déchets agricoles et de valoriser un nouveau revenu pour nos paysans. En Allemagne où je me suis personnellement rendu, nous pouvons constater l’intérêt réel de cette technique. Et c’est bien parce que je suis un défenseur de la méthanisation que je pense qu’elle doit connaître toutes les garanties sanitaires et environnementales. Si nous ne voulons pas mettre en difficulté tous les projets de méthanisation, il faut s’assurer qu’elle respecte bien toutes les règles. J’ai donc alerté la Ministre sur plusieurs points précis afin d’obtenir les garanties nécessaires et bénéfiques à tous, pour nos sols, pour nos agriculteurs et notre population.
extrait de ActuLot