Aurélien Pradié désigné par décret du Premier ministre..
Aurélien Pradié a été désigné pour la conduite d’une mission nationale sur les conditions de l’innovation en ruralité et l’impact des nouvelles technologies et du numérique dans nos territoires. Elle visera aussi à définir les limites et les règles à respecter pour assurer une présence des services essentiels en ruralité qui ne peuvent être remplacés par le numérique. Les secteurs de la santé, de l’emploi, de l’économie, du social et de la citoyenneté sont notamment concernés. Il travaillera aux côtés de Stéphane Mazars, député de l’Aveyron appartenant à la Majorité.
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Le plan du gouvernement, annoncé fin 2017 pour les zones rurales et les villes moyennes qui se sentent laissées de côté, vise notamment un internet à très haut débit partout en France d’ici à 2022. En janvier, l’Etat a conclu un accord avec les quatre opérateurs de téléphonie mobile en France pour éliminer les « zones blanches », renonçant à la manne que lui rapporte le renouvellement des licences d’exploitation des fréquences en contrepartie d’investissements massifs.
Attaqué par le front national par rapport à sa nomination par le gouvernement pour conduire une mission ruralité, Aurelien Pradié répond: « Ce qui compte pour moi c’est d’être utile et de faire avancer les choses. Cette mission va m’en donner l’occasion. Je reste libre de mes opinions. L’intérêt supérieur de nos territoires passe avant les batailles politiciennes. Je ne soutiens pas ce gouvernement et cela ne changera pas. Mais cette mission bénévole est une chance pour dire combien notre ruralité est trop souvent oubliée, ses services publics affaiblis et que pourtant, nos territoires regorgent de compétences et d’atouts puissants. Nous voulons donner un avenir à notre ruralité. Je suis honoré d’avoir été choisi pour porter nationalement notre ruralité, au delà des clivages politiciens. A ce titre, je suis fidèle aux engagements que j’ai pris devant les Lotois: servir tous les Lotois sans exception ni sectarisme. »
Les deux députés envisagent trois axes de travail : un état des lieux du territoire (accompagné d’un point de situation sur ce qui se fait à l’étranger), une évaluation («ce qui marche/ce qui ne marche pas »), et la définition de propositions, pour que leur mission verse dans le concret.
Côté nouvelles technologies, Aurélien Pradié n’imagine pas se contenter de parler Technique, il veut élargir le champ « aux applications de ces techniques, à l’usage qu’on en fait – ou qu’on peut en faire – au quotidien » : Emploi, économie, services publics, transition écologique, mobilité, ou encore citoyenneté…
Dans un rapport parlementaire titré Innovation, Numérique et Territoire(s) et commandé par le Premier ministre Édouard Philippe, les députés Stéphane Mazars (LREM) et Aurélien Pradié (LR) ont tiré davantage d’enseignements inquiets qu’encourageant sur le développement du numérique dans les territoires ruraux.
En particulier, le député lotois souligne «des inquiétudes sur l’éloignement des services publics» marqués par une croissante numérisation qui ne peut lutter contre «un point de blocage» chez certains public pas toujours d’un grand âge. Par exemple, les demandes de carte grise sont pointées du doigt comme «de plus en plus privatisées et entraînant indirectement des coûts supplémentaires au contribuable».
À l’inverse, dans ce rapport, les possibilités de signalement d’alertes cardiaques sont vues d’un bon œil dans l’amélioration des soins d’urgence. Les efforts d’innovation de la part des agriculteurs figurent également dans ce travail parlementaire remis le 9 avril. A l’intérieur du fruit d’un an d’auditions d’entrepreneurs, enseignants chercheurs, journalistes et élus à travers la France, deux propositions sont notamment citées par Aurélien Pradié. D’abord sur l’amélioration des Maisons de services publics (MSP). «80 % des services proposés doivent aboutir à un résultat», souhaite le député LR du Lot. Puis sur le développement de la «démocratie numérique» avec des plateformes de votes et de consultation citoyenne au niveau des communes rurales.
Mathieu Delaunay La Dépêche