Bientôt un musée ferroviaire en gare de Cahors ?
Le « Musée ferroviaire et des ambulants postaux d’Occitanie », un train musée sur 200 mètres de voie ferrée face au parking-relais gratuit de la gare de Cahors. Tel est le projet qui est en train de voir le jour grâce au jumelage de deux associations : le musée ferroviaire de Saint-Géry dans le Lot et le Musée postal des anciens ambulants de Toulouse.
Avec pour seul objectif, celui de sauvegarder un patrimoine uniqueautour d’une activité qui aujourd’hui a complètement disparu : celui du tri et de l’acheminement postal par le train, mais aussi de montrer des objets autour du train et du rail.
Les ambulants, un métier oublié
Installé en 1995 à Toulouse Matabiau, dans l’ancienne gare Raynal, le Musée postal des anciens ambulants de Toulouse présentait au public des wagons poste et une rame postale désaffectés et récupérés officiellement lors du démantèlement des services ambulants. Ils étaient les témoins de l’histoire des ambulants depuis les années 1920, période révolue depuis 1995, date de l’arrêt du dernier train postal durant laquelle les services de La Poste acheminaient mais aussi triaient le courrier dans des trains, sur des lignes régulières.
Ainsi, le courrier centralisé à Paris était acheminé jusqu’à Toulouse, parfois en lien avec l’Aéropostale, trié dans des wagons spéciaux aménagés à cet effet, et distribués lors des arrêts en gares à Brive, Cahors, Montauban… Un véritable maillage territorial avait ainsi été constitué à partir du milieu du XIXe siècle, et dont l’activité a commencé à péricliter dans les années 80 jusqu’à définitivement être cessée en 1995.
Un musée sur rail à Cahors
Mémoire de ces métiers aujourd’hui oubliés, le musée postal des anciens ambulants doit aujourd’hui quitter son emplacement suite au projet de réaménagement urbain autour de la gare Matabiau.
Et c’est en gare de Cahors, en lien avec le musée ferroviaire de Saint-Géry,que ce musée pourrait trouver refuge et même être agrandi, et ce dès la fin d’année 2022 pour une ouverture au public dès le printemps 2023.
Néanmoins, les pourparlers sont en cours, et si la SNCF fait preuve d’une réelle volonté pour faire aboutir ce projet avec des interlocuteurs motivés et des accords de principe passés à l’oral, aucun document officiel n’en atteste, laissant toujours planer un doute.
Ainsi, ce sont pas moins de deux « alèges » (wagons postaux qui permettaient de stocker le courrier) et un « atelier » (wagon dans lequel les postiers faisaient le tri) aménagés pour faire découvrir cette activité disparue qui seront installés à Cahors. Mais aussi une rame automotrice postale (autorail type Micheline) qui permettait d’amener le courrier sur les lignes secondaires. Sur les 8 rames automotrices postales existantes en France à l’époque, seule une subsiste encore aujourd’hui et serait ainsi présentée à Cahors.
En parallèle à ces activités d’ambulants seront proposées des expositions d’objets autour de la Poste autrefois, comme des boîtes aux lettres, des téléphones anciens… ainsi que des collections philatéliques.
Avec le musée de Saint-Géry
De son côté, le musée ferroviaire de Saint-Géry, à l’étroit dans ses locaux, profiterait de cette opportunité pour exposer dans deux rames supplémentaires certains objets de sa collection, sans pour autant quitter son site initial de Saint-Géry. Il exposerait également à Cahors le don d’un de leurs membres, Pierre Lazuech, un passionné grâce à qui le lien a été fait avec les ambulants de Toulouse, qui avait monté en son domicile de Puy-l’Évêque un véritable petit musée privé avec trains miniatures et collection d’objets ferroviaires préservés et mis en valeur.
Si le jumelage entre les deux associations est acté, le projet dépend totalement de la capacité de la SNCF à acheminer le musée ambulant de Toulouse jusqu’à Cahors. Cette première étape effectuée, le musée ferroviaire de Saint-Géry fera alors venir les deux dernières rames. « Il y a déjà eu un retard de 6 mois, explique Jean-Marc Lagarde, président du Musée ferroviaire de Saint-Géry, c’est compliqué mais on reste optimistes ».
Financement participatif
Une campagne de financement participatif a été lancée sur le site HelloAsso (sous l’appellation « Jumelage inédit en Occitanie d’un musée postal et d’un musée ferroviaire ») afin de faire une première levée de fonds de 50 000 € (sur les 142 000 € que nécessiterait le projet).
L’argent ainsi récolté permettrait de remettre aux normes le matériel roulant (freinage, roulage, etc.), réparer la carrosserie et repeindre les divers wagons dans leur couleur d’origine, emmener les matériels roulants et les collections des musées en gare de Cahors (par voie ferrée ou par convoi routier selon le coût), emporter les réserves, nettoyer des divers costumes des postiers d’antan et restaurer les objets d’exposition, fabriquer et installer les passerelles entre les wagons et les accès pour les handicapés, revoir les aménagements intérieurs, les revêtements de sols et de parois, les équipements électriques…, contrôler la sécurité et installer un système d’alarme, équiper les wagons en informatique pour l’information des visiteurs, et créer les documents de communication (signalétique, dépliants…).
D’autant que le potentiel d’un tel musée sur rail en gare de Cahors est réel, que ce soit en terme touristique bien sûr, mais aussi de revitalisation d’une gare en déclin et surtout pour ne pas perdre un véritable patrimoine autour d’un métier aujourd’hui disparu.
Super!