Brigitte Bourguignon, la ministre de l’Autonomie, veut faire du Lot un département pilote
.Brigitte Bourguignon était en visite ce jeudi à Cahors et à Assier. Un déplacement qui a mis la lumière sur l’entreprise publique Lot aide à domicile et plus généralement, la prise en charge lotoise des seniors. « Le Lot illustre les enjeux sur lesquels je dois travailler », a-t-elle expliqué.
La ministre de l’Autonomie en visite dans le Lot ce jeudi, ce n’est pas vraiment un hasard. Sur le site de Lot aide à domicile où elle s’est d’abord rendue, à 10h45, Brigitte Bourguignon l’a rapidement reconnu: « C’est un département symbolique qui correspond à la feuille de route qui m’a été fixée concernant la prise en charge des personnes âgées, ici, dans l’un des territoires de France les plus vieillissants, c’est déjà le reflet de ce qui nous attend au niveau national ».
C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’elle a salué, à plusieurs reprises, l’entreprise publique Lot aide à domicile, pilotée par le Département du Lot. Un modèle, selon elle, de ce qui doit être mis en place: « C’est un modèle vertueux, les contrats des agents sont moins précaires et cela encourage la prise en charge à domicile ». Après la remise des clés symbolique des nouvelles voitures de fonction à trois agents de la structure, elle se laisse embarquer pour une promenade dans l’une de ses trois voitures. Mais la découverte de Cahors sera de courte durée: à midi, elle prend la parole au Conseil départemental cette fois-ci. « Je me sens d’autant plus concernée que j’ai créé, chez moi, dans le Pas-de-Calais, le premier service à domicile constitué de 4 aides-soignantes et d’une infirmière, c’était un casse-tête permanent, cinq années plus tard, je constate que les soignantes sont brisées, le dos cassé, je reviens sur ma copie aujourd’hui et ça m’ennuie de retrouver pourtant, toujours les mêmes problématiques mais à Lot aide à domicile je vois que la situation évolue », confie-t-elle.
Des robots pour livrer des repas dans les Ehpad
Serge Rigal, le président du Département lui raconte : « La douceur de vivre dans le Lot devient très vite aigre quand les habitants perdent leur autonomie car ici c’est très beau, mais ce n’est pas riche : les Lotois à la retraite touchent en moyenne 626 euros, ma mère qui est âgée est restée à domicile, là où elle a toujours vécu, et j’aimerais que tous les seniors puissent avoir ce choix». En début d’après-midi, c’est une thématique plus moderne qui attendait la ministre pour sa dernière étape à Cahors : la société Soben. Benjamin Talon, le patron de cette entreprise spécialisée dans les amortisseurs a remercié la ministre et l’Etat pour la dotation d’1,2 million d’euros dans le cadre du programme France relance. Son programme d’un coût total de 3 millions d’euros vise à développer des processus industriels sur ses robots autonomes. À première vue, pas de rapport à la raison de la venue de la ministre. Et pourtant : à terme, ces machines automatisées, déjà utilisées pour livrer des colis, pourraient bien servir dans les Ehpads pour porter les repas et soulager les infirmières. Une solution d’avenir.
La visite se poursuit dans un Ehpad d’Assier, jeudi après midi
.Avant de quitter le Lot, la ministre de l’Autonomie s’est rendue en milieu d’après-midi à l’Ehpad d’Assier près de Figeac. « Nous avons beaucoup de projets et des envies d’extension » lui a présenté d’emblée le jeune maire de la commune, Maxime Hug. Située au cœur du village, la petite structure qui accueille 41 résidents s’est lancée dans un projet innovant « d’Ehpad hors les murs » qui a particulièrement intéressé Brigitte Bourguignon. Développement de la télémédecine, offre de prestations au domicile de personnes âgées dans un rayon de 15 km ou encore repas partagé au sein de l’Ehpad, l’objectif de cette initiative baptisée « Chez vous comme chez nous » et lauréate d’un appel à projet de l’ARS Occitanie, est de répondre aux besoins du territoire et de diversifier les actions de l’établissement. Freinée ces derniers mois en raison de la crise sanitaire, la dynamique portée par l’équipe mobilisée autour de sa directrice a visiblement séduit la ministre, convaincue par « les trésors d’ingéniosité déployés pour maintenir le lien ». « Ce n’est pas n’importe quel Ehpad ici, c’est un de ce type qui a déjà fait sa mue culturelle comme beaucoup le font en ce moment ou réfléchissent à le faire. C’est un établissement ouvert sur l’extérieur. Je rêve d’avoir des Ehpad où des tiers lieux s’installent » a confié Brigitte Bourguignon qui a pris le temps de visiter les chambres et d’échanger avec les résidents puis avec les membres du personnel. « Je tenais à vous féliciter et à vous rendre hommage. A vous dire merci. On sent que les résidents vous aiment beaucoup » leur a-t-elle lancé avant de partir. « C’est une belle reconnaissance pour nous » a répondu touchée, une salariée. « Cette visite était importante. On voit beaucoup d’attentes surtout en ce moment de la part des familles et des soignants. Le fait d’avoir la ministre à leur côté est très apprécié » a souligné la députée du Lot, Huguette Tiegna.
La Dépêche
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