Budget du Grand Cahors voté
Le budget 2016 et les taux d’imposition ont été les sujets phares du conseil communautaire jeudi soir, à Arcambal. Le tout pimenté par quelques divergences politiques.
Le budget 2016 et les taux d’imposition du Grand Cahors ont été votés jeudi, lors d’une séance communautaire où, tour à tour, Jean-Luc Maffre (LR) et Jean-Marc Vayssouze (PS), respectivement conseiller de l’opposition et président du Grand Cahors, ont exposé leurs points de vue et leurs arguments.
Des désaccords majeurs en fait, nourris par une analyse très fine dans un débat de fond amorcé par les détails chiffrés de Daniel Jarry, rapporteur du budget.
«Ce budget ne fait qu’appliquer les décisions prises et votées en janvier lors du débat d’orientations budgétaires. Nous affichons 37 millions d’€ en fonctionnement et 18 millions en investissements. Notre capacité d’autofinancement est de 3,9 millions d’€. C’est plutôt bien. Les économies accomplies dépassent 1 million d’€ et les recettes réalisées sur les produits et les services développés par le Grand Cahors sont de 4 millions d’€. C’est aussi très satisfaisant», se félicite Daniel Jarry. La moue dubitative de Jean-Luc Maffre traduit une tout autre vision de la situation budgétaire du Grand Cahors. «Je constate une dégradation des comptes. Certes, en raison de la baisse des dotations de l’État. Vous faites des efforts de gestion, nous le reconnaissons, mais les résultats sont très faibles. Ce qui nous étonne surtout, c’est que vous maintenez certains investissements (4 millions d’€) qui auraient pu être différés, comme le chantier du Chai. De notre côté, nous aurions investi ces 4 millions sur la zone de Cahors sud, afin de la développer. Les entreprises attendent ce type d’action en priorité», estime l’élu.
Un chai «productif»
«Je me réjouis de nos résultats identiques à l’an dernier, dans un contexte économique qui s’est pourtant dégradé. Malgré cela, nous n’augmentons aucune taxe. Nous devons une grande partie de cette situation à la fiscalité des entreprises (la CFE) qui représente 60 % de nos recettes. C’est pourquoi nous avons tout intérêt à investir pour maintenir l’activité. Cahors sud reste prioritaire. Nous avons multiplié les emplois par 3 sur ce secteur. Quant au chai, c’est un investissement productif, car cet équipement nous permettra de développer le tourisme», considère Jean-Marc Vayssouze, après une démonstration économique qu’il a qualifiée de «logique mathématique».
Taux et subventions stabilisés
Les taux pointent le 0 % d’augmentation promis. La taxe d’habitation se maintient à 8,08 %. Le foncier non bâti reste à 7,49 %, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères est stabilisée à 12,87 % en milieu urbain (Cahors et Pradines), puis à 10,23 % en zone rurale. Enfin, la CFE (Contribution foncière des entreprises) demeure à 32,78 %. Parmi les postes clés du budget 2016, l’entretien de la voirie représente une large part (2 millions d’€), mais une nécessité aussi «pour la sécurité et l’attractivité du territoire», ont convenu les élus. Dans le chapitre des subventions aux associations, Jean-Marc Vayssouze rassure les principaux intéressés en indiquant avoir «gardé la même enveloppe». Seul bouleversement : la subvention accordée au Trial urbain de Cahors sera transférée au championnat du monde d’enduro. Une épreuve prestigieuse à Cahors.
Repères
Le chiffre : 37
millions >Fonctionnement. C’est le budget global, en fonctionnement, pour l’année 2016. Ce budget atteignait 36 millions d’euros en 2015 où 14 millions de travaux avaient été réalisés.
Réduire les coûts : priorité pour 2017
Dans une courte explication de texte, jeudi soir, l’élu communautaire de la majorité Francesco Testa a préféré utiliser les termes «d’ajustement comptables» pour justifier et expliquer les économies réalisées sur le budget 2015. économies qui permettent d’atteindre l’équilibre voulu en 2016. Comment ? «La réorganisation des services dans le Grand Cahors et certaines mutualisations sont des éléments qui nous ont permis de réaliser un bon résultat comptable en 2015. Nous devons continuer à trouver d’autres pistes pour réduire nos coûts», a déclaré Daniel Jarry. L’élu a insisté, de surcroît, sur «les non-remplacements des départs et les reports d’embauches qui ont permis de faire 300 000 € d’économie». Le Grand Cahors agit comme il le peut, parfois en prenant des mesures qui paraîtront impopulaires à certains, nécessaires à d’autres. Le sénateur-maire Gérard Miquel a quant à lui justifier les dépenses liées à la déchetterie : «Il y a eu des mises aux normes très coûteuses. Cette déchetterie traite 18 000 tonnes de déchets végétaux. La protection de l’environnement a en effet un coût.» Enfin, Jean-Marc Vayssouze a avoué ses craintes et ses espoirs pour 2017 : «On nous annonce déjà une baisse d’un million d’euros de la DGF (Dotation globale de fonctionnement). Il faudra bien ouvrir le débat sur cette problématique au prochain congrès des maires et faire remonter nos besoins. Sinon, il y aura de nouvelles conséquences comme la suppression de certains services, car nous ne voulons pas toucher à la fiscalité.» Puis le président du Grand Cahors a parachevé son commentaire et son analyse sur les budgets 2015 et 2016 par une métaphore météorologique : «Finalement, on peut dire que le ciel s’est éclairci, mais l’horizon reste chargé.»
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