Cahors-Capdenac: Voie verte ou réouverture de la ligne ferroviaire?
« Cahors l’Humain d’abord » et » l’association pour la réouverture de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac- Figeac », ne sont pas favorables à la Voie Verte. Ils s’expriment.
Le collectif pour la Voie Verte fraîchement né (lire notre édition du 29 novembre) fait réagir « Cahors l’Humain d’abord » et l’association pour la réouverture de la ligne. «La question, ce n’est pas la création de ce collectif, au contraire ça relance le débat» déclare Isabelle Eymes, Cahors l’Humain d’abord. «Les fers de lance de ce projet, je m’en étonne sont une minorité d’élus dont d’anciens du conseil général. Aujourd’hui, on attend du président Serge Rigal qu’il organise un débat, une démocratie participative, comme il s’était engagé à la faire. Nous lui avons par ailleurs demandé de nous fournir les études. Nous n’avons rien eu» poursuit l’élue. «Une autre option est possible. Cette ligne peut être réhabilitée pour un coût, qui, à l’opposé de celui porté par le conseil département, ne repose pas uniquement sur les Lotois» observe ensuite Philippe Jorrey, vice président de l’association pour la réouverture de la ligne ferroviaire CCF. «Les enjeux sont vitaux pour notre ruralité et notre développement futur. Cette voie cyclable garantira-t-elle un potentiel de développement économique durable et utile aux générations futures ? Réglera-t-elle les problèmes d’engorgement, de sécurité routière, favorisera-t-elle la baisse des coûts d’entretien de nos routes ?» interroge-t-il. «Nous ne sommes pas contre le tourisme. On imagine la portée d’une voie qui relie les Grands sites, ça serait un des trains les plus prisés de France» argumente Didier Labeille, membre de l’association et de Cahors l’Humain d’abord. «La particularité d’une voie ferrée, surtout dans un site aussi vallonné, est d’être enclavée et d’avoir été construite hors des zones habitées. Et depuis ses 140 ans d’existence, aucune habitation ne s’est faite autour. Ainsi, s’il y a un endroit où on est sûr de ne rencontrer personne d’autre que ses utilisateurs, c’est bien sûr ce type de voie. De même et contrairement aux chemins qui bordent la rivière, les accès au Lot sont quasiment inexistants tout le long du parcours» conclut-il.
l’autorail entre cahors et cajarc est plus que nécessaire pour cette région si on veut développer le tourisme.
La voie verte ne sera utilisée presque jamais.
Les rails sont en place, il n’y a pas besoin de les placer, c’est gratuit
Ce train est la meilleure solution pour découvrir St Cirq et Miquel.
Pourquoi la voie verte s’impose comme l’ultime solution !
Les élus du Grand Cahors se sont prononcés majoritairement en faveur d’une voie verte, entre Douelle et Capdenac. Tour d’horizon d’un projet qui sort du tunnel.
par Jean-Claude Bonnemère La Vie Quercynoise.
Le Conseil communautaire du Grand Cahors s’est tenu le 17 décembre dernier, sous la présidence de Jean-Marc Vayssouze-Faure. C’est le dossier n° 4, sur les 29 inscrits à l’ordre du jour, qui retint le plus longtemps l’attention de l’assemblée. Il portait mention « Projet de délibération – Voie verte Douelle-Capdenac ». Il suscita grand nombre d’interventions, pour s’achever par un vote majoritaire en faveur de la voie verte.
Un précieux outil pour le tourisme vert
Introduisant son propos en rappelant combien le tourisme constitue « un important facteur d’activités, de notoriété et de devises » pour le Grand Cahors, comme pour le département dans son entier, Jean-Marc Vayssouze-Faure insiste sur « l’enjeu prioritaire » que représentent l’allongement de la saison et l’augmentation de la durée de séjour des visiteurs. À ce titre, consolider la destination Cahors – St-Cirq-Lapopie – vallée du Lot apparaît comme un argument qualifié « d’essentiel », en termes d’économie touristique et de création d’emplois pour les habitants du territoire. Il poursuit : « Parmi les ressorts de cette problématique, figure le tourisme vert, familial, sportif, culturel et patrimonial. » Constat : ce type de tourisme, s’adosse à la pratique de loisirs, en particulier accessibles à tous, mais aujourd’hui insuffisamment représentés dans le Lot. D’où ce projet de voie verte, le long de la rivière Lot et pour partie sur l’emprise de l’ancienne ligne SNCF Cahors – Capdenac, fermée à la circulation des voyageurs le 28 septembre 1980, des marchandises le 1er octobre 1989.
Un patrimoine ferroviaire mort à petit feu
L’association Quercyrail avait donné un regain d’intérêt pour cette ligne ferroviaire, à partir de 1993 et elle connut de beaux jours avec force affluence, avant d’être contrainte de cesser son activité, faute d’agrément SNCF, pour faire circuler ses trains. D’importants travaux de rénovation, dont le changement des traverses étaient devenus impératifs, pour la poursuite du trafic. Le dernier voyage à bord de la Micheline de Quercyrail date de 2003 et marquera en définitive un point final à la circulation des trains sur cette ligne. Tout trafic est officiellement stoppé, depuis le 9 juin 2011, par décision de Réseau Ferré de France, qui déclasse la ligne. En son temps, l’association Quercyrail a fait des pieds et des mains pour trouver un financement qui soit à la hauteur de l’investissement attendu pour rendre la voie praticable par des trains. Plusieurs dossiers se sont succédés et auraient peut-être pu aboutir, si le Conseil général du Lot, n’avait pas jeté l’éponge, depuis au moins 2003. À ce moment-là, le Département avait choisi de concentrer ses efforts sur la remise en navigabilité du Lot. « On ne peut pas tout financer ; c’est une question de moyens ! » arguait le président Gérard Miquel, qui ne faisait pas mystère de sa préférence pour la navigation. Ainsi, est morte à petit feu la ligne ferroviaire Cahors – Capdenac, bien avant que la CGT et ses partenaires d’aujourd’hui ne s’intéressent au dossier.
La Voie verte : pour valoriser la vallée du Lot
À présent, force est de constater que la « voie verte » s’impose d’elle-même ; elle est la dernière carte à jouer pour valoriser ce tracé, sans hypothéquer l’avenir. En effet, elle présente le mérite de conserver le fuseau intact, le préservant de toute vente à la découpe, comme cela a pu être le cas, pour d’autres lignes tombées en désuétude, avant de disparaître.
Le président du Grand Cahors défend le projet de voie verte à juste titre, comme une offre touristique pour les visiteurs et un outil de loisirs pour les Lotois. Il précise : « La voie verte participe d’un projet structurant, à l’instar de ce que fut et de ce que demeure la navigation sur la rivière Lot. »
Large majorité d’élus favorables au projet
Les échanges entre les élus ont débuté par une prise de position d’Isabelle Eymes, demandant au président du Grand Cahors d’organiser un débat sur le sujet. Ensuite, plusieurs intervenants se sont succédés pour soutenir le projet.
– Isabelle Eymes : « Je regrette l’absence de débat sur ce sujet et je dénonce un passage en force, préoccupant du point de vue démocratique. Cette orientation n’est pas partagée par la population. Qu’en est-il des engagements de la France par rapport à la COP 21 et la volonté de favoriser les transports collectifs ? »
– Serge Munté : après avoir fait état des différentes études qui se sont succédées et enterrant tout projet de remise en service de la voie ferrée, il déclare combien « l’allongement de la saison touristique devient primordial. »
– Jean-Jacques Pechberty, maire de Tour-de-Faure : « On regrette tous le train, mais maintenant il est urgent de réaliser cette voie verte en termes d’aménagement touristique ; et surtout pas une étude de plus, qui resterait dans le tunnel ! »
– Genevieve Lagarde, conseillère départementale : « Souscrire à cette délibération de principe, n’empêchera pas de débattre sur les modalités de cet aménagement. Ce serait impardonnable de ne pas implanter au plus vite cette voie verte ; toutes les études sont concordantes ! »
– Jean-Yves Lefebvre élu de Montgesty : « Il aurait été plus judicieux d’exposer le projet, d’informer les gens avant une délibération de principe. Quel va être le financement et de quel ordre ? »
– Gérard Miquel, sénateur : « Il y a une question de sécurité qui se joue sur ce dossier, surtout l’été quand se côtoient sur les routes, les vélos, les voitures, les campings car… On a tout intérêt à réaliser cette voie verte ; ce sera un formidable outil à la fois pour les touristes et aussi pour les Lotois, à longueur d’année. »
– Michel Simon vice-président du Grand Cahors : « 20 millions d’euros pour la voie verte, 100 millions d’euros pour le train, sans parler d’électrification. La voie verte représente en revanche tout une approche sociale, économique et environnementale du projet. »
Tout ce que pourra apporter une voie verte, tout au long de la vallée du Lot !
La voie verte offrira un terrain de loisirs exceptionnel pour les familles, grâce au cheminement qu’elle constitue. En site propre, sécurisé, d’un seul tenant, elle structurera une liaison douce le long de la vallée du Lot. Véritable trait d’union, traversant le département depuis Bonaguil en Lot-et-Garonne jusqu’à Capdenac-Gare dans l’Aveyron, le projet de voie verte Douelle-Capdenac soumis à l’approbation des élus du Grand Cahors, apparaît comme une formidable opportunité économique, environnementale et sociale. Il constitue un maillon structurant du projet global, traversant le département d’est en ouest.
Mettant en valeur des paysages d’exception, la voie verte sera la source de nouvelles mobilités, le support de nouveaux usages, une couture tissée au cœur de la vallée du Lot, reliant les villes et leur arrière-pays, et le facteur d’une attractivité touristique qui bénéficiera, entre autres, à tous les professionnels riverains du projet.
Des professionnels, des citoyens et des élus ont récemment eu l’occasion de s’exprimer sur l’importance d’un tel projet pour le territoire, projet qui permet un usage valorisant à court terme, sans obérer une évolution future de l’emprise préservée dans son entier, grâce à un véritable plan de sauvegarde et de mise en valeur ; c’est ce qu’offre et permet la proposition de voie verte.
Dès 2001, une étude confiée par la DDE du Lot concluait en faveur d’une résolution touristique de cette emprise comme seule option crédible. Reste à présent à donner réalité à ce projet, que tout appelle à concrétiser !
Les opposants à la Voie verte réclament un débat public
La Dépêche le 12/02/2016
Dans un communiqué, signé de plusieurs associations (@ssociation Citoyenne l’Humain D’abord, Quercyrail, Groupement associatif de défense de l’environnement du Lot, Association de préfiguration du train touristique Cahors-Capdenac, Association pour la réouverture de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac-Figeac), les opposants à la Voie verte réclament toujours un débat public sur le sujet.
«Le projet du Département du Lot de réaliser une voie dite ‘’verte » en lieu et place de la voie ferrée Cahors-Capdenac, semble vouloir s’imposer arbitrairement, sans tenir compte ni de l’avis des populations riveraines ni des attentes de l’ensemble de la société civile du Lot. Son tracé apparaît extrêmement coûteux et surabondant compte tenu de la qualité et de l’importance du réseau de chemins déjà existant. Il implique le démantèlement irréversible de la ligne ferroviaire. Par la réalisation d’un axe transversal via la voie ferrée Cahors-Capdenac, avec son étoile ferroviaire à quatre directions toujours en activité, et via une voie verte Soturac-Cahors, notre département sera susceptible de relier l’Aveyron et le Lot-et-Garonne en favorisant une mobilité multimodale et complémentaire, entre route, rail et itinéraires de randonnée alternatifs au plus grand bénéfice de tous : voyageurs, randonneurs, touristes et entreprises.
Au lieu de cela, le Grand Figeac souhaite un train touristique, le Grand Cahors une voie verte. Ces projets divergents traduisent un manque de vision globale du développement de la vallée. (…) Aussi, nos associations citoyennes ont décidé de se regrouper afin de se donner les moyens d’obtenir un débat public ainsi que la transparence sur les études et documents inhérents au projet. Pour cela, nous nous réservons la possibilité de saisir les instances de médiation compétentes prévues par le législateur. Ainsi, face aux silences des responsables locaux, une demande de restitution de la dernière étude du conseil départemental sur la faisabilité d’un train touristique a d’ores et déjà été adressée à la Commission d’accès aux documents administratifs.
Dans l’attente, nous demandons le gel de ce projet et un moratoire sur toute décision susceptible d’engager de façon irréversible l’intégrité et l’avenir de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac. Nousdemandons que les élu-e-s départementaux nous reçoivent en concertation avec des représentants de l’État.»
La Dépêche du Midi
LE rail c’est l’avenir partout dans le monde!
Pour les vélos il yà suffisamment de routes!
Malheureusement, les routes ne sont souvent pas adaptées et dangereuses pour les cyclistes