Cahors Conforama épargné Bricorama change d’enseigne
L’activité commerciale se poursuit à Bricorama, jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle enseigne de bricolage au même endroit, dans la zone de Labéraudie à Cahors.
Les soldes ne constituent pas la seule et unique actualité économique à Cahors. La zone de Labéraudie où ont fleuri au fil des ans des enseignes faisant la part belle à la déco, l’ameublement et le bricolage, fait parler d’elle pour la qualité de son offre commerciale, certes, mais également pour un gros déficit d’informations sur l’avenir du magasin Bricorama et de ses collaborateurs. En panne d’infos, oui. Jusqu’à mardi soir.
Contactée par La Dépêche, l’Autorité de la concurrence a confirmé qu’elle a « donné son agrément pour un repreneur à condition que celui-ci soit une enseigne de bricolage et qu’il maintienne les salariés de l’actuel Bricorama ». Le personnel peut être rassuré mais est toujours en droit de s’interroger. « Nous ne savons pas quelle enseigne nous remplacera et quand cela se fera » nous répond une salariée du bout des lèvres, à l’instar du directeur.
Ce dernier, joint par téléphone, s’est limité au même type de commentaire, tandis que chacun constate que le magasin se vide de ses rayons sans réapprovisionner ceux-ci. Bref, comme le résume une formule très british, Bricorama est dans la posture du « wait and see » (attendre et voir) en étant tout de même un peu plus rassuré.
L’équipe se dit « désolée de la situation actuelle »
Le magasin explique que « pour répondre à des problèmes de concurrence, identifiés dans certaines zones de chalandises, la société ITM Equipement de la Maison s’est engagée à céder à un concurrent cinq points de vente Bricorama (sur 170 en France) dont celui de Cahors. L’objectif est de permettre la reprise des magasins et de leurs activités par une enseigne autre que Bricorama, Bricomarché ou Brico Cash afin de maintenir l’animation concurrentielle dans la zone de chalandise et ainsi de garantir aux consommateurs une offre diversifiée en produits de bricolage, de décoration et de jardinage ».
L’équipe du magasin se dit en outre « désolée de la situation actuelle. Elle est totalement indépendante de notre volonté ». L’éclairage apporté par l’Autorité de la concurrence sur ce dossier strictement stratégique ne doit pas oublier l’humain et le questionnement des salariés comme celui des consommateurs.
La stratégie : céder pour grandir
La vente de Bricorama au groupement ITM Equipement de la Maison avait été autorisée en juillet 2017 sous condition de cession, le tout sous le contrôle de l’Autorité de la concurrence qui a validé l’opération le 18 décembre 2018.
« Le rapprochement des enseignes d’ITM Équipement de la maison (Bricomarché et Brico Cash) et de Bricorama donne naissance au numéro trois du marché du bricolage en France, avec 13,5 % de part de marché, derrière Adeo (Leroy Merlin, Weldom et Bricoman, 40 % de part de marché) et Kingfisher (Castorama, Brico Dépôt, 30,5 %) ». Source : Fédération des magasins de bricolage.
Pas de quoi gommer les inquiétudes des salariés de Cahors. Ils savent seulement qu’ils travaillent dans un secteur en plein boom. La logique économique devrait alors jouer en leur faveur. Logiquement.
Plan de restructuration : Conforama épargné à Cahors-Labéraudie
La situation économique critique des magasins Conforama, en France, très commentée ce mardi, n’a pas eu de retentissement sur le magasin de Cahors, à Labéraudie, à face à Bricorama. Rappelons que Conforama France, détenu par le groupe sud-africain Steinhoff, a annoncé ce lundi à la surprise générale le lancement d’un plan de « transformation profonde et nécessaire » impactant 1 900 postes en France et scellant le sort de 32 magasins.
La fermeture de ceux-ci a été confirmée ce mardi en fin de journée. Conforama est, il est vrai, en net déclin, affiche des pertes de plus de 500 millions. Les salariés de Cahors dans l’attente et le doute, et la direction qui s’était refusée mardi à tout commentaire, peuvent souffler.
Mais le « coup » n’est pas passé loin, puisque le magasin Conforama de Montauban (Tarn-et-Garonne) sera quant à lui fermé. Le groupe a justifié ce plan en évoquant la nécessité absolue « d’opérer une réduction des pertes dans l’espoir d’un retour à l’équilibre ». On comprend mieux les inquiétudes du personnel, sauvé certes, mais qui s’interroge encore puisque 600 suppressions de postes sont envisagées dans les 164 magasins Conforama restant ouverts.
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