Cahors : des cocktails molotov lancés sur le commissariat

Ce vendredi 27 novembre, vers 22 heures, trois à quatre cocktails molotov ont été lancés sur des véhicules stationnés dans l’enceinte du commissariat de Cahors par des individus non identifiés.

Les projectiles ont mis le feu à la voiture personnelle d’un policier qui a entièrement brûlé. Ils ont également engendré des dégâts en bordure du bâtiment et endommagé une voiture sérigraphiée de police et une autre voiture personnelle de policier. L’incendie n’a Si une demi-douzaine d’agents étaient dans le bâtiment à ce moment-là,  en revanche la cour et les véhicules étant déserts. Les pompiers de Cahors sont rapidement venus à bout des flammes. Une voiture personnelle a été entièrement brûlée. Alliance Police Nationale

Les auteurs des faits sont passés derrière le commissariat en bordure de route, enjambant une clôture pour lancer les cocktails. « Un dispositif de surveillance et de quadrillage des alentours du commissariat a immédiatement été mis en place », précise le commissaire divisionnaire Patrick Meynier.

L’attaque n’a pas été revendiquée, une enquête a été ouverte par la direction départementale de la sécurité publique et le SRPJ de Toulouse. La composition des projectiles est en cours d’analyse

Une réponse « à la hauteur » des faits

« Les investigations techniques vont peut-être être longues. Pour l’instant nous n’avons aucune piste précise, mais je ne pense pas qu’il y ait forcément un lien direct avec ce qu’il se passe au niveau national », avance le procureur de la République Frédéric Almendros. « La réponse sera à la hauteur de la gravité des faits. Ce sera soit une comparution immédiate, soit une ouverture d’information », ajoute le magistrat qui souhaite envoyer un « signal de refus total de ce genre de comportement ».

L'attaque n'a pas été revendiquée, une enquête a été ouverte.

La préfecture a rapidement réagi suite à l’incendie d’origine criminelle. « Nous condamnons cet acte le plus fermement possible. Il est essentiel que les forces de police puissent faire sereinement leur travail, avec l’assurance que l’Etat s’est mobilisé pour cela », martèle le préfet du Lot Michel Prosic.

La police « mobilisée » dans un contexte « délicat »

« Nous demandons beaucoup aux fonctionnaires de police parce que le contexte actuel est délicat. Ils ont toujours répondu présent et executé l’ensemble des missions avec beaucoup de professionalisme », a souligné le préfet Michel Prosic au cours d’une conférence de presse le lendemain de l’attaque. « Les forces de police de la circonscription de Cahors sont fortement mobilisés sur plusieurs sujets : la lutte contre les risques d’attentat, le respect des normes et de la réglementation sanitaire, la protection quotidienne de la population sur la voie publique et la lutte contre le cambriolage et pour la protection des biens ».

« Une première à Cahors »

De son côté, le syndicat Alliance Police Nationale dénonce une « haine anti-flic » grandissante. « Les collègues sont profondément choqués. Cahors est plutôt une ville tranquille. Même si on est tristement habitué à ces attaques, c’est une première dans un milieu rural », déplore Philippe Lavenu, secrétaire régional du syndicat.

« C’est de la violence gratuite, on s’attaque aux institutions, sans explications. Il n’y a pas de facilité dans le métier de policier. Nous ne sommes à l’abri nulle part, même dans les coins les plus reculés », ajoute le représentant syndical. « Et encore, on a eu de la chance. Normalement, il y a de l’activité un vendredi soir au commissariat, les cocktails auraient pu atteindre un citoyen lambda. »

Le député du Lot Aurélien Pradié a également souhaité adresser son soutien aux forces de l’ordre : « Leurs missions sont plus intenses que jamais. Nous leur devons un indéfectible soutien. Ils ont le mien ».

Caroline Peyronel La Dépêche