Cahors : Exposition Un Monde sans Frontières

Elle est à voir jusqu’au 20 août dans le cloître de la cathédrale. 

Depuis cette année l’association Cahors Mundi a repris son cycle annuel d’exposition, interrompu par le Covid 19. Elle vous propose une exposition collective d’artistes (peintre, sculpteur, photographe…) sensibles à sa cause. Vous la découvrirez jusqu’au 20 août dans le cloître de la cathédrale de Cahors.

> Cahors Mundi, la Route mondiale n° 1

Voici déjà sept décennies, en pleine guerre froide, alors que planait la menace d’un conflit atomique, des hommes et des femmes épris de paix entendaient donner vie au vœu de Victor Hugo : « Avoir pour patrie le Monde et pour nation l’Humanité. » À l’instar de Garry Davis, pilote de bombardier traumatisé par la Seconde Guerre mondiale et qui avait renoncé à sa nationalité états-unienne, ils se voulaient citoyens du Monde. Leur idéal en action était soutenu par des personnalités aussi diverses qu’Albert Einstein et l’abbé Pierre, Albert Camus, Claude Bourdet ou Vercors, relayé par Le Canard enchaîné et des journaux issus de la Résistance. Avec l’ancien militaire de carrière Robert Sarrazac, ils ambitionnaient d’entreprendre la mondialisation des territoires, leur mondialisation se voulant alors solidaire, humaniste et au service des peuples. Le 30 juillet 1949, Cahors était la toute première ville à adopter la Charte de mondialisation, se déclarant liée à la communauté mondiale : elle se voulait Cahors-du-Monde, Cahors Mundi. Les Cadurciens approuvaient par un vote la décision du conseil municipal et de son maire, Jean Calvet. Figeac, Gourdon, puis les deux tiers des communes du Lot faisaient de même, le Conseil général présidé par Jean Rougier adoptant des vœux favorables. À l’initiative du Dr Louis Sauvé, d’enseignants tel Maurice Mirouse, de nombre de médecins, d’artisans, de commerçants et de lycéens aussi convaincus que convaincants, le département se proclamait Territoire mondial. Les 24 et 25 juin 1950, des Journées de la mondialisation se déroulaient à Cahors, en présence du tout récent Prix Nobel de la paix, lord Boyd Orr. Le premier tronçon de la Route mondiale n° 1 était alors ouvert ; ses bornes étaient inaugurées, à Figeac, au pont Valentré, puis tout au long de la rivière Lot, jusqu’à Tour-de-Faure, au pied de Saint-Cirq-Lapopie. Réunissant symboliquement les deux blocs opposés, l’Ouest et l’Est, ces bornes portaient d’un côté le nom de New York et, de l’autre, celui de Moscou.

C’est cette Route sans frontières, qui devait faire le tour de la Terre pour rassembler les êtres humains dans une communauté de destin, une fraternité universelle, que le poète André Breton qualifia de « seule route de l’espoir ». Las ! avec la guerre de Corée et le durcissement de la guerre froide, cette belle épopée s’arrêta net. Mais, depuis plusieurs décennies, des Lotois s’efforcent de revendiquer les valeurs humanistes portées par ces pionniers dans une société gangrénée par la montée de l’individualisme et des nationalismes. 

Medialot

Photo d’illustration archives

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