Cahors: Les habitants de Terre Rouge indignés
Drôle d’ambiance mercredi soir lors du conseil citoyen, à la maison du XXe siècle. Après être resté un moment presque sans voix, les habitants ont fait état d’un certain mal être.
Jean -Pierre Cambe, porte-parole du conseil citoyen dans un premier temps a rappelé devant un faible public, les particularités du conseil .«Nous nous sommes constitués en association, pour être autonome. On est une courroie de transmission entre vous et les institutionnels. Le conseil est porté par le Grand Cahors et co piloté par la mairie et la préfecture» explique-t-il. Un conseil qui compte des partenaires institutionnels donc, mais aussi associatifs, économiques. «Tout cela a été mis en œuvre dans le contrat de ville». Il invite les habitants à prendre la parole pour exprimer leurs attentes et aussi leurs propositions. Dans les domaines prioritaires, le conseil citoyen s’attache à la sécurité, l’aménagement du cadre de vie. Après ce nécessaire débriefing, des doigst se lèvent. «Une chose me préoccupe par rapport à Lot habitat, on paye des charges communes. Dans mon immeuble, il y a des fils dénudés, des ascenseurs en panne. C’est dangereux. L’été on souffre du bruit avec les motos aux pots débridés, et la drogue n’en parlons pas, nous, on la sent, on la subit. Quand on dit quelque chose, il y a des voitures brûlées» dit-elle courroucée. «Le nettoyage des immeubles est catastrophique, il n’y a même pas une odeur de produit. L’ascenseur chaque fois, c’est inondé de chez inondé. Quand je rentre chez moi avec ma poussette, je mets des traces partout» enchaîne une jeune femme. «Dans le bâtiment D, nous sommes restés six mois avec une porte cassée, et il n’y avait plus de paillasson» s’émeut un monsieur. Et parmi les incivilités, un habitant pointe du doigt le défibrillateur, placé au centre technico social cadurcien fracassé. Un résident de la zone pavillonnaire ne comprend pas pourquoi sa boîte aux lettres en fer a été défoncée le soir d’halloween. Un mal-être se perçoit dans un quartier, dont tous s’accordent à dire qu’ils en ont assez de résumer Terre Rouge à la cité de Terre Rouge.
«On va doubler les interventions»
Laurent Malien, directeur général de Lot habitat reconnaît qu’il y a un entretien irrégulier des cages d’escalier et hall des bâtiments. Il explique cependant que le bâtiment D est cible de vandalisme, avec régulièrement des portes cassées. «En tant que quartier prioritaire, en contrepartie d’actions, nous touchons des aides. Quercy contact, une association qui favorise l’insertion professionnelle des personnes en recherche d’emploi assure le nettoyage. Nous allons doubler les interventions» assure-t-il.
Voiture calcinée et poubelles brûlées
Mercredi, les habitants de la cité de Terre-Rouge disaient leur mal-être face à l’insécurité, aux incivilités (lire plus haut) ; trois jours plus tard, les faits viennent illustrer et confirmer une situation locale difficile à vivre. Dans la nuit de vendredi à samedi, des inconnus ont allumé plusieurs incendies criminels. Les sapeurs-pompiers sont alertés une première fois, samedi vers 2 heures du matin, pour des conteneurs de déchets qui brûlaient au milieu des immeubles de la cité. Leur intervention a duré une trentaine de minutes. Puis à 3 h 20, nouvelle alerte au CODIS des pompiers. Un véhicule est en feu devant les locaux du Centre technico-social cadurcien . A l’arrivée des secours le véhicule appartenant à un adhérent du CTSC est totalement embrasé. Plus d’une d’effort sera nécessaire pour circonscrire les flammes.
Hier après-midi, les tristes traces de ces feux à répétition noircissaient les abords de la cité. Des faits qui ont révolté plus d’un habitant : «Une fois de plus on s’en prend aux pauvres» regrettait le responsable d’une association locale. Le geste gratuit des incendiaires coûtera cher au propriétaire de la voiture dont on imagine qu’il ne roulait pas sur l’or. Révoltant.
Marielle Merly La Dépêche
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