Cahors. L’espoir de nouvelles fouilles archéologiques au mont Saint-Cyr l’année prochaine

C’est devenu son cheval de bataille : découvrir ce qu’il se cache derrière cette forteresse militaire au mont Saint-Cyr. Didier Rigal, archéologue auprès de l’Institut National de Recherche en Archéologie Préventives (INRAP), s’est penché sur le sujet en 2008. L’année suivante, il publie ses recherches avec Jean-Luc Boudartchouk, et pendant 10 ans, ils arpentent, prospectent et topographient le site sur leur temps libre. En 2019, ils réalisent les premières fouilles notamment avec une équipe de bénévoles et une association Cahors Castrum Cyricus.

Un scan du mont Saint-Cyr

Mais le tournant arrive en 2020. Grâce à un drone, le LIDAR (Light Detection And Ranging), ils arrivent à cartographier précisément le site. Le Lidar aussi appelé « radar laser » est un système de mesure par télémétrie laser permettant de cartographier ou plutôt représenter des zones au travers d’un nuage de points dense. « Grâce aux relevés du Lidar, on a découvert deux autres plateformes. Il y a donc trois sites différents qui révèlent toute une organisation sur le plateau sur 5 hectares environ. C’était un site défensif où vivaient les militaires et leurs familles. Une caserne avec des terrains d’entraînements, une église, un forgeron, une boulangerie… » explique Didier Rigal. En 2019, l’archéologue et les bénévoles avaient découvert des vestiges mobiliers, des céramiques et des tuiles du Haut-Moyennage. Surtout, ils ont trouvé des éléments d’armements comme des pointes de flèches.

Fouilles archéologiques au mont Saint-Cyr des bénévoles de l’association Cahors Castrum Cyricus en mai 2019.

 

De nouvelles fouilles plus poussées

Didier Rigal travaille actuellement à monter un programme de recherche, une nouvelle proposition d’intervention à la DRAC pour poursuivre les sondages archéologiques. « Il faut confirmer ce qu’on a vu avec le Lidar par des fouilles, confirmer la datation, l’organisation spatiale du site, trouver les autres bâtiments. Il faudrait avoir les autorisations pour une semaine de fouilles avec trois-quatre personnes pour l’année prochaine ou en 2023 » espère Didier Rigal. D’autant plus que l’archéologue s’inquiète des travaux d’aménagement qui ont été menés par le Conseil départemental au mont Saint-Syr. « Ils ont confirmé la présence de vestiges, mais à certains endroits la pelle mécanique est passée en plein milieu des anciens remparts, il y a certainement des dégâts qu’on aimerait voir. »

Avec les nouvelles fouilles, l’archéologue souhaite par la suite restaurer les maçonneries et valoriser ce castrum exceptionnel qui dominait la ville et la protégeait. « On pourrait l’ouvrir au public, installer ensuite des panneaux d’information. Et pourquoi pas réaliser des aménagements avec la réalité augmentée, des visites virtuelles. » imagine-t-il.

Sarah Nabli                 La Depêche         

Fouilles archéologiques au mont Saint-Cyr des bénévoles de l’association Cahors Castrum Cyricus en mai 2019. Archives DDM- Mathieu Delaunay