Cahors: Où en est-on?
Jean-Marc Vayssouze, a choisi de faire sa rentrée politique dans La Dépêche. Il livre deux exclusivités : la création d’un jardin insolite de 200 m2 face au futur Multiplex, l’arrivée très probable d’un Décathlon à Labéraudie.
Quelle est aujourd’hui la situation financière de la ville ?
Lorsque nous sommes arrivés aux affaires, notre priorité a été de redresser la situation de nos finances qui étaient particulièrement dégradées. Nous avons fait baisser l’endettement de 12 %. Notre deuxième objectif a été d’inverser la tendance de la fiscalité. Nous avons fait un premier geste en baissant la fiscalité de 0,5 %. Ces efforts viennent de se matérialiser par la sortie du réseau d’alerte qui a été créé pour déceler de façon préventive les difficultés de certaines collectivités. Cela montre que nous sommes sur la bonne voie et que les clignotants sont au vert mais cela reste fragile.
Musée Henri-Martin, cinéma multiplex : de gros chantiers sont en cours. Seront-ils les marqueurs de votre 2e mandat ?
Nous avons la volonté de renforcer la centralité. Cela se traduit par la reconquête du centre-ville, la rénovation des rues de l’éclairage, des places et cet effort porte aussi sur des équipements structurants, le musée, le cinéma avec l’objectif de faire de la place Bessières une place à vivre dans le cadre d’un projet global d’aménagement. J’en profite pour préciser que nous avons fait en sorte de retrouver le nombre de places de stationnement à l’unité près : 156 places supprimées, 156 places retrouvées. Par ailleurs, je peux vous annoncer que nous avons décidé d’installer place Bessières un jardin insolite de 200 m2, un jardin secret de plus, il va participer d’un mouvement de végétalisation avec un point d’eau. Enfin, je vous précise que les opérateurs du futur multiplex «Grand Palais» ont racheté le cinéma Le Quercy pour lui conserver une activité à dominante culturelle.
Parlons économie et social. Avez-vous de bonnes nouvelles sur le front de l’emploi ?
Concernant l’emploi industriel les choses avancent avec la société ANL qui s’est développée à Cahors Sud, l’implantation de l’entreprise de logistique Verlhac de Brive. Au Payrat, l’unité Pierre Fabre a prévu de s’agrandir et le Groupe Cahors va équiper avec ses bornes de recharge électrique toutes les concessions Jaguar Land Rover. du pays.
La question des grandes surfaces qui pourraient s’installer à Cahors suscite pas mal de réactions et de controverses. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
Rappelons notre volonté, en matière de commerce, de maintenir l’équilibre entre le centre-ville et la périphérie. La rénovation des Halles n’est pas incompatible avec le développement d’un espace commercial à Labéraudie. Il y a aujourd’hui des projets qui ont été approuvés cet été en CDAC (commission départementale d’aménagement commercial), par les élus locaux et les associations de consommateurs. Des enseignes ont confirmé leur volonté de venir à Cahors. C’est le cas de Darty qui souhaite se repositionner à Labéraudie dans un format plus grand, c’est le cas de Picard et de Décathlon. Il y a des procédures en cours , je veux rester prudent. Je répète que nous sommes extrêmement vigilants quant au respect de l’équilibre commercial, mais à partir du moment où des enseignes ont clairement la volonté de s’implanter dans notre ville, cela peut permettre de limiter l’évasion commerciale vers Montauban.
Beaucoup de nos concitoyens s’inquiètent devant la montée des incivilités. Avez-vous une réponse ?
Il ne faut jamais oublier les problèmes du quotidien. Nous constatons effectivement une montée des incivilités. Pour cette raison nous avons déployé la vidéo protection. Cahors reste encore une des régions les plus sûres mais nous sommes mobilisés. Dans ce domaine comme sur les autres questions dont nous venons de parler, nous sommes pleinement investis.
«Je m’aperçois que l’on fait beaucoup de choses en faveur du patrimoine à Cahors où l’on prône l’utilisation de matériaux biosourcés. Dans le cadre du chantier du multiplex on ne s’oriente pas du tout vers cela. J’observe au contraire que l’on utilise des vieux matériaux très énergivores» Christophe Tillie (Cahors l’Humain d’abord) .
«Là, nous ne parlons pas de réhabilitation d’un bâtiment existant pour lequel nous développons en effet l’éco-rénovation avec des matériaux biosourcés. Sachez que pour des questions d’assurance et de sécurité, nous devons concevoir de telles structures en béton avec bien sûr des parties métalliques. Je le répète, on ne traite pas la construction neuve comme la réhabilitation, mais je vous assure que nous travaillons avec des architectes et des urbanistes de très haut niveau. Les éléments porteurs seront en béton»
Réponse de Michel Simon, adjoint au maire chargé de l’urbanisme.
extrait de La Dépêche
«Le 31 juillet 2018, Monsieur Vayssouze, maire de Cahors et ses amis de la Commission départementale d’aménagement commercial du Lot (CDAC) ont voté en catimini l’autorisation de création d’un ensemble commercial de près de 6 500 m2 supplémentaires à Labéraudie. Monsieur Vayssouze trompe les commerçants. En 6 mois, il accroît de 14 500 m2 la surface disponible de Cahors. Le déséquilibre, c’est la mort annoncée du petit commerce cadurcien» Michel Grinfeder.
Enfin, Michel Grinfeder considère que le maire «trompe l’état» et annonce, texte officiel à l’appui, que «l’état a émis un avis défavorable sur le projet». Selon le fameux texte brandit en pleine séance par l’élu de l’opposition «le projet est incompatible avec la démarche de revitalisation du centre-ville engagée par la communauté d’agglomération du Grand Cahors, avec l’appui de l’état, dans le cadre du plan Action cœur de ville ».
Le même texte indique en outre «que le projet, par son lieu d’implantation et l’accès routier proposé, contribuera à complexifier la configuration routière du lieu et, par la suite, à générer des difficultés de circulation».
L’État juge «que la proposition architecturale et paysagère du projet est de médiocre qualité».
Jean-Marc Vayssouze a aussitôt répondu aux critiques de Michel Grinfeder. «Un travail de partenariat a été conduit à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie du Lot, de la Chambre de métiers et de l’association des commerçants Cahors Actif qui voulaient s’assurer que ces programmes n’atteindraient pas notre centre-ville. Cela engage la ville à effectuer un effort complémentaire en faveur du commerce de centre-ville. Je souhaitais remercier Thomas Chardard et Serge Crabié (président de la Chambre de commerce et d’industrie du Lot et président de la Chambre de métiers du Lot) de leur mobilisation et de cet état d’esprit partenarial mis au service de notre centre-ville». Se disant «très attaché à l’équilibre commercial entre le centre-ville et la périphérie» le maire veut agir pour «freiner l’évasion commerciale. La présence de grandes enseignes à la périphérie de Cahors évitera aux Lotois d’aller vers ces mêmes magasins à Montauban. Le maintient de ces consommateurs à Cahors profitera également au commerce de centre-ville» déclare-t-il
extrait de La Dépêche Jean-Luc Garcia