Cahors: Présentation du rapport de la Cour des comptes au Conseil municipal
La Chambre régionale des comptes Occitanie a procédé à une analyse de la santé financière de la Communauté du Grand Cahors. L’organisme pointe «une dégradation de la situation». Le président du Grand Cahors s’en explique.
La procédure est habituelle et ne donne lieu qu’à la publication d’un rapport et à des recommandations, mais pour les élus, le regard aiguisé que porte la Chambre régionale des comptes Occitanie sur la gestion d’une collectivité est toujours vécu avec une certaine appréhension comme lorsqu’on passe un examen. La Chambre régionale des comptes s’est intéressée, cette fois, à la Communauté du Grand Cahors détaillant ses exercices comptables depuis 2012sa situation financière, la question des ressources humaines, la stratégie fiscale adoptée. Rien n’a été laissé au hasard et forcément cet examen a donné lieu à des observations parfois critiques. .
Jean-Marc Vayssouze, le président du Grand Cahors positive la situation actuelle de la communauté d’agglomération : «Les voyants restent au vert, nous avions en 2017, une épargne nette de 1 525 000,00 €, aujourd’hui son montant est d’un peu moins de 1 M€. Nous sommes dans des ratios positifs, c’est tout ce que nous demandons. L’endettement doit être en dessous de 10 ans, nous sommes à 7,93 années». Il reconnaît malgré tout, qu’il y a 3 ans, le tableau se présentait plus favorablement au moment de la fusion avec l’intercommunalité de Catus.
Entre-temps, la baisse des dotations d’Etat est passée par là. La soustraction a été lourde : «Entre 2014 et 2017, les dotations ont accusé une baisse historique de 4 865 000 €. Tout notre travail a donc été de faire face à cette situation tout en poursuivant nos investissements». Le levier fiscal n’a pas été activé. «Nous ne le souhaitions pas, assure le président du Grand Cahors, ; la taxe d’habitation est à 8,8 % contre 11,44 % pour la moyenne régionale, la CFE est à 32,93 % contre 35,43 % pour la moyenne régionale». Il assume de ne pas avoir inscrit de colonne foncier sur l’agglomération. «C’est un choix politique». Politique aussi de mettre le paquet sur les équipements structurants : Cahors Sud (3,30 M€) ; le pôle universitaire : «Nous sommes passés à Cahors de 650 étudiants à plus de 1 000. 400 étudiants de plus vu de Toulouse ou Montpellier ce n’est rien mais à Cahors c’est considérable» répondant aux remarques de la Chambre régionale des comptes.
Pas question de lever le pied sur les investissements qui façonnent un territoire. «La voie verte, affirme Jean-Marc Vayssouze, ce sera le projet phare des années à venir».
Ce que dit le rapport
Voici quelques extraits des observations de la Chambre régionale des comptes figurant dans la synthèse du rapport : «La communauté d’agglomération conduit des projets d’investissement visant à favoriser l’implantation de nouvelles entreprises et l’arrivée de nouveaux habitants. Ces investissements sont coûteux et visent un public restreint. En matière d’enseignement supérieur, les investissements nécessaires à la création d’un Pôle universitaire s’élèvent à +7,50 M€ pour un nombre d’étudiants supplémentaires réduit (+392) (…). La situation financière du Grand Cahors se caractérise par une dégradation de sa capacité d’épargne nette… La CAGC doit définir une politique d’investissement compatible avec ses capacités financières, ce qui ne lui permet plus d’avoir un rôle moteur dans le financement des investissements structurants du territoire». Parmi les recommandations de la Chambre régionale, on peut lire : «Poursuivre les renégociations avec les partenaires financiers afin de diminuer la charge de la dette».
Rapport de la chambre régionale des comptes 9 novembre 2018
C’est plutôt une question que j’aurais
Existe t’il un rapport de la chambre régionale de la Cour des comptes pour Figeac/Grand Figeac ?
Merci d’avance pour votre réponse
Ils n’en font pas tous les ans, je crois que le dernier date de 2014 ici
Merci
Le budget de la ville de Figeac est disponible à la page suivante du site officiel des impôts :
https://www.impots.gouv.fr/cll/zf1/communegfp/flux.ex?_flowExecutionKey=e1s4&_eventId=chiffrescles&critereDeSelection.nomCol=FIGEAC
Pour se faire une idée de la gestion de la ville, il peut être utile de se reporter au petit dossier de la revue « Que choisir », octobre 2017, n°148.
Précisions sur ce rapport et les explications de Jean-Marc Vayssouze ci-dessus. (article modifié)
On peut ne pas être optimiste au regard de la lecture de ce rapport de la cour des comptes, surtout si on le met en perspective avec d’autres données relatives au budget de la ville de Cahors.
Rapport de la cour des comptes : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/commune-de-cahors-lot
Quelques données sur le budget de Cahors : http://www.linternaute.com/ville/cahors/ville-46042/budget
La cour des comptes relève de nombreux points posant problème et il serait bon que les cadurciens en prennent connaissance :
– le très faible taux d’occupation du Chai (22%), p. 23 ;
– des problèmes dans la modalité de gestion du parking souterrain en déficit (p. 32) ;
– l’encours de la dette qui « reste à un niveau élevé » et qui « devrait être impacté par les projets d’investissement […] à venir » (cinéma… Et encore il n’est pas question ici de la voie verte), p. 46 ;
– un effort fiscal très important, supérieur sur toute la période (2012-2016) à l’effort fiscal moyen au niveau national (+ 37 %) (p. 36) ; surtout dans une conjoncture de baisse des dotations sur lé période (-25%) ;
un manque d’enthousiasme et c’est un euphémisme sur le projet du cinéma qui nécessiterait 170000 entrées annuelles pour couvrir l’ensemble des frais (p. 49), ce qui amène les rapporteurs à noter que ce projet va alourdir la dette de la collectivité déjà supérieure à la moyenne nationale (p. 49) ;
– le déficit de Divonéo (1M EUR) trois fois supérieur à celui de l’ancienne piscine (p. 22)…
En bref, il serait bien de sérieusement réfléchir avant de poursuivre dans de nouveaux projets. Sans doute serait-il bon, en s’inspirant de ce qui se passe au niveau national, de mettre en place au niveau de la commune d’une part des référendums sur tout ce qui impacte profondément la dette et la fiscalité (on aurait pu faire voter les cadurciens sur le projet cinéma ; on peut encore le faire sur le projet de la voie verte), et d’autre part mettre à disposition des cahiers de doléances ou de propositions de manière à faire davantage participer les citoyens de la commune.