Cahors: Sept voitures brûlées dans le quartier de Terre Rouge

L’exaspération monte dans le quartier de Terre Rouge à Cahors. Dans la soirée de jeudi à vendredi, les pompiers sont intervenus à plusieurs reprises à 21 h 50 et 23 h 50, rue Jean-Racine, et à 2 h 20, pour des feux de voitures. Ces actes criminels se banalisent dans le quartier. «Il y a une montée des actes et de la peur, c’est en parallèle, indique Pierre Bourbonnaud membre du conseil citoyen de Terre Rouge. Les habitants se plaignent d’incivilités, d’insultes. Il faut que quelque chose de concert se passe, sinon un jour un coup de feu partira.»

Il y a aussi régulièrement des actes de vandalisme, les halls repeints par Lot Habitat tagués, des volets caillassés, des containers incendiés, du tapage nocturne. Cette progression des incivilités est pour beaucoup incompréhensible. «J’ai vécu 44 ans ici. J’ai baptisé mes enfants au centre social et citoyen. C’était un quartier calme, où les gens échangeaient. Depuis six ans, le climat s’est détérioré, constate une habitante de la zone pavillonnaire. Des gens veulent faire leur loi. Ils sont remplis de haine. Ils se font du mal à eux-mêmes, en maintenant ce climat de peur.»

Une maman avec sa petite fille essuie des larmes. Sa voiture a été brûlée. «Je suis dégoûtée. À deux jours de Noël, quel beau cadeau ! C’est indigne et éprouvant. Je n’ai pas dormi de la nuit. Et maintenant, on se retrouve à pied.» Dans le véhicule se trouvait le cartable de sa fille, les livres de classe, les devoirs. «J’ai refait le cartable, mais les livres, je vais devoir repayer», s’émeut-elle. Dans la nuit, une dame âgée s’est réveillée, elle voyait des flammes monter. Elle a cru que c’était la guerre, remarque un habitant. «Le plus dégueulasse, c’est que l’on s’en prend à des gens modestes», s’émeut un monsieur.

Lors de leur intervention, les policiers ont été caillassés, menacés de mort. «Nous allons porter plainte. Nous avons procédé à l’interpellation du meneur du groupe, indique Véronique Jacob, directrice départementale de la sécurité publique. Plusieurs procédures sont en cours sur les voitures brûlées. Le laboratoire de Toulouse va nous aider.»

La commissaire en appelle aux habitants : «On veut des témoignages. Les procès-verbaux resteront totalement anonymes. Chaque information est importante. On travaille avec le parquet, le bailleur. On veut que le quartier retrouve l’espérance.»