Cahors. Un projet commun pour le Lot, tout juste mis à flot

C’est un engagement inédit dans lequel s’engagent les partenaires pour l’avenir de la navigation sur la rivière Lot. Département, Etat, CCI et collectivités locales ont programmé une étude pour définir ensemble la gestion du Lot demain.

Depuis une trentaine d’années, la navigation a fait son grand retour sur les eaux paisibles du Lot. D’avril à octobre, les bateaux sillonnent le chenal, glissant sous les ponts et empruntant les nombreuses écluses tout au long de la rivière.

Au mois de juillet, l’ensemble des partenaires ont décidé d’unir leurs actions pour imaginer ensemble les solutions de gestion du Lot, les opportunités d’investissement et de développement de ce joyau naturel, pôle d’attractivité incontournable de notre département, qu’il faudra aussi veiller à protéger.

«Cette démarche est un peu inédite, elle part d’une volonté commune d’entreprendre un projet pour la rivière Lot, en cohérence et en harmonie, sur toute sa partie navigable», souligne Serge Bladinières, l’un des intervenants dans ce dossier, en tant que vice-président du conseil départemental.

Le département du Lot jusqu’à présent responsable du volet sécurité de la navigation sur la rivière, l’Etat bien sûr, mais aussi la CCI (chambre de commerce et d’industrie) concessionnaire de plusieurs bases, les communautés de communes ou les communes sont donc parties prenantes dans cette démarche dont Serge Bladinières nous dévoile les grandes lignes : «Nous allons cofinancer une étude globale, s’appuyant sur une concertation notamment avec les usagers de la rivière (loueurs de bateau, activités de loisirs et tourisme, pêcheurs, etc.). Nous sommes à un moment charnière où des investissements vont s’imposer, après les campagnes de réhabilitation des infrastructures des années 1989-90 ; puis, 2005-2007. Pour cela il faut identifier les besoins, les priorités et penser à l’attrait et au dimensionnement de la navigation demain sur notre rivière. L’idée est véritablement de travailler ensemble».

Ce sont actuellement 80 bateaux de plaisance en location qui peuvent circuler sur l’eau, en plus des pratiques sportives et de loisirs. Il existe quatre bases de location de bateaux.

Un diagnostic et une étude, socle partagé de travail

Les différents acteurs impliqués vont s’appuyer sur un diagnostic réalisé conjointement par les services préfectoraux et du département, ainsi que sur une étude économique établie il y a quelques années maintenant.

Ce projet commun pour le Lot prend tout son sens, puisqu’il va se dessiner en complémentarité avec la future voie verte.

«L’étude sur la rivière Lot devrait être rendue fin 2020. Mais dès l’automne, le cahier des charges de la démarche sera rédigé, il mentionnera les compétences juridique et administrative, les aspects techniques et le volet financier notamment», intervient Dominique Ros, directeur adjoint du département, en charge de l’entretien des routes et de la navigation.

«Le Lot contribue à l’image de notre département, insistait Serge Bladinières. Son attrait est important et l’enjeu économique réel. Il faut donc apporter un service de qualité et homogène sur l’ensemble du parcours. Pour cela il faut établir une instance nouvelle, commune et fédératrice, qui assure la gouvernance de la «navigation» sur le Lot».


Le Lot veille sur 75 et 45 km de rivière

Si les communes et/ou communautés de communes assurent l’entretien des berges, le cheminement piéton, les branchements eau-électricité, wifi des points d’arrêt, le département lui veille à la sécurité du chenal de navigation. Sur le secteur amont, 75 km sont navigables de Luzech à Larnagol. Avec 17 écluses manuelles à franchir ! En aval, il s’agit d’un tronçon de 45 km entre Albas et Fumel, avec neuf écluses.

Entre l’entretien courant (dragage, enlèvement des embâcles…) et les travaux, c’est un budget annuel de 700 000 € qui est investi par le conseil départemental.

Parmi les travaux d’envergure en cours, citons le guide d’eau de Bouziès, dont le mur va être consolidé et prolongé de 20 à 30 mètres pour protéger l’approche et le départ des bateaux de l’écluse.

Laetitia Bertoni