Cahors : un très grand millésime annoncé
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Un grand cahors se prépare. Et plus que ça, le millésime 2018 pourrait être exceptionnel. Les vignerons en sont convaincus, la météo, cette fois, est avec eux.
En parlant avec les vignerons de la vendange en cours sur l’appellation cahors, ces hommes et ces femmes qui n’ont pas l’habitude de vendre la qualité de leur vin avant que le raisin ne soit rentré dans le chai, ont les yeux qui brillent et un sourire confiant. Oui, ce qui se prépare sur les parcelles plantées dans la vallée et sur les causses s’annonce comme un très grand millésime.
Sur Vire, Pascal Verhaeghe, le président de l’UIVC qui a lancé hier la première récolte sur son domaine, contemple ses vignes, chargées de grappes rouge noir avec gourmandise. Les vignerons du cahors qui avaient si souffert il y a un peu plus d’un an, la faute au gel, la tiennent leur revanche. La météo ne les a pas trahis cette fois. La fraîcheur du matin pour préserver les grains, le soleil en journée pour chauffer le raisin, forment l’assemblage idéal. «Tout se présente très bien» explique Pascal Verhaeghe qui hésite encore à affirmer que le produit pourrait rivaliser avec les meilleurs millésimes.
Le seul petit bémol concerne le manque d’eau pendant les mois d’été. Le phénomène de sécheresse pénalisera surtout les vignes de causse avec des conséquences sur le rendement qui sera sensiblement plus faible qu’en vallée.
Mais même cette perspective quantitative ne peut gâcher le plaisir de sortir un grand cahors. «2017 avait été une année catastrophique, un millésime comme ce 2018 qui se prépare, on en voit que tous les dix ans». Le vigneron du Château du Cèdre veut encore attendre, quelques jours, quelques heures avant de mobiliser l’ensemble des équipes sur ses parcelles. Profiter jusqu’à la dernière goutte de soleil de cette météo, ce sera peut-être là, dans cette ultime ligne droite que se jouera la finesse du cahors.
«L’apanage des grands vins»
L’été indien fait rêver Mathieu Molinié à Carnac-Rouffiac. Le vigneron de Château Ponzac a bien l’intention d’attendre le moment le plus propice avant de ramasser le raisin : «On peut passer d’un très bon vin à un millésime d’exception, à quelques jours près. c’est l’apanage des grands millésimes». L’heure n’est donc pas tout à fait venue à Château ponzac pour rentrer la récolte. Celle-ci sera moins importante que prévu en raison du déficit hydrique qui a touché le secteur de Carnac-Rouffiac, dans le Quercy Blanc : «On s’oriente vers une récolte plus petite avec un rendement qui devrait être de 20 à 30 % inférieur à celui enregistré dans la vallée. Mais ce temps aide tout le monde, il favorisera des typicités différentes d’un secteur à l’autre».
Chambert : récolte à la main pour commencer
Hier matin au Château Chambert, sur la commune de Floressas, une dizaine de vendangeurs étaient dans les rangs de certaines vignes pour commencer à inspecter et à vendanger les premières parcelles à la main.
La vendange s’effectuera en 2 passages car il s’avère que dans les mêmes parcelles, la maturité entre certains raisins peut avoir un écart d’une huitaine de jours.
À Chambert sur une propriété qui s’étend sur de 65 ha c’est la moitié du domaine qui sera vendangé à la main, un mode de récolte choisi pour les plus belles grappes qui feront les grands vins de Chambert. Dès à présent, Philippe Lejeune le propriétaire du domaine prévoit de ramasser le raisin à la main sur les 30 ha en l’espace de 8 jours. Du renfort arrivera en début de semaine, dès lundi c’est entre 30 et 40 vendangeurs qui seront à pied d’œuvre pour passer au peigne fin les rangs de vignes.
La récolte s’annonce exceptionnelle selon le vigneron. Philippe lejeune prévoit que son millésime 2018 pourrait être du même tonneau que le cru 2009, une année de référence déjà sur l’appellation.
Albas : la maternelle dans les vignes
Jeudi, les enfants de l’école maternelle d’Anglars-Juillac ont pris le bus à 9 h 15 pour se rendre à Albas au domaine du Château du Port et Château de Cénac, propriétés de la famille Pelvillain. Dans la soute du car, petits sauts et petits ciseaux pour aller faire un peu de vendanges. Ils étaient 23 à se jeter au pied des souches, appuyant très fort sur leurs ciseaux jusqu’à ce que la grappe tombe dans le saut.
Ensuite, pour leur faire comprendre comment égrapper le raisin à l’époque, Didier Pelvillain avait installé un ancien égrappoir en bois au bout de la rangée de vigne. Ils ont pu ainsi frotter les grappes sur les barreaux de bois pour en faire tomber les raisins dans une grande bassine, un moment où les enfants se sont bien amusés. Ensuite, ils ont pris la direction de la cave pour la visiter. Ils ont été très impressionnés par la grandeur et le nombre des cuves inox et ont pu voir le tout premier jus de raisin dans des récipients. Pour conclure cette petite visite, ils ont eu droit à un petit goûter offert par le propriétaire. Bien entendu, ils sont repartis avec dans leurs bagages une comporte à moitié remplie de raisin pour faire de la confiture à l’école. À noter que cette sortie a pu avoir lieu grâce à l’association «Au Plaisir du Goût» qui, dans le cadre de l’organisation de la foire aux vins et fromages de France (qui aura lieu les 3 et 4 novembre prochains), a pris totalement en charge le transport en car.
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