Cahors va « réinventer » son ancienne prison

.« Nous ne souhaitions pas que cet espace se referme ! » Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, a annoncé la couleur ce lundi 8 avril, dans la cour de l’ancienne promenade des femmes de la maison d’arrêt, rue du Château du Roi. En effet, retenue dans le programme « Action, Cœur de Ville », la ville de Cahors a pu candidater à la consultation nationale « Réinventons nos cœurs de ville » lancée en décembre. Faisant partie des 5 communes d’Occitanie retenues, elle va bénéficier d’un accompagnement privilégié du ministère de la cohésion des territoires.

La municipalité a ainsi présenté un projet de réhabilitation unique localisé au cœur de son centre historique, se composant du Palais de Via (ancienne maison d’arrêt) et du bâtiment dit « des mutuelles » situé en contrebas de l’ancienne prison, au bord du Lot. Sur le fondement de plusieurs études déjà réalisées, ce projet, en conformité avec la stratégie urbaine de reconquête de la centralité, s’inscrit dans une programmation s’appuyant sur les marqueurs de son identité territoriale : le patrimoine, la gastronomie et les paysages. Cette opération mixte devra associer l’habitat (familial et étudiant), l’hébergement touristique, des espaces d’activités pour partie en lien avec les métiers d’art et du terroir, ainsi qu’une offre de stationnement et d’espaces publics favorisant la mobilité douce et préservant la biodiversité en ville.  L’opération s’appuie sur une démarche partenariale. L’engagement de l’Etat repose sur le soutien apporté par la Caisse des Dépôts, Action logement, l’Anah… et par l’Etablissement public foncier d’Occitanie qui, en faisant l’acquisition des deux bâtiments, garantira à la collectivité, à l’Etat et aux futurs opérateurs une maîtrise foncière de l’ensemble et un portage solide.

« Le Palais de Via est un site exceptionnel, clef de voûte du centre ancien de Cahors. Jusqu’en 2012, c’était la prison la plus ancienne de France. La donne nouvelle, c’est que nous sommes très proches de trouver une solution pour ce bâtiment historique, pour le développement et l’attractivité du territoire » s’est félicité Jérôme Filippini, préfet du Lot. « C’est une co-construction, une synergie qui ont été mises en place. Les habitants ont été associés. On est à une étape du projet. La ville n’est pas seule, elle fait partie d’une équipe » a souligné Michel Simon, adjoint en charge de la reconquête du secteur sauvegardé. A suivre… 

Les acteurs intéressés par le site cadurcien (maîtrise d’œuvre, opérateurs…) auront la possibilité de candidater dès le mois de juin 2019. La ville annoncera le nom du (ou des) lauréats en novembre 2019. Leur sélection sera établie selon la conformité des projets aux orientations données et sur les bases du respect des caractéristiques patrimoniales du site. Si la recomposition de ce patrimoine majeur ne sera pas conduite directement par la mairie de Cahors ou par l’Etat, le cadre de cette consultation permettra à la collectivité et à l’Etat d’être les garants des orientations voulues pour ce lieu et que l’évolution du Palais de Via se fera dans le respect des valeurs et des caractéristiques patrimoniales du site. 

Le Palais de Via. Edifice emblématique de la ville de Cahors, le Palais a marqué, dès les XIIIème et XIVème siècles, le paysage urbain de la cité. Attribué à Pierre de Via, consul de Cahors de 1314 à 1315 et neveu du Pape Jean XXII, ce bâtiment témoigne de l’opulence de son époque. Il fut modifié en prison au XIXème siècle, puis deviendra une maison d’arrêt jusqu’en 2012. Méconnu des Cadurciens, ce site suscite la curiosité des habitants qui considèrent le Palais comme un emblème symbolique et historique de la ville, alimentant encore parfois localement quelques rumeurs et fantasmes. Il conserve une qualité de bâti remarquable malgré son grand âge ; un atout qui rendra sa mutation d’autant plus réalisable. 

Médialot