Caillac: de 1905 à 1965 la culture de la fraise
Samedi 18 juin, l’association Caillac Patrimoine et ruralité, présentera salle de la Vergne, une exposition concernant la production de la fraise dans la commune. Durant soixante ans, de 1905 à 1965, la fraise était la principale ressource qui permettait aux habitants de vivre des revenus que leur procurait cette récolte.
Cette période sera représentée par des panneaux, photos, vidéos et textes, avec les commentaires de Laurent Miquel. Une occasion pour les anciens de renouveler les souvenirs de cette époque, et pour les plus jeunes qui ne l’ont pas connue de voir comment se déroulait la vie des Caillacois durant la saison des fraises.
Cette journée se clôturera par un repas où évidemment la fraise sera au menu et servie à volonté. Entrée gratuite.
Avant 1914, Marcoussis connut la grande épopée de la fraise, ce fruit tant apprécié des parisiens que l’on pouvait acheminer plus rapidement vers les Halles depuis que le prolongement de l’Arpajonnais jusqu’à Marcoussis avait remplacé la voiture à cheval.
Transport des fraises en voiture à cheval
Jusqu’en 1920, chaque famille de paysan entretenait en moyenne un ou deux hectares de fraisiers qu’il fallait biner et pailler avant la « cueille. » La durée de vie des plants était alors de 12 à 15 ans !…
Cabane en paille (toile d’André Lachaume)
On voyait partout des cabanes en pierre ou en paille servant d’abri pour les fruits contre le soleil ou la pluie et, souvent, un dortoir pour la nuit, apprécié par de nombreux « cueilleux ». Les uns, plus ou moins clochards, arrivaient de Paris par divers moyens : carrioles, wagons et même à pieds. Les autres étaient des saisonniers qui venaient de la région d’Etampes. Ce fut aussi l’époque d’une main d’œuvre
venant de la région bretonne, souvent des couples, dont beaucoup sont restés à Marcoussis.
Cueillette des Fraises
Après 1920, il y a rarement plus d’un hectare par exploitant, les terres sont usées, les plants ne résistent plus que quatre ou cinq ans… La « cueille » se fait toujours dans les paniers d’osier appelés filins, que l’on garnit de feuilles de châtaigniers. D’une contenance de quatre à cinq kilos, les paniers sont amenés à la cabane, à l’aide d’une « civière » contenant huit paniers. Le porteur se met au milieu, une poignée dans chaque main. Ce travail doit être fait en souplesse car les fruits sont fragiles. Un linge blanc ou rose, appelé bane ou bâche, les protégera jusqu’aux Halles.
Civière à fraises
Toutes ces fraises parfumées seront ensuite placées dans un chariot qui les transportera à la gare pour être rangées délicatement dans les wagons qui les transporteront jusqu’aux Halles de Paris.
Ressources bibliographiques :
- André Lachaume, « Le village d’avant« , 1982
- Documents photographiques : AHM et Legriel
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