C’est maintenant qu’il faut détruire les frelons asiatiques
Christian Larroussie est apiculteur à Gourdon et La Dépêche l’a rencontré.
Quelles sont vos inquiétudes ?
La mortalité inquiétante des abeilles. Il y a toujours les frelons asiatiques ! Et c’est en ce moment qu’il faut agir. Les jeunes reines fécondées à la fin de l’été et à l’automne viennent de sortir de leur hibernation et recherchent dès maintenant une nourriture riche en glucide pour pondre. Et c’est donc maintenant qu’il est nécessaire de les détruire en les piégeant.
Cependant la mortalité des abeilles peut être aussi provoquée, sous réserve d’exactitude, par des pesticides utilisés en agriculture, et notamment en élevage pour lutter contre les mouches qui affectent les bovins ; ces produits se retrouvent dans leur urine, provoquant la mortalité des abeilles.
Comment piéger les frelons asiatiques ?
Le plus simple est d’utiliser des pièges vendus en jardinerie ; ils sont conçus pour cela et sont peu chers. J’utilise comme appât de la bière, mélangée à du sirop de cassis, ou de la grenadine, et en ajoutant un peu de vieux miel. Il est souhaitable de toujours laisser au fond du piège un frelon afin que ce piège soit sélectif et détourne les abeilles, qui, cependant, en ce début de printemps préféreront toujours les fleurs.
Vous êtes, quand même, un apiculteur heureux ?
Oui, car actuellement on trouve dans la nature, et même parfois en ville beaucoup d’essaims d’abeilles qui cherchent à fonder de nouvelles colonies, et c’est ainsi l’avenir de nos ruches. Aussi merci de nous prévenir, mon numéro de téléphone est 06 15 66 27 77. Je souhaite aussi préciser ici l’importance du rucher école de Rocamadour pour son action de défense, de formation et de promotion de l’apiculture.
C’est toujours hasardeux et préjudiciable de mettre des pièges à frelons comme préconisés dans cet article car on y trouve des quantités d’autres insectes qui viennent se noyer dans ces pièges (particulièrement des papillons de nuit ou d’autres pollinisateurs)
Il existe dans les jardineries des pièges avec phéromone :spécial frelon asiatique ou également avec un produit attractif particuliers qui n’attire pas les insectes pollinisateurs comme les abeilles.
sous la pression des lobbies de l’agrochimie, la Commission européenne est en train de saboter l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles votée par le Parlement français en juillet dernier.
Cette interdiction, annoncée comme une victoire définitive, a été arrachée de haute lutte par les associations, les apiculteurs et les citoyens, appuyés par quelques députés courageux, après des années de bataille au coude à coude contre les lobbies de l’industrie agrochimique, et une pression gigantesque sur les institutions politiques et parlementaires…
C’est une trahison insupportable de tous les principes démocratiques qui régissent notre pays, et une nouvelle preuve s’il en faut de la mainmise de l’agrochimie sur les décisions européennes au détriment des abeilles, de la nature, de notre alimentation à tous et de notre santé.
On ne doit pas les laisser gagner cette ultime bataille !
Faites pression sur les nouveaux ministres de la Santé, de l’Environnement, de l’Agriculture, et sur le premier ministre pour qu’ils résistent aux pressions de la Commission, et défendent la parole donnée aux citoyens !
Signez la pétition, c’est urgent
Le 20 juillet dernier, l’Assemblée nationale et le Sénat avaient adopté la loi « Biodiversité », qui prévoit une interdiction des pesticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles à partir de 2018 (1).
Il ne restait plus qu’à signer le décret d’application (2) pour que l’interdiction soit définitivement adoptée – et qu’on arrête dans quelques mois de répandre dans les champs ces substances responsables de la mort de millions d’abeilles et de pollinisateurs sauvages…
Mais pour que le gouvernement puisse le signer, la Commission européenne doit donner son feu vert.
Une opportunité en or pour les multinationales de l’agrochimie, qui se sont engouffrées dans la brèche avec leurs bataillons de lobbyistes, pour convaincre la Commission d’empêcher l’interdiction des tueurs d’abeilles en France – l’enjeu est énorme pour eux : une interdiction en France créerait un précédent qui pourrait ensuite être étendu à toute l’Europe.
Des milliards de profits en moins pour ces énormes multinationales !
Syngenta, Bayer et consorts ont submergé la Commission d’argumentaires juridiques dénonçant la non-conformité de l’interdiction votée en France avec la réglementation européenne (de manière assez grossière, les tueurs d’abeilles sont autorisés en Europe, donc ils ne peuvent pas être interdits en France…) et de messages d’exploitants agricoles subordonnés, enfermés dans un système agricole 100% dépendant de la chimie (3).
Pas une seule association de citoyens et de défenseurs de l’environnement n’a été consultée !
Résultat : les arguments de l’agrochimie sont repris quasiment mot-pour-mot dans un avis de la Commission européenne envoyé à la France le 3 mai dernier, tenu secret jusqu’ici et auquel nous avons eu accès.
Une véritable honte pour la démocratie !
Les ministres français de la Santé, de l’Environnement et de l’Agriculture, qui portent ce dossier, ainsi que le premier ministre, doivent maintenant répondre à ce sabotage en règle de l’interdiction votée par les parlementaires français.
Nous devons agir très vite, pour les empêcher de lâcher le moindre pouce de terrain face aux lobbies et à la Commission, et les obliger à maintenir coûte que coûte l’interdiction programmée des tueurs d’abeilles en France !
Sinon nos cinq années de lutte acharnée contre les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles seront rayées d’un trait de plume.
Il faudra repartir de zéro, et l’agrochimie aura de beaux jours devant elle pour faire fructifier ses bénéfices au détriment de la nature et du système alimentaire que nous lèguerons aux générations futures.
Sans pollinisateurs, ce sont plus de 80 % des fruits, légumes et plantes que nous consommons au quotidien qui disparaissent… Ils sont LE maillon-clef de la chaîne alimentaire : ne les laissons pas disparaître sans réagir !
Les nouveaux ministres viennent de prendre leur poste : on ne sait pas encore quel sera leur positionnement vis-à-vis de l’industrie, mais on peut espérer au moins du ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, après des années de défense de la nature, qu’il entende notre mobilisation !
Il ne pourra pas décider seul, c’est pourquoi il faut mettre tout de suite une pression maximale sur les trois ministres en charge – Santé, Environnement, Agriculture – et sur le premier ministre, dès à présent, pour qu’ils résistent à la menace de la Commission européenne et appliquent l’interdiction des tueurs d’abeilles prévue par la loi française !
Ce texte salutaire a été demandé par les citoyens, et adopté par leurs représentants : le sabotage de la Commission européenne est un intolérable déni de démocratie.
Aidez-nous à informer un maximum de personnes à travers tout le pays, et créer un véritable raz-de-marée de pétitions pour obliger les nouveaux ministres à maintenir l’interdiction des tueurs d’abeilles votée par l’Assemblée nationale et le Sénat :
Cliquez ici et signez la pétition