Ciné Mémoire : Le Convoi de la peur
Le Convoi de la peur, également désigné sous son titre original Sorcerer, est un film américain réalisé par William Friedkin et sorti en 1977. Il s’agit d’une adaptation du roman Le Salaire de la peur de Georges Arnaud (1949). Celui-ci avait déjà été adapté dans un film français sorti en 1953 et réalisé par Henri-Georges Clouzot ; William Friedkin a toujours précisé que son film n’en était pas un remake.
Lorsque William Friedkin, grand admirateur de Henri-Georges Clouzot, se lance dans ce projet, il jouit d’une grande liberté à Hollywood grâce aux succès de ses précédents films French Connection et L’Exorciste.
Il est libre de concevoir le film qu’il désire même s’il ne doit s’agir, au départ, que d’un film à budget moyen.
Alors que le scénario est écrit pour des stars internationales telles que Steve McQueen, elles se désengagent du projet pour diverses raisons et le réalisateur doit se rabattre sur des acteurs moins connus.
Le tournage du film est long et difficile, ce qui entraîne une hausse importante de son budget en raison des conditions naturelles difficiles des lieux de tournage et de la personnalité exigeante et perfectionniste du réalisateur.
Le Convoi de la peur est un échec commercial : sorti une semaine après La Guerre des étoiles, il pâtit notamment de la concurrence avec le film de George Lucas et souffre de l’absence dans sa distribution de stars internationales.
Synopsis :
À Veracruz au Mexique, le mystérieux et élégant Nilo assassine un homme dans un appartement avant de prendre la fuite. À Jérusalem, un groupe de terroristes palestiniens provoque une importante explosion près de la porte de Damas. Ils prennent la fuite mais sont vite retrouvés par les autorités. Seul l’un d’eux, nommé Kassem, parvient à s’échapper. À Paris, Victor Manzon, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, est banquier. Il apprend qu’il risque la prison pour cause de spéculation. On lui laisse 24 heures pour prouver son innocence, mais il n’a aucun moyen de le faire. Dans la ville d’Elizabeth dans le New Jersey, un groupe de malfrats irlandais braque les sous-sols de l’église catholique de leurs rivaux italiens. Les Irlandais prennent la fuite au volant d’une voiture conduite par Jackie Scanlon. À la suite d’une altercation à bord du véhicule, les quatre hommes ont un violent accident de la route. Jackie est le seul survivant. Alors que la police arrive sur les lieux, il parvient à prendre la fuite. Cependant, les Italiens sont à ses trousses.
Plus tard, dans une dictature d’Amérique du Sud, Victor, Jackie et Kassem gagnent péniblement leur vie. Sous de fausses identités, ils travaillent comme ouvriers dans une raffinerie de pétrole américaine qui fait vivre toute la région. Porvenir, le petit village où ils vivent, est un bidonville insalubre et sordide. Ils ne tardent pas à vouloir quitter cet enfer. Mais une importante somme d’argent, qu’ils ne possèdent naturellement pas, leur est nécessaire pour y parvenir.
Après l’explosion d’un puits de pétrole, une occasion inespérée se présente pourtant : un important salaire est proposé à ceux qui acceptent de transporter de la nitroglycérine (qui doit être utilisée pour éteindre l’incendie) à bord de deux camions à travers la jungle sur près de 320 km. En dépit de l’immense danger que représente cette expédition (car la nitroglycérine en question, vieille et très instable, peut exploser au moindre choc), nombreux sont ceux qui participent aux tests organisés pour trouver les meilleurs chauffeurs. Les trois hommes sont sélectionnés, tout comme un Allemand se faisant appeler Márquez, suspecté d’être un nazi en fuite. Les quatre hommes réparent de vieux camions et y chargent la nitroglycérine. Au moment du départ Márquez est retrouvé mort, sûrement assassiné par Nilo, récemment arrivé au village et qui se propose pour le remplacer. Le camion que conduisent Scanlon et Nilo porte, sur sa carrosserie, le nom de Lazaro, celui de Kassem et Manzon est le Sorcerer.
D’immenses difficultés jalonnent leur épopée. Ils doivent affronter une piste particulièrement difficile, avec des chaussées étroites, des ponts de bois qui cèdent sous le poids des camions et des zones inondées. Le convoi, après avoir franchi une rivière en crue, se trouve arrêté par la chute d’un arbre. Kassem a l’idée de le faire sauter avec une des caisses de nitroglycérine et fabrique un détonateur improvisé. Une fois le passage dégagé, Manzon et Kassem partent devant dans le premier camion, mais un pneu éclate et les deux hommes explosent avec le chargement. Arrivés sur les lieux du drame, Scanlon et Nilo sont pris par quatre guérilléros qui veulent les tuer pour leur voler le camion, qu’ils croient rempli de ravitaillements. Nilo sort son arme et tue trois des bandits, mais il est lui-même grièvement blessé par l’un d’entre eux. Scanlon tue le dernier agresseur à coups de pelle. Il reprend le volant, mais Nilo succombe peu après à ses blessures puis le camion tombe en panne sèche. C’est donc à pied que Scanlon amène une caisse de nitroglycérine au puits de pétrole en feu. De retour au village, il touche la prime, mais il ne sait pas où aller. En outre, les assassins de la mafia lancés à sa poursuite viennent de retrouver sa trace.
La bande annonce : ici