Collèges : l’interdiction du téléphone partout… ou presque
.La loi du 3 août dernier modifie le Code de l’éducation pour introduire l’interdiction générale d’utilisation du téléphone mobile dans les collèges. Tour d’horizon de quelques établissements lotois qui, pour certains, avaient déjà anticipé le législateur sur cette question.
La loi n° 2018-698 du 3 août 2018 vient de modifier le Code de l’éducation concernant le téléphone mobile au collège. Son utilisation par les élèves est interdite, précise le texte, «à l’exception des circonstances, notamment les usages pédagogiques, et des lieux dans lesquels le règlement intérieur l’autorise expressément.» Qu’en est-il de ces circonstances et lieux dans les collèges du Lot que nous avons interrogés ?
Des spécificités à prendre en compte
La loi votée, il appartient aux collèges de transposer ces dispositions dans leur règlement intérieur. Au collège Léo-Ferré de Gourdon, l’interdiction est effective en cette rentrée 2018 à l’intérieur et aux abords de l’établissement, y compris au niveau des installations sportives. Elle vient modifier l’ancien règlement qui tolérait l’utilisation du téléphone mobile «pendant les récréations et entre midi et deux», précise le proviseur Pierre Gasnault. Même sonnerie du côté de Figeac, au collège Marcel-Masbou où l’on se dirige vers une interdiction inédite. La principale adjointe Stéphanie Durand explique cependant qu’une exception a été convenue avec le corps enseignant au niveau de la vie scolaire (voir encadré). Le collège de Cajarc va mettre à jour son règlement intérieur très prochainement ; mais se positionne différemment sur la question des élèves internes logés dans son enceinte. Le téléphone est ainsi autorisé en fin de journée après 17 heures, «confisqué simplement durant la nuit et rendu le lendemain», détaille le principal Lionel Gravier. Sa possession n’est en effet pas interdite par la loi.
«Pas de nouveauté» chez certains
Dans un établissement privé comme le collège Saint-Étienne à Cahors, on a déjà anticipé l’interdiction du portable en accord avec les associations de parents d’élève. Le règlement intérieur ne sera donc pas modifié selon le chef d’établissement Philippe Jacquet qui n’évoque «pas de nouveauté» depuis huit ans. Une représentante des parents d’élèves qui a souhaité garder l’anonymat pousserait même à l’interdire au lycée. Selon elle, au-delà du manque de concentration des élèves, le téléphone portable accentue «les différences» entre eux. Et les tentations de vol.
L’ exception de la vie scolaire ?
Il s’agit de l’espace où sont pris en charge les élèves en cas de difficultés diverses : les parents y sont contactés par l’équipe des conseillers principaux d’éducation (CPE) et leurs surveillants. La vie scolaire a été choisie par le personnel du collège Marcel-Masbou à Figeac pour que les élèves puissent «appeler leurs familles» avec leur téléphone portable, justifie la principale adjointe Stéphanie Durand. Si ce compromis attend d’être validé par un conseil d’administration début octobre, il n’est pas partagé du côté de Gourdon. Le proviseur Pierre Gasnault affirme qu’en cas de problème, «l’établissement se charge d’appeler les parents».
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