Commémoration de l’abolition de l’esclavage, à Cahors lecture du discours de Monnerville
Photo: Gaston Monnerville
Le 10 mai 1848 la seconde république abolit l’esclavage et instaure le suffrage universel masculin. Cette république ne dura que 180 jours, ce sont deux conquêtes essentielles, l’abolition de l’esclavage ne fut jamais remis en question.
L’esclavage avait été abolit par la convention en 1794 et rétablit par Napoléon en 1802
Huguette Tiegna, députée du Lot, Nelly Ginestet, vice-présidente du Département, Geneviève Lasfargues, conseillère régionale, Françoise Faubert, adjointe à la mairie de Cahors, et Slim Lassoued, président de la section lotoise de la Ligue des Droits de l’Homme.
La cérémonie commémorant la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions s’est tenue ce 10 mai à la préfecture du Lot.
Les élèves du lycée Gaston Monnerville de Cahors ont d’abord lu le discours prononcé par Gaston Monnerville à la Sorbonne, le 27 avril 1948, à l’occasion du centenaire de l’abolition de l’esclavage en France avant que Michel Prosic, le représentant de l’Etat, ne prononce son discours : « Il y a 20 ans, jour pour jour, le Sénat adoptait à l’unanimité la loi reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.
Discours de Gaston Monnerville le 27 avril 1948, pour la Commémoration du Centenaire de l’abolition de l’esclavage
Il y a cent ans !
Pour un homme de ma race, comment prononcer ces mots sans une intense émotion.
Dans l’esprit de la plupart des Français, ce n’est qu’une de ces nombreuses dates qui jalonnent l’Histoire de notre Pays et qui rappellent le souvenir d’une Révolution.
Courte période sans doute, et combien méconnue ! Mais, à la vérité, l’une des plus pleines de l’Histoire de la République.
Chaque fois que dans ce pays de France, pays de mesure, de transition, les circonstances ne furent pas à l’unisson des idée le cours de la vie fut interrompu par une de ces explosions qui surprennent ceux-là seuls qui n’ont pas voulu ouvrir les yeux à la réalité.
L’explosion de 1848 secoua le monde entier.
Jamais, à aucun moment de son Histoire, la France n’assista à pareille profusion d’idées. Jamais, la France n’avait attiré à ce point l’attention des peuples.
Février. Avec le peuple de France, l’humanité espère. Quelques mois passent, et voici que ce peuple, déçu de voir que l’ordre auquel il a cru et qu’il a voulu établir ne se réalisait pas, tourne le dos à ses conquêtes.
Immense échec, a-t-on pu dire.
Mais est-il exact de prétendre que l’Histoire de l’humanité comporte de réels échecs ?
Est-il exact d’affirmer qu’une Révolution, manifestation de l’âme d’un peuple a échoué ?
Fin de l’esclavage en France : le rôle actif des abolitionnistes noirs
Les noms et les combats des abolitionnistes, penseurs des Lumières ou intellectuels de la Deuxième République, ont traversé les âges. Mais d’autres acteurs, esclaves, affranchis ou Afro-descendants, ont joué un rôle au moins aussi important dans la fin de l’esclavage dans les colonies françaises.Marine Jeannin Publié le 11/03/2021 à 9h10 – Mis à jour le 11/03/2021
L’abolition de l’esclavage en France évoque en général un nom, Victor Schœlcher, et une date, 1848. Il s’agit en réalité d’un processus long et complexe qui remonte au XIVème siècle, lorsque Louis X Le Hutin promulgue l’édit du 3 juillet 1315. Ce texte met fin au servage en proclamant que « selon le droit de nature, chacun doit naître franc » : désormais, le sol français affranchit l’esclave qui le touche.
Pourquoi Napoléon a-t-il rétabli l’esclavage en 1802 ?
Napoléon souhaitait reconstituer un empire colonial français en Amérique. Une garantie de prestige ? Un atout économique ? Surtout une erreur stratégique… Il rétablit l’esclavage en mai 1802.
Valérie Kubiak Publié le 21/03/2019 à 11h13 – Mis à jour le 05/05/2021
C’est l’une des contre-vérités de l’Histoire les plus tenaces. Joséphine de Beauharnais, fille d’un riche planteur de Martinique, et épouse de Napoléon Bonaparte, aurait été à l’origine de la décision d’abroger l’abolition de l’esclavage votée par la Convention en février 1794. Mais les historiens mettent aujourd’hui en doute cette influence.
Une volonté de rétablir les colonies françaises
Napoléon souhaitait surtout reconstituer un empire colonial français en Amérique. Une garantie de prestige, mais surtout un atout économique : en 1789, un Français sur dix vivait du commerce colonial sous l’ancien régime. Saint-Domingue représentait à elle seule plus de la moitié de la production mondiale de sucre.
Une manne qui tenait surtout à l’emploi d’une main-d’œuvre servile dans les plantations : un million d’esclaves arrivèrent aux Antilles au XVIIIe. Autant dire que l’abolition ne faisait pas l’affaire des colons qui, en contrepartie, n’avaient reçu aucune compensation financière. Une inquiétude aggravée par les troubles qui agitaient la région.
Un vent de révolte dans les colonies
En 1801, Toussaint Louverture s’était proclamé gouverneur à vie de Saint-Domingue. La même année, en Guadeloupe, à Sainte-Anne et Pointe-à-Pitre, des officiers noirs se soulevaient contre le pouvoir colonial. L’empire caraïbe était menacé. La réaction fut violente, d’autant qu’autour de Bonaparte gravitait un puissant lobby colonial.
A sa tête, Cambacérès, deuxième consul, et Talleyrand, ministre des Relations extérieures.
Loi du 20 mai 1802 sur la traite des noirs et le régime des colonies
Après l’envoi de corps expéditionnaires en Guadeloupe et à Saint-Domingue pour mater la rébellion, un décret réintroduisit l’esclavage le 20 mai 1802.
Une erreur stratégique : si l’ordre fut rétabli en Guadeloupe, l’escalade de la violence à Saint-Domingue aboutit à une révolution haïtienne et en 1804 à la proclamation d’indépendance.
L’esclavage moderne
L’esclavage classique perdure toujours aujourd’hui, bien qu’officiellement aboli dans tous les pays du monde depuis plus de 30 ans
En 2021, Furukawa Plantaciones, une compagnie équatorienne aux capitaux japonais, productrice de fibre d’abaca, est condamnée pour esclavage moderne : comme des serfs du Moyen Àge, ses ouvriers dont certains sans existence légale, étaient attachés à un domaine avec lequel ils étaient vendus qu’ils ne pouvaient quitter, et y travaillaient sans sécurité, ni accès à l’eau potable dans des baraquements insalubres, avec des enfants privés d’éducation
Les situations d’asservissement restent nombreuses dans le monde. L’Organisation des Nations unies estime qu’il y aurait aujourd’hui 200 à 250 millions d’esclaves adultes à travers le monde auxquels s’ajouteraient 250 à 300 millions d’enfants de 5 à 14 ans au travail
La traite des êtres humains
Fortement liée à l’esclavage traditionnel, la traite des êtres humains et des marchés d’esclaves existent encore aujourd’hui.
Ce sont le plus souvent les femmes et les enfants qui sont victimes de ces pratiques. Les migrantes sont ainsi forcées à travailler comme employées de maison ou comme prostituées. Des statistiques officielles américaines d’avril2002 estiment qu’environ 700 000 personnes feraient l’objet de traite entre deux pays chaque année.
On estime à 2 millions le nombre d’esclaves prostitués en Thaïlande, pour répondre notamment aux besoins du tourisme.
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