Comment les femmes s’affirment à travers le vêtement

Historiens et sociologues s’accordent pour affirmer que le vêtement est un marqueur d’identité. Il peut révéler l’âge, le sexe, la fonction, le rang et le statut social d’un individu. Il répond à des normes et renvoie à des constructions idéologiques. 
 
Dans son ouvrage En tenue d’Ève, paru en 2013, Delphine Horvilleur, philosophe et rabbin, aborde la question de la pudeur et du féminin. 
Loin d’explorer une simple problématique vestimentaire, elle invite le lecteur à s’interroger sur la place de la femme dans nos sociétés à travers le rôle social du vêtement féminin et des injonctions à la pudeur qu’il implique. 
L’historienne Michelle Perrot rappelle que c’est au nom de la chasteté que Cyrus le Grand, au VIe siècle avant notre ère, impose le voile aux femmes dans l’Empire perse. Elle précise qu’il s’agit là d’un signe de domination masculine, repris ensuite par toutes les religions, au moyen duquel le visage des femmes est effacé de l’espace public. 
Delphine Horvilleur interpelle alors : qu’est-ce qu’un être sans visage, sinon un être irrémédiablement sexué ?  
 
Depuis plus de 2500 ans, la femme est-elle condamnée à porter son sexe en guise de seule et unique identité ? 
Les artistes Paula Anke et Karen LaMonte proposent une toute lecture. Leurs œuvres révèlent comment les femmes s’affirment à travers le vêtement, s’en emparent et y impriment leurs personnalités, leurs désirs, leurs combats.

Le Musée Henri-Martin vous invite à découvrir, de manière croisée, les regards de ces deux artistes sur ce sujet qui n’a de cesse de nous questionner : la tenue d’Ève.

Musée Henri Martin

Musées d’Occitanie