Conférence
.samedi 16 mars 2019
à 17h
cinéma Louis Malle à PRAYSSAC
« Les fake news : les fausses informations »
par Marcel Gay, Journaliste
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La presse en liberté surveillée ?
Pilier essentiel de notre démocratie, la liberté d’expression est-elle menacée par le projet de loi sur les ‘’fake news’’, c’est-à-dire la diffusion de fausses informations ? Le gouvernement veut-il mettre en place « une police de la pensée » comme le redoute le député Christian Jacob ?
Avant de répondre, il faut d’abord préciser ce qu’est une information, au sens journalistique du terme. Car l’information, dans son sens générique, recouvre différentes réalités : le renseignement (policier, par exemple), la publicité (info commerciale), la manipulation (info intentionnellement orientée), la propagande (info politique), la rumeur (info destinée à nuire) … Ces différents visages de l’information répondent à des techniques d’écriture et de marketing spécifiques mais très efficaces.
Il faut ensuite définir ce qu’est une fausse information. Pas si simple. Affirmer ‘’Dieu existe’’ : est-ce une fake news ? Dire que la Terre est ronde a longtemps été une fausse information.
La célèbre loi de 1881 a consacré la liberté de la presse. Elle punit l’injure et la diffamation. Mais aussi, dans son article 27, la fausse nouvelle.
Alors pourquoi en rajouter ? Le gouvernement veut lutter contre la diffusion de fausses nouvelles pendant les périodes électorales ! Il s’agit de ne pas altérer « la sincérité du scrutin ».
Reste le flou de la définition. Et l’inquiétude des journalistes qui redoutent que l’information, notamment de nature politique, ne soit désormais en liberté surveillée par les censeurs de tous bords. Pour le SNJ (syndicat des journalistes) il s’agit d’une loi « dangereuse ». Car ce n’est pas à l’Etat de dire ce qui est juste ou faux, bien ou mal. C’est aux journalistes de vérifier les informations qu’ils publient sous leur propre responsabilité, civile et pénale.
Marcel GAY
Participation: 5€ – 2€ pour les adhérents à l’UTL – Gratuit pour les scolaires
Qui va vérifier si les informations des réseaux sociaux sont vraies ou fausse? une sorte de comité d’éthique? Le problème est qu’il faudrait réagir extrêmement vite car ces informations, surtout si elles sont scandaleuses se multiplient presque instantanément.
S’ajoute à cela, comme on le dit dans l’article qu’il est très difficile de déterminer si une information est vraie ou fausse, en tous cas je crois qu’on ne devrait jamais prendre pour juste une information qui ne donne pas ses sources et peut-être faudrait-il éviter de s’emballer quand on vous dit de penser telle ou telle chose.
Le terroriste d’extrême droite australien Brenton Tarrant a diffusé en direct, sur Facebook, grâce à une caméra connectée, l’attaque qu’il a menée contre deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, et au cours de laquelle il a tué cinquante personnes.
Quelques jours plus tard, la société fondée par Mark Zuckerberg a donné les chiffres du nombre de visionnage de cette vidéo ; elle a été vue « 200 fois pendant sa diffusion en direct », et près de 4 000 fois au total, avant sa suppression. Le réseau social note que personne ne l’a « signalée » avant la fin du direct du massacre, qui a duré dix-sept minutes en tout.
Le Monde daté du 22 mars