Conférence Joachim Murat et le royaume de Naples
D’origine modeste (il était fils d’aubergiste) Murat connaît probablement l’élévation sociale la plus spectaculaire parmi les hommes qui entourent Napoléon.
Dans le cadre de ses “séances mensuelles”, la Société des Etudes du Lot vous propose une conférence sur : Le gouvernement de Joachim Murat et le royaume de Naples,
animée par Nicolas Cadet, Docteur en histoire, Professeur en classes préparatoires au Prytanée militaire de La Flèche.
Samedi 21 octobre 2023, Espace Clément Marot (salle 308, 3e étage),
Place Bessière – CAHORS
SÉANCE à 15 h 30
« La volonté de Murat et de son gouvernement de régénérer le royaume de Naples pour en faire une vitrine de la modernité française
Enfant du Quercy, Joachim Murat a toujours entretenu des liens étroits avec son pays d’origine. Dès ses études au collège de Cahors, il développe des relations d’amitié avec plusieurs de ses condisciples lotois, qui l’aideront à accomplir sa fabuleuse ascension et le serviront avec efficacité lorsqu’il accédera à la tête d’un Etat. Les frères Cavaignac et son fidèle ami Jean Michel Agar, en particulier, mettent leurs compétences de gestionnaires et de financiers au service de la modernisation des structures administratives et fiscales du Grand-duché de Berg et, surtout, du royaume de Naples à partir de 1808. Quoique entravée par de multiples difficultés, cette œuvre régénératrice permet de stabiliser la situation financière du grand royaume méridional et de jeter les bases d’un véritable redressement. Toutefois, ce réseau informel de Quercynois au service de Murat ne résiste pas à la tourmente qui emporte l’empire napoléonien et provoque la chute du roi Joachim en 1814.«
D’après un article de Quercy.net
Bref récapitulatif sur Murat
Sa progression de simple soldat de cavalerie au rang de commandant de cavalerie est prodigieuse. C’est en fournissant 40 canons destinés à combattre le soulèvement royaliste du 13 Vendémiaire qu’il rencontre pour la première fois Bonaparte ; par la suite, il se distingue non seulement au cours de la Première Campagne d’Italie à Dego et à Mondovi, mais aussi au cours de la Deuxième, notamment à Marengo, et il devient l’un des militaires les plus proches de Napoléon, combattant régulièrement avec la cavalerie pendant toute la durée du Consulat et de l’Empire. Son action la plus glorieuse se situe probablement à Iéna où il anéantit totalement l’armée prussienne et oblige Blücher à capituler. Comme Murat le fait ironiquement remarquer dans une lettre à Napoléon, » Sire, la bataille est terminée car il ne reste plus personne contre qui se battre « . La seule grande bataille manquant à son actif (et c’est peut-être significatif, tout comme pour Berthier), c’est Waterloo. Bien que Gouverneur de Paris, il ne prend pas position dans l’affaire du Duc d’Enghien et ne s’oppose pas à Napoléon. Il est récompensé en obtenant le royaume qu’il briguait tant, à savoir celui des Deux-Siciles, mais non sans contraintes. Le titre de Roi Joachim-Napoléon lui est imposé, ainsi que la clause selon laquelle, à sa mort, sa femme Caroline deviendrait unique souveraine. Berthier rappelle à Murat : » Pour vos sujets vous devez être le roi, mais pour l’Empereur vous devez être vice-roi « . Murat entreprend cependant avec enthousiasme de gouverner Naples, modernisant son royaume en lui apportant le Code civil, en démembrant de vastes domaines terriens, en fondant une université et une école navale, en soutenant l’industrie cotonnière et en apportant une réponse efficace au problème du banditisme. Des désaccords avec Napoléon et avec son épouse Caroline créent toutefois des tensions au sein du royaume, et il abandonne le commandement de la Grande Armée en déroute lors de la retraite de Russie en 1812 (commandement qu’il cède à Eugène de Beauharnais) pour rentrer stabiliser son royaume en Italie. L’échec du traité avec l’Autriche et le fait qu’il n’ait pas été reconnu comme souverain légitime par les alliés pendant la Première Restauration le conduisent à tenter de rejoindre Napoléon pour les Cent-Jours (mais pour finalement ne pas y parvenir). Il essaie de jouer la carte de l’unification italienne de manière à s’attribuer un rôle et une position de repli par rapport à l’Autriche, mais la défaite de Tolentino met fin à ses espoirs. Etant donné les circonstances, le fait d’accoster à Pizzo a des allures de tentative de suicide.