Conseil à Cahors: Le vélo contre le train

Elsa Bougeard, de l’opposition, et le maire Jean-Marc Vayssouze-Faure se sont opposés hier, lors du conseil municipal, sur un dossier qui a déjà fait couler beaucoup d’encre : la ligne de chemin de fer Cahors-Capdenac-Figeac.

Ce n’est pas la première fois que le sujet est abordé entre les élus. Pourtant le statu quo persiste. Mardi, lors du conseil municipal de Cahors, le déferrement de la ligne de train Cahors-Capdenac-Figeac (CCF) dans le but d’en faire une voie verte était de nouveau au cœur des débats.

Élue de l’opposition, Elsa Bougeard, soutenue par François Duschesnes (Cahors en transition), a ainsi présenté une proposition de motion contre ce projet. Outre la sécurité des usagers de la route, l’attractivité pour les nouveaux actifs et les touristes était bien sûr au cœur de son plaidoyer. « La liaison ferroviaire CCF connecterait les deux grands bassins d’emploi du Lot, la haute vallée du Lot à la ligne POLT, mais aussi Cahors à Rodez et Aurillac », a soutenu l’élue. Pour celle qui voit dans le train « un transport d’avenir qui opère de façon innovante sa transition énergétique », le retour d’une ligne ferroviaire fonctionnelle s’inscrirait aussi dans une logique écologique.

La question du budget a également été abordée par l’ancienne tête de liste de Cap à Gauche : « Le projet d’aménagement d’une piste cyclable sur la ligne de chemin de fer représente un coût de 30 millions d’euros. Cela revient à 300 000 € le kilomètre […] Ces coûts massifs incomberont aux seuls Lotois, ce qui n’est pas le cas avec une ligne de chemin de fer. » Et de conclure « Nous voulons le débat, le débat et le débat. »

Un discours qui n’a pas ébranlé le maire, fervent défenseur de la voie verte. « Je n’ai jamais été contre le débat. Mais l’ensemble des équipes municipales des communes traversées par la ligne sont plus favorables à une voie verte qu’à une remise en place du train », a souligné Jean-Marc Vayssouze-Faure. « Vous vous trompez de débat : l’important est de préserver l’emprise de la ligne. Il est fondamental que cette ancienne voie de chemin de fer reste publique ». L’élu en a même profité pour en rajouter une couche sur son projet de voie verte : « L’enjeu est la mobilité douce. Sur une distance courte, le vélo est plus judicieux que le train ou même le bus ».

Un centre pour jeunes aveugles

Le projet a été approuvé hier soir. La ville a cédé une emprise foncière dont elle est propriétaire à l’Institut des Jeunes Aveugles, une fondation toulousaine, au prix de 200000€.L’emprise, d’une surface de 18500m2 est située à Bégoux, le long de la route de Villefranche. Le centre pourra héberger 56 personnes déficientes visuelles et emploiera 50 équivalents temps plein.Huit appartements d’intégration seraient également mobilisés dans Cahors.
Caroline Peyronel La Dépêche