Conseil départemental, la préfète s’exprime
L’éducation, la santé, l’économie, ainsi que le désenclavement du Nord du Lot restent des sujets phares et sensibles remis régulièrement sur la table des débats du conseil départemental.
Cette même table où l’on tape parfois du poing à grands coups d’arguments politiques au service des Lotois.
C’est l’intérêt que la préfète du Lot assure vouloir servir. Catherine Ferrier s’est justement exprimée hier à Cahors en séance du conseil départemental aux côtés de Serge Rigal qui présidait l’assemblée. Répondant aux inquiétudes formulées par les conseillers départementaux Marc Gastal et Danièle Deviers sur l’école du futur, la préfète a conseillé à tous les élus de «ne pas attendre le dernier moment pour penser aux restructurations nécessaires. Je ne vais pas vous bercer d’illusions. Il n’est raisonnablement pas possible d’affirmer que le modèle d’une école et d’une classe par village a de l’avenir dans le Lot. Nous nous battons pour le territoire. Nous ne sommes pas non plus favorables à des RPI partout en dépit du bon sens. Mais si vous freinez l’évolution qui s’impose et pour laquelle il faut tenir compte des effectifs, vous aurez de terribles surprises dans 4 ou 5 ans», prévient-elle.
Danielle Deviers n’est pas convaincue : «Centraliser des classes dans une seule école, c’est souvent fermer trois écoles», dit-elle. Les élus défendent leur territoire. C’est légitime. Gilles Liébus en fait la démonstration en évoquant un autre sujet majeur : la voie verte (le fameux tracé T3).
«C’est un enjeu important dans le Lot. Nous avons l’occasion de désenclaver tout le Nord du Lot. Nous espérons être entendus afin que ce tracé voit le jour. Vous avez les clés en main», lance-t-il à la préfète.
«Oui, mais ce sont les clés d’une mobylette. Je ne peux pas agir. Certes, nous pouvons déclarer le projet d’utilité publique, mais ensuite c’est le juge administratif qui aura les vraies clés de ce dossier», répond-elle. Serge Bladinières réagit : «Nous avons mené des études et une concertation sans précédent sur ce projet. Le Nord du département est très impacté en matière d’emplois. J’entends bien ce vous nous dites, mais tant pis, nous irons donc au tribunal administratif», prévoit l’élu. «Juridiquement, ça ne va pas être simple. Je garderai un œil sur la sécurité. C’est un élément important dont l’état doit rester le garant», rétorque Catherine Ferrier. Bref, chacun est resté droit dans ses bottes. Pas idéal pour avancer.
La vraie tension : le manque de spécialistes
Le chapitre de la santé a également animé les discussions hier. La préfète a donné son avis. «Le taux des maisons de santé multidisciplinaires progresse bien dans le Lot, à part sur le secteur de Sousceyrac. Nous avons accueilli plus d’internes cette année, mais il n’y a pas assez de médecins pour les former. Ce qui m’inquiète le plus, c’est le manque de spécialistes. Là, il y a un déficit. C’est une vraie tension à laquelle il est urgent de remédier», convient Catherine Ferrier. Comment ? En renforçant l’attractivité du territoire. En désenclavant le Nord aussi… et en conservant les écoles ? Tout est lié… donc très compliqué.
Serge Rigal : «Un bon rapport»
Le rapport d’activité de l’année 2015, gros pavé argumenté, chiffré et qualifié de «bon rapport» par Serge Rigal, a été présenté hier en séance du conseil départemental. Ce fut, pour le président du département, «l’occasion de démontrer que les engagements ont été tenus (avec un budget de 238,7 millions d’euros). Ils continueront à l’être, puisque nous allons concrétiser ces prochains mois des projets prévus depuis plusieurs années, notamment au niveau des infrastructures routières. Ma priorité était de maintenir nos objectifs d’investissements dans des secteurs majeurs comme la vie scolaire, l’économie, la santé, les routes, le numérique…», énumère-t-il. La livraison prochaine de la cité scolaire de Luzech, le projet Lot numérique avec 60 millions d’investissements sur 5 ans pour développer la fibre sur tout le territoire sont plus que jamais d’actualité. 29,9 millions d’euros ont été consacrés à l’éducation ; 26,9 millions en faveur des personnes handicapées ; 42, 5 millions pour l’aide et le soutien aux personnes âgées ; 22, 5 millions pour l’enfance, la famille et la santé (la solidarité représente un total de 123,5 millions, soit 51,8 % du budget global) ; 12,7 millions pour les transports et 42,1 millions pour la sécurisation des routes.
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