Conseil départemental. Le budget
C’est un budget inédit que les conseillers départementaux ont voté ce mardi midi, après une journée et demie de séance. Un budget qu’ils ont voulu « offensif », inédit à plusieurs titres : il est bâti pour faire face à une crise sanitaire exceptionnelle et doit composer, pour la première année, avec la perte de la taxe sur le foncier bâti qui doit être compensée par la TVA. « Nous avons perdu notre autonomie financière, c’est le premier budget qui me pose autant de questions pour l’avenir de nos collectivités », a souligné Serge Rigal, le président du Département. Pour autant, il s’est félicité du montant fixé à 263 millions d’euros, en hausse de 20 millions d’euros par rapport à l’année dernière. Car à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : « Tous les rapports présentés répondent à l’objectif de tenir le cap et de s’adapter à des circonstances qui n’ont jamais été aussi mouvantes et contraignantes ».
Et justement, le Président a tenu à glisser un mot, quelque peu amer, au sujet de la vaccination : « Il est désolant que l’Etat n’arrive pas à mieux vacciner les citoyens, un travail plus étroit avec les collectivités aurait donné des résultats plus probants, tout ne peut être décidé depuis Paris ». Ceci étant dit, les différents rapports ont été présentés. Et c’est Guillaume Baldy, conseiller, qui est entré dans le « dur » du sujet avec les attributions de subventions.
Objectif : rester attractif
250 000 euros ont ainsi été inscrits au budget pour prendre en compte une éventuelle demande d’aide des associations confrontées à la crise sanitaire.
Les personnes âgées se taillent la part du lion avec un budget fixé à 48,5 millions dont 215 000 euros serviront à financer les résidences d’autonomie. Les infrastructures routières seront, elles, dotées de 46,8 millions d’euros. Le tourisme sera accompagné de 4,3 millions d’euros. Objectif : continuer de surfer sur l’attractivité rurale. Preuve en est pendant le premier confinement : la population a augmenté de 6 %. « Le Lot possède les atouts recherchés en cette période de crise sanitaire comme le grand air et l’isolement », a glissé Christophe Proença, vice-président chargé du tourisme.
Le patrimoine et les archives seront dotés de 2,3 millions d’euros et l’environnement de 6,2 millions d’euros dont plus de 400 000 serviront à sécuriser les sites de loisirs. Pour faire face à un nombre en constante progression de bénéficiaires du RSA, le Département met cette année 41,6 millions d’euros sur la table. « Nous n’avons jamais connu de chiffres aussi élevés, en septembre dernier, 7 298 personnes bénéficient du RSA », a noté Guillaume Baldy. Le secteur du logement sera accompagné de 3,3 millions d’euros. 48,5 millions d’euros sont alloués pour la prise en charge des personnes âgées dont 215 000 € pour les résidences autonomes. L’agriculture recevra 2 millions d’euros dont 100 000 € pour le développement du bio. Enfin, le numérique, cheval de bataille du Département sera doté d’1,7 million d’euros.
L’inquiétude pour le monde sportif
Le moins bien loti reste le sport. Avec 0,9 million de budget, il faudra bien composer. Et l’enjeu est de taille. Autant que l’inquiétude : « Une baisse des licenciés est à craindre, des habitants demandent déjà un remboursement des cotisations et des licences, si ces associations disparaissent elles seront dures à remonter », alerte Christophe Proença. « Sans compter que les bénévoles sont lassés, certains me racontent qu’ils ne font plus que de la permanence téléphonique, ils tiennent sur un fil tenu depuis des mois », confie Catherine Prunet. Pascal Lewicki redoute « que les jeunes ne se coupent socialement des adultes ». « Les partenaires financiers ont aussi des moments difficiles qui mettent à mal leur engagement », a concédé Serge Rigal.
Aussi à l’ordre du jour
De nouveaux engins sur les routes. Après plusieurs mois d’étude, des poids-lourds moins énergivores et quatre nouveaux tracteurs équipés de système électrique seront mis en place.
Une mutualisation espérée pour les chantiers. C’est ce que demande Christian Delrieu, conseiller : « Il serait logique de mutualiser avec les communautés de communes sur les travaux ». La loi ne permet pourtant pas d’acheter de façon commune un matériel. Une ineptie pour Serge Rigal : « On arrête notre machine à l’entrée de la commune puis à la sortie on recommence les travaux, donc le maire prend une entreprise privée avec tous les frais que ça engendre ».
Une salle d’exposition à Bessières. La cité accueillera une nouvelle salle consacrée à l’art, au rez-de-chaussée. Le site nécessite des travaux qui devraient commencer cette année.
Future caserne à Regourd. Le SDIS réfléchit à la construction de la future caserne à Regourd. L’ouverture est prévue pour janvier 2025, une commission est en train d’être créé. Première étape : sélectionner l’architecte.
L’abattoir en difficultés à Saint-Céré. Selon Christian Delrieu, il est « pris dans un ciseau » en ne fonctionnant plus qu’à 2 100 tonnes au lieu des 3 300 prévues. Une étude a été lancée. 500 000 euros sont nécessaires pour le remettre en état. Un espoir : le redynamiser grâce à la politique de circuits-courts du Département.
L’immobilier en flèche. L’avantage du confinement : les locations et les ventes sont en hausse. « On remarque un frémissement dans les locations de vacances, même pendant l’hiver », note Christophe Proença. Vincent Bouillaguet confirme : « les agences immobilières ont particulièrement bien vendu ».
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