Crise énergétique et inquiétude des maires
Une enquête du Cevipof (p 58 à 65) révèle les fortes préoccupations des élus confrontés à la crise énergétique,
Si en 2020, la gestion de la crise sanitaire était au centre des préoccupations des élus, en 2022, les sources d’inquiétudes ne manquent pas pour les édiles. C’est ce qui ressort de la nouvelle enquête réalisée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) pour l’Association des maires de France (AMF).
Pour mémoire, la guerre en Ukraine a entraîné une hausse des prix du gaz et de l’électricité comprise entre 30 % et 300 % pour les communes. 35 % des maires interrogés se déclarent très préoccupés (42 % préoccupés) par le renchérissement des prix de l’énergie. En conséquence, 90 % d’entre eux envisagent de réduire l’intensité ou l’amplitude horaire des éclairages publics, 86 % évoquent la réduction du chauffage dans les installations sportives et 81 % veulent réduire le chauffage dans les bâtiments municipaux.
46 % des maires annoncent vouloir renoncer à mettre en œuvre les projets de transition énergétique
Cette hausse des prix pourrait impacter aussi durablement la politique de transition écologique du gouvernement. La Première ministre, Élisabeth Borne avait, dès le début de son mandat, promis création d’un « fonds vert » de 1,5 milliard d’euros, destiné à soutenir les collectivités territoriales face au défi de la transition écologique. Il devrait finalement être abondé de 2 milliards en 2023.
Mais face aux difficultés financières, 46 % des maires annoncent vouloir renoncer à mettre en œuvre les projets de transition énergétique (38 % déclarent les maintenir et 16 % n’ont pas de tels projets).
Le lot n’est pas en reste puisqu’en préambule de la séance du conseil municipal du 7 décembre, Jean-Marc Vayssouze, a soumis au vote une motion sur « la profonde préoccupation concernant les conséquences de la crise énergétique sur les comptes des collectivités territoriales » (1)
« Face à l’impact de la crise, il est essentiel de garantir la stabilité en euros constants des ressources locales pour maintenir l’offre de services à la population, soutien indispensable au pouvoir d’achat des ménages. Face à la faiblesse de la croissance annoncée à 1% en 2023, l’urgence est également de soutenir l’investissement public local qui représente 70 % de l’investissement public et constitue une nécessité pour accompagner la transition écologique des transports, des logements, et plus largement de notre économie. Dans un contexte de crise mondiale, le parlement doit prendre la mesure de cette réalité et permettre aux communes et intercommunalités de disposer des moyens d’assurer leurs missions d’amortisseurs des crises » a-t-il indiqué avant de rappeler les positions, que la commune de Cahors soutient, de l’association des maires de France à l’exécutif, et les propositions des associations d’élus concernant la crise énergétique.
(1) Carole Delga, présidente de Régions de France, a estimé l’impact de l’inflation sur les budgets régionaux « à plus d’ un milliard d’euros ».(source le Monde)
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